Nationaliste Social et Ethniciste

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Esclavage: quelques rappels

Ce 10 mai, vous l'avez sans doute entendu, nous commémorions l'abolition de l'esclavage. Ou plutôt les horreurs de l'esclavage. En fait, ce fut une occasion merveilleuse de se souvenir, une fois n'est pas coutume, de la culpabilité de « l'homme blanc occidental ». Notre Président s'est rendu dans les Antilles pour faire repentance, se flageller publiquement, sans oublier d'inaugurer un nouveau mémorial de la traite et de l'esclavage, encore plus grand, encore plus beau, mais toujours financé par nos impôts. Les pharaons mettaient les Égyptiens à contribution pour édifier leurs tombeaux, nos dirigeants mettent les Français à contribution pour bâtir le tombeau de la France. La modernité sans doute. Ne nous y trompons pas : ces commémorations sont un prétexte, comme d'habitude, pour faire résonner à nos oreilles une douce mélodie victimaire. C'est l'occasion de rappeler que les victimes de « l'homme blanc occidental » ont des descendants, fort exigeants au demeurant. Ne croyez pas que ces gens-là soient intéressés par l'argent : allons, la souffrance de leurs ancêtres n'a pas de prix. Mais il faut bien vivre en temps de crise. Les néoracistes du Conseil Représentatif des Associations Noires (CRAN) ont ainsi lancé une procédure judiciaire à l'encontre d'Ernest-Antoine Seillère, l'ancien flamboyant dirigeant du syndicat patronal MEDEF, au motif qu'en tant que descendant de la grande famille bourgeoise des Wendel, il tirerait une partie de sa fortune du commerce honteux des nègres. Louis-Georges Tin, l'honorable dirigeant de ce comité de gestion de la rente victimaire qu'est le CRAN, nous explique, sans rire que : « les descendants des esclavagistes ne sont pas coupables mais ils sont bénéficiaires […] Et en refusant toute réparation, ils deviennent de fait solidaires du crime dont ils essaient de se démarquer en vain. » [1] Ce qui revient à dire, en y mettant les formes : « par ici l'oseille, la culpabilité est héréditaire (pour « l'homme blanc occidental » uniquement, on va y revenir) ». Ce n'est pas une extorsion de fonds mais ça commence à y ressembler. Mais M. Tin est mal informé, et je m'en vais lui donner quelques tuyaux pour taxer d'autres « descendants de bourreaux ». Il est en effet surtout question, lors de ses grandiloquentes et ridicules commémorations, de la seule traite négrière transatlantique [2]. Il est temps de procéder à quelques rappels salutaires sur l'esclavage.

 

L'esclavage n'a rien à voir avec le racisme

Christiane Taubira a déclaré il y a peu que « le racisme a été créé pour justifier l'esclavage ». Décidément, Mme Taubira ne cesse de me surprendre. Son ignorance est abyssale. Quand j'entends les journalistes admirer sa prétendue « culture », je pouffe. Christiane Taubira est une excellente politicienne et possède de réels talents oratoires, c'est certain. Il faut aussi noter qu'elle est extrêmement arrogante et désagréable, des défauts qui lui sont pardonnés, désolé de le dire, parce qu'elle appartient à une « minorité visible » et qu'elle a su mettre son talent au service des causes à la mode. D'ailleurs, il faut reconnaître l'habileté de Christiane Taubira, laquelle instrumentalise toute attaque, toute critique, en hurlant systématiquement à la persécution raciste. Vous n'êtes pas d'accord avec Taubira ? Vous êtes racistes. Comme les membres du sinistre CRAN, Taubira est obsédée par la race et la couleur de peau. En l’occurrence, Mme Taubira a tort. L'esclavage est apparu dès l'Antiquité, pour des raisons bassement économiques : l'esclavage présentait des avantages eu égard au développement technique de l'époque, et était fort rentable dans un monde méditerranéen instable, en guerre quasi-permanente, et ce jusqu'à l'époque de la paix romaine au début de notre ère (qui voit d'ailleurs l'esclavage décliner). Les Grecs, qui avaient une haute opinion d'eux-mêmes, n'hésitaient pas à réduire en esclavage d'autres Grecs issus d'une cité rivale, aussi bien que des Barbares. Pendant longtemps, l'endettement pouvait conduire à l'état servile dans nombre de cités. Pas la moindre trace de « racisme » dans le système esclavagiste antique ou médiévale. Aux Amériques, le recours à l'esclavage s'explique également par des impératifs économiques : les colons européens, peu nombreux, durent organiser l'exploitation de différentes richesses (minières, agricoles), autant d'activités réclamant moult main-d'oeuvre. Les Amérindiens ayant la mauvaise idée de mourir, on fit venir les esclaves africains plus robustes et habitués au climat tropical. Mais lorsque les moyens de transport ont permis au XIX° siècle à des millions d'Européens de se rendre aux Amériques, constituant ainsi un immense réservoir de main-d'oeuvre, l'esclavage a progressivement disparu. C'est pourtant à cette époque d'abolition de l'esclavage que prennent forme les théories racistes « scientifiques ». Par conséquent, le lien entre racisme et esclavage est loin d'être évident.

 

Le monde musulman, centre de l'esclavagisme médiéval et moderne

Durant le Moyen Âge, alors que l'esclavage décline et finit quasiment par disparaître dans l'Occident chrétien, remplacé par le servage, le monde musulman fait preuve d'une remarquable vitalité esclavagiste, multipliant les espaces d'approvisionnement. Il faut dire que, jusqu'au XIII° siècle, le monde musulman est relativement riche et développé. Dès le VIII° siècle, la traite négrière commence, suivant deux axes principaux : le long des côtes de l'océan indien d'une part, à travers le Sahara d'autre part. Pendant près de mille ans, des millions de Subsahariens vont être déportés vers le Maghreb et les ports d'Asie du sud-ouest, dans la péninsule arabique et jusqu'au sud de l'Iran. Parallèlement, les musulmans se ravitaillent en esclaves dans le sous-continent indien. Via l'Asie centrale et les steppes russo-ukrainiennes, les musulmans font venir des esclaves turcs et européens (des Slaves surtout) en grand nombre. Ainsi, les célèbres Mamelouks d’Égypte étaient à l'origine des esclaves, provenant le plus souvent du Caucase, d'Ukraine ou des territoires turcs. Il faut aussi souligner la masse considérable des eunuques qui ont peuplé tous les harems orientaux pendant des siècles, esclaves, comme nombre de concubines dans les mêmes harems. Dès le Moyen Âge, les Maghrébins commencent la traite des Européens en razziant régulièrement le sud de la France et les côtes italiennes (l'Espagne est musulmane pendant une bonne partie de la période médiévale). Mais la grande époque de ceux qu'on appelle « les Barbaresques », agissant sous la suzeraineté nominale du sultan ottoman, s'étend du début du XVI° siècle jusqu'à l'aube du XIX° siècles. Cette véritable « traite des blancs » est, comme par hasard, rarement évoquée, et ne fait l'objet d'aucune commémoration. Pourtant, un historien américain a montré qu'entre 1 et 1,25 million d'Européens ont été vendus dans les ports esclavagistes de Tunis, Alger et Tripoli durant cette période. Et cela ne prend pas en compte le trafic des ports marocains, autres centres de piraterie. Bien sûr, cela reste beaucoup moins que la traite transatlantique mais des esclaves noirs arrivent dans les mêmes régions d'Afrique du Nord via les routes transsahariennes ! On pourrait également évoquer les nombreux Européens réduits en esclavage par les Ottomans dans les Balkans du XIV° au XVI° siècle. D'ailleurs, le mot « esclave » vient de « sclavènes », nom donné aux Slaves des Balkans par les Byzantins, eux aussi grands trafiquants d'esclaves (esclave se dit toujours slave en anglais).

 

Je ne conteste nullement l'ampleur de la traite négrière transatlantique. Mais j'aimerais bien qu'on se souvienne que « l'homme blanc occidental » ne fut pas le seul, ni même peut-être le pire esclavagiste de l'histoire. L' « homme blanc occidental » aussi a été réduit en esclavage, même si ce fut dans des proportions moindres que l'homme noir. Et je souhaiterais aussi qu'on demande des comptes à nos chers amis musulmans. Ainsi, du milieu du XVII° au milieu du XIX° siècle, l'Oman a dominé les côtes orientales de l'Afrique, et notamment la plaque tournante du commerce des épices et des esclaves, à savoir l'île de Zanzibar. Pendant deux siècles, les Arabes d'Oman se sont enrichis avec la traite négrière. Aujourd'hui, le sultanat d'Oman est un riche pays de la péninsule arabique. Le sultan a-t-il édifié un mémorial de la traite ? Est-elle enseignée à l'école aux petits Omanais ? Pourquoi M. Tin n'assigne-t-il pas le sultanat d'Oman pour « crime contre l'humanité et recel de crime contre l'humanité » ? Pourquoi ne pas nommer Mme Taubira ambassadrice de France à Mascate afin qu'elle puisse convaincre le sultan Qabus ibn Said d'adopter, lui aussi, une loi mémorielle condamnant la traite ? Et l'Algérie, si prompte à célébrer ses martyrs de l'époque coloniale, quel jour consacre-t-elle au souvenir des souffrances endurées par les centaines de milliers d'esclaves européens capturés par les pirates algérois ? J'invite les gouvernements européens autrefois victimes des razzias barbaresques à envoyer le plus tôt possible une délégation à Alger afin d'exiger des excuses officielles du gouvernement algérien et de négocier le montant des réparations ainsi que la tenue de cérémonies du souvenir chaque année, dans un mémorial que le peuple algérien devra bâtir pour expier ses fautes, comme il se doit. J'en vois qui sourient. Tout cela est risible, n'est-ce pas ? Et pourtant, quand vous entendez Louis-Georges Tin ou Christiane Taubira, quand vous lisez l'inique loi de 2001, vous vous dites que tout est possible.

 

Quand l'Afrique subsaharienne tirait profit des traites négrières

Voilà le dernier point qu'il nous faut aborder. La thèse courante est que la traite négrière, surtout transatlantique, a « déporté » des millions d'Africains noirs, vidant ainsi de larges espaces de l'Afrique subsaharienne et empêchant l'essor d'un continent prometteur, dont « le niveau de développement était comparable à celui de l'Europe au XV° siècle », toujours selon l'inimitable Mme Taubira (ce qui est mensonger : au moins en terme de techniques militaires et de navigation, les Européens avaient déjà pris l'avantage, passons). C'est faux, archi-faux. Lorsque les Européens ont installé leurs comptoirs sur les côtes africaines, ils n'ont pas trouvé des hommes préhistoriques tout juste sortis de l'âge de pierre. Ils ont trouvé des royaumes, tribaux certes, mais structurés, avec des élites. Les Européens n'ont pas traqué les Africains dans les forêts du Congo, ils ont traité directement avec des rois et des chefs africains l'achat des esclaves. La traite négrière a été pendant des siècles une rente fort lucrative pour les élites de nombreux royaumes côtiers d'Afrique subsaharienne, comme le Loango (actuel Congo-Brazzaville), les Mpongwe (actuel Gabon) ou l'empire ashanti (actuel Ghana). Dans l'intérieur et en Afrique orientale, royaumes et tribus participèrent à la traite musulmane dès le Moyen Âge. Le puissant empire du Mali de Mansa Moussa au début du XIV° siècle prospère grâce à ses mines d'or, mais aussi grâce au commerce transsaharien des esclaves. Il est à peine exagéré de dire que la quasi-totalité des royaumes subsahariens un tant soit peu structurés ont profité, à un moment ou un autre, des traites négrières. Et c'est logique : les Européens par exemple leur proposaient tissus, armes, alcool, verreries, que les Africains ne savaient pas forcément fabriquer, malgré leur « niveau de développement comparable ». Il est vrai que ce commerce a freiné le développement d'une industrie locale, mais parce que les élites africaines ont choisi la rente négrière, plus avantageuse. On croit généralement que les Européens arnaquaient les Africains, mais ce n'est pas vrai. L'Afrique regorgeant d'or et de pierres précieuses, ces produits n'intéressaient guère les élites subsahariennes. En revanche, les armes à feu étaient très intéressantes, car inconnues en Afrique, et, contrairement à une idée reçue, les produits apportés par les Européens étaient de qualité correcte. Les différents états d'Europe étant en concurrence, nombre de rois africains tiraient très intelligemment partie des rivalités pour faire monter les enchères... pour leur plus grand bénéfice. Ainsi, loin d'avoir été des victimes passives, les populations africaines ont largement participé et profité du lucratif commerce des esclaves, dont une partie, rappelons-le, demeuraient en Afrique où la plupart des sociétés étaient par ailleurs... esclavagistes.

 

Si Louis-Georges Tin et le CRAN veulent véritablement demander des comptes à tous les descendants des négriers, ils ont du pain sur la planche. Qu'attend donc M. Tin pour recenser les ethnies subsahariennes qui se sont enrichies grâce à la traite négrière transatlantique ? Qu'attend-il donc pour assigner ces populations devant un tribunal pour « crime contre l'humanité » ? Et quand compte-t-il évoquer avec les élites issues de ces ethnies esclavagistes la question douloureuse, mais ô combien nécessaire, des réparations ?

 

[1] http://www.lemonde.fr/societe/article/2015/05/09/traite-negriere-a-bordeaux-le-cran-a-assigne-en-justice-le-baron-seilliere_4630609_3224.html

Le baron Seillère est assigné en justice pour « crime contre l'humanité et recel de crime contre l'humanité », excusez du peu. Je n'ai aucune sympathie pour le personnage mais, franchement, l'accusation est grotesque. Si le ridicule tuait, les dirigeants du CRAN seraient enterrés depuis longtemps...

 

[2] Qui est seule qualifiée de « crime contre l'humanité » par la scélérate loi Taubira de 2001 dont je cite l'article 1er :

« La République française reconnaît que la traite négrière transatlantique ainsi que la traite dans l'océan Indien d'une part, et l'esclavage d'autre part, perpétrés à partir du XV° siècle, aux Amériques et aux Caraïbes, dans l'océan Indien et en Europe contre les populations africaines, amérindiennes, malgaches et indiennes constituent un crime contre l'humanité ».

Vous me direz qu'il est question de « la traite dans l'océan Indien », mais uniquement à partir du XV° siècle, ce qui exclut de facto la traite arabe qui a commencé au VIII° siècle.

Quant aux traites intra-africaines, et notamment transsahariennes, il n'en est point question. Mme Taubira cite peut-être Hugo et Voltaire, mais elle ne sait rien de l'histoire de l'Afrique...

 

Texte complet de la loi sur le site legifrance :

http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=LEGITEXT000005630984&dateTexte=vig

 

J'avais déjà abordé ce thème dans un article de 2009. Celui-ci prolonge et précise celui-là.



11/05/2015
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