Nationaliste Social et Ethniciste

Nationaliste Social et Ethniciste

L'Amérique renouerait-elle avec sa "fracture raciale"?

Voilà un titre que ne renierait pas Houria Bouteldja, grande militante du "vivre-ensemble". Arte est une chaîne qui a ses défauts. Elle est outrancièrement acquise à la cause du nouveau Saint Empire, l'Union européenne, à tel point qu'on se demande si elle n'est pas un embryon de télévision "officielle" européenne. Mais l'honnêteté m'oblige à dire qu'Arte a d'éminentes qualités, notamment celle d'explorer des voies volontiers délaissées par les journalistes des "grandes" chaînes tout occupés à chercher le scoop grossier dont la charge compassionnelle fera pleurer dans les chaumières de France et de Navarre. Arte nous renseigne sur ce qui se passe outre-Rhin (et il faut le savoir) et ailleurs dans le monde (ce que font trop peu France 2 et France 3, j'ignore de quoi on parle sur TF1). Certains reportages sont remarquables: ainsi, hier soir, une excellente analyse des images de l'assassinat d'Alexandre de Yougoslavie et Louis Barthou à Marseille en 1934. Un très beau travail d'historien, fouillé et soigné. Les infos qui suivirent ne furent pas moins passionnantes, montrant à quel point le "mythe Obama" est une affabulation mystificatrice.

 

Le "mythe Obama"

Souvenez-vous, lors de l'élection du premier noir à la Maison Blanche, que n'avons-nous entendu sur l'harmonie retrouvée de la nation américaine? On nous montrait des masses populaires communiant dans la célébration de cette élection, véritable cadeau de la Providence et du Dieu d'Amour à cette vieille terre de racisme et de ségrégation que sont les Etats-Unis d'Amérique. Etrangement, ces foules n'étaient guère bigarrées: on n'y voyait surtout des Afro-américains, avec ici ou là un ou deux blanc(s). Nul ne parut s'en alarmer sur le coup. Nous eûmes droit au refrain fraternel et solidaire. L'Amérique était réconciliée avec elle-même. Une nouvelle page s'écrivait. Les Etats-Unis tournaient le dos à leurs vieux démons pour toujours. Martin Luther King avait gagné, allaient même jusqu'à dire certains! La vieille Amérique blanche, raciste et xénophobe? Détruite, anéantie, à jamais reléguée au rang de passé folklorique. Ces commentaires étaient ceux des journalistes français. Je me demande si beaucoup n'ont pas projeté sur l'Amérique leurs souhaits pour la France mais c'est un autre débat. Toujours est-il que l'Amérique avait changé. Ce n'est d'ailleurs pas pur fantasme. Le discours de l'Amérique, en matière de politique étrangère, a changé. Barack Obama a un style qui tranche avec l'arrogance de son prédécesseur. Je le crois homme honnête et respectable, soucieux du bien-être de ses concitoyens et épris de justice. Il s'est permis de faire remarquer à Israël que sa politique de colonisation n'est pas respectueuse des Palestiniens. Il s'efforce de tendre la main au monde musulman. Il affronte une crise économique difficile. J'ai de la considération pour Barack Obama. Mais il n'est pas un héros infaillible. Une petite gaffe a suffi pour que la réalité de l'Amérique se rappelle au bon souvenir de tous...

 

Le "Vieux Sud" n'a pas changé...

Un ami de M. Obama, afro-américain et professeur d'université, est arrêté par la police devant son domicile dont il cherchait à forcer l'entrée: il avait oublié ses clés! Des voisins ont cru bon de prévenir les forces de l'ordre voyant un homme cherchant à pénétrer dans cette maison. Une banale méprise. Seulement voilà, le professeur a eu ce détestable réflexe qu'ont beaucoup de minorités ethniques: il a crié au racisme. La police s'est défendue. Et là, Barack Obama a eu la faiblesse d'entrer dans l'arène et de prendre la défense de son ami en critiquant la police. Patatras! Le "mythe Obama" s'effondre. Et on découvre que la vieille Amérique est encore vigoureuse. Le reportage d'Arte a montré ainsi une procession du Ku Klux Klan, bien vivant, dans la ville du Tennessee qui le vit naître. Dans une ambiance surréaliste, des encagoulés de blancs défilent, au milieu de nombreux drapeaux confédérés. On apprend que dans le Sud, blancs et noirs ne se mélangent toujours pas et que les insultes racistes fusent dans les cours d'école. Au Texas, un face-à-face entre Afro-américains et Américains blancs a failli dégénérer! Les groupes d'extrême-droite s'agitent et recrutent, tandis qu'on note une recrudescence des actes racistes. Et un sympathisant du KKK souhaite publiquement que "l'avion d'Obama s'écrase et qu'il n'y ait plus de président"! Cela fait rêver... Les commentateurs avisés se sont lourdement trompés (comme d'habitude), rien n'a changé au pays de l'Oncle Sam. La ségrégation de fait règne toujours. Les différentes composantes de l'Amérique n'ont pas fait la paix.

 

Et la France?

Alexis de Tocqueville, cet esprit supérieurement intelligent, avait rédigé son De la démocratie en Amérique avec cette conviction: ce qui se passait aux Etats-Unis annonçait en quelque sorte ce qui ne manquerait pas (hélas?) de survenir en Europe, et notamment en France. Je m'interroge au vu de ces événements d'outre-atlantique. Depuis des années, on nous vend le mythe de la France "éternelle terre d'accueil" et de l'harmonieux "melting-pot" français, riche de sa diversité et épanoui dans une République métissée et multiculturelle. Les Afro-américains sont présents aux Etats-Unis depuis deux à trois siècles et ils ne sont toujours pas intégrés, sauf notables exceptions ou discrimination positive. Ce que les Etats-Unis, pays au patriotisme sourcilleux et à la domination mondiale incontestable, ne parviennent pas à faire, comment la France, puissance moyenne et repentante, le pourrait-elle? Surtout lorsqu'on sait que des universitaires et intellectuels français s'évertuent à critiquer et salir la France et son passé. Il n'y a pas, il n'y aura pas de société multiculturelle en France, sauf à la plonger dans des tensions et des haines communautaires dont on ne voit que trop bien le tragique épilogue. Chaque Etat, chaque peuple a droit à son identité, ses valeurs, sa culture, son histoire. Au nom de quoi devrions-nous accepter de voir le peuple français se diluer dans un magmat cosmopolite sans cohésion ni consistance? Au nom des Droits de l'Homme? Je les ai lus et il n'y a pas écrit qu'une nation est sommée de disparaître en se laissant submerger par une immigration hors de contrôle... Aucune nation n'est soluble dans l'immigration ou la diversité. Ni les Etats-Unis, ni la France.



24/07/2009
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi