Nationaliste Social et Ethniciste

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Mariage homosexuel: vers l'égalité pour tous

Communiqué du Comité pour

L’Egalité et la Dignité des Amoureux (CEDA)

 

Notre Comité tient à faire part publiquement de sa profonde satisfaction à l’annonce de la prochaine loi qui autorisera l’union officielle de deux personnes de même sexe. Nous saluons le courage du gouvernement de M. Ayrault qui, malgré le déchaînement de critiques, a tenu bon. Certains voudraient minimiser la portée de cette décision, afin, sans doute, de ne pas effrayer les conservateurs. Mais les conservateurs doivent être effrayés, et surtout, ils doivent comprendre qu’ils sont en train de perdre une bataille séculaire.

 

La légalisation du mariage homosexuel est une révolution sociale et culturelle sans précédent. Nous allons pouvoir, enfin, jeter à bas le pseudo-modèle patriarcal, ce carcan totalitaire, obscurantiste, discriminatoire, liberticide, qui, depuis des siècles, enferme hommes et femmes dans des rôles artificiels, mais imposés au nom de la « nature ». Le patriarcat a justifié (et continue de le faire) les attitudes les plus ignominieuses : machisme, misogynie, homophobie. Le patriarcat est une intarissable source de violences, de domination, de soumission et d’inégalités. Et le drame est que cette institution néfaste s’est imposée dans les mentalités depuis quelques millénaires déjà, et tout le monde a fini par trouver cela normal, bénéfique pour la société. C’est un mensonge, cela va s’en dire. Le patriarcat, et ses corollaires, l’hétérosexualité exclusive et impérative, le culte de la virilité, ont rendu malheureux des générations et des générations d’hommes, de femmes et d’enfants.

 

La légalisation du mariage homosexuel est une révolution, mais ce n’est qu’une première étape, du moins nous l’espérons. Le CEDA, au risque de choquer les moralisateurs, de bousculer les archaïsmes et de déplaire aux nostalgiques de l’ordre hétéro-patriarcal, veut poser crûment la question de l’égalité des amours, de tous les amours, y compris ceux qu’un endoctrinement subtil et sournois nous a appris à considérer comme abominables. Ce que nos mentalités héritées de la culture gréco-romaine et du dogme judéo-chrétien ont construit, il faut à présent le déconstruire, au nom de la liberté et de l’égalité, notions soi-disant républicaines, dont on s’aperçoit qu’elles n’ont jamais été réellement appliquées.

 

La légalisation du mariage homosexuel est une nécessité absolue pour tous ceux qui aiment l’égalité. Toutefois, la simple union civile devant l’édile ne suffit pas, s’il reste des discriminations au niveau religieux. Les homosexuels doivent avoir le droit de se marier religieusement. C’est pourquoi le CEDA espère que le gouvernement osera inscrire dans la loi l’obligation pour les religions, toutes les religions, non seulement de reconnaître l’union des personnes de même sexe, mais aussi de célébrer ces unions lorsque les marié(e)s en font la demande. Dans un état républicain, la religion est soumise à la loi, et elle doit accepter ce que la loi commande. L’égalité, c’est aussi cela. Si d’intolérables discriminations devaient perdurer dans les églises, les mosquées ou les synagogues, notre Comité prendrait contact avec d’autres associations pour envisager une procédure judiciaire ou un recours devant les instances européennes.

 

Le CEDA demande également l’ouverture d’une vaste réflexion sur les autres formes d’amour et d’union. Evoquons d’abord la polygamie. Nous tenons à préciser que nous sommes opposés à tous les intégrismes religieux qui sont des formes particulièrement vicieuses de fascisme hétéro-patriarcal. Nous ne défendons pas la polygamie telle qu’elle est pratiquée par certaines cultures, dans un cadre machiste, misogyne et inégalitaire. Mais nous pensons que, dans l’absolu, la monogamie n’est pas plus légitime que la polygamie. En France, la monogamie découle d’une culture, d’une tradition, issue du droit romain et du droit canon de l’Eglise. Or cette culture n’a plus vocation, aujourd’hui, à dicter les us et coutumes de nos concitoyens. La République est laïque et la France est multiculturelle, c’est ainsi. En soit, la monogamie n’est pas plus acceptable que le mariage exclusivement hétérosexuel.

 

Le CEDA se veut donc le porte-parole et le défenseur des amours pluriels, librement consentis, bien évidemment, car nous sommes respectueux de la liberté et de la dignité de l’individu. La polygamie, demain, devra être autorisée, nous le croyons. Elle permettra par exemple aux bisexuels de s’épanouir dans une union à la fois stable et multiple, répondant parfaitement aux désirs de la personne, éloignant de beaucoup de gens le spectre de la frustration qui produit tant de malheurs et de violences. Cette polygamie sera égalitaire, et supposera la libre pratique de la polyandrie, c’est-à-dire la possibilité pour une femme d’être légalement unie avec plusieurs conjoints masculins. Pourquoi diable serait-ce choquant ? Demain, avec le mariage homosexuel, des enfants auront deux pères ou deux mères. Pourquoi n’auraient-ils pas deux pères et une mère, ou un père et trois mères ? Si on se débarrasse des oripeaux d’une morale qui, répétons-le, a fait plus de mal que de bien, si on réfléchit sereinement à la question, on s’apercevra qu’il n’y a aucun problème. L’enfant a besoin d’être aimé et protégé. A partir du moment où cet impératif est respecté, qu’importe le sexe ou le nombre de ses tuteurs légaux ?

 

Le CEDA souhaite également briser un tabou qui étouffe nos sociétés depuis très longtemps : la question de l’inceste. En effet, l’interdit de l’inceste ne se comprend que dans le cadre du modèle hétéro-patriarcal, monogamique ou polygamique. Nous l’avons dit, le modèle hétéro-patriarcal a une finalité de domination, il nourrit la volonté de puissance et d’asservissement. Asservissement de l’épouse (ou des épouses) au mari, asservissement des enfants au père, asservissement des cadets à l’aîné, des sœurs aux frères. Il faut bien comprendre que la famille patriarcale est la cellule de base de la monarchie absolue : un souverain, le père et mari, gouverne de manière autocratique sa maisonnée. Et dans ce cadre, la seule chose qui importe est l’accroissement du pouvoir de ce despote domestique. Comment accroître ce pouvoir ? En tissant un réseau d’alliances avec d’autres despotes du même genre. Et ces alliances passent par des unions matrimoniales négociées directement par les despotes paternels. Voilà pourquoi l’inceste est prohibé : s’il était autorisé, si le fils ou la fille trouvait son conjoint au sein de la famille, le despote perdrait un bien monnayable qui lui permet d’augmenter sa puissance. Cela n’a d’ailleurs jamais empêché lesdits despotes de « s’offrir » les faveurs de certains membres de la famille, en profitant de leur pouvoir absolu.

 

Alors l’inceste est, depuis l’aube des sociétés, diabolisé, presqu’universellement. L’imaginaire occidental est pollué depuis 2 500 ans par la malédiction d’Œdipe, dont le châtiment exemplaire condamne à tout jamais l’inceste. Nous avons tous en tête le suicide de Jocaste et la fin pitoyable d’Œdipe, aveugle et poursuivi par la vengeance divine. Pourtant, quand on y pense, l’inceste ne pose pas plus de problème moral que le mariage homosexuel ou la polygamie. D’ailleurs, les anciens Egyptiens épousaient volontiers leur sœur. Des pharaons épousaient parfois leurs filles ou leurs nièces. Une peuplade d’Indonésie considère le mariage d’une femme avec son fils comme un gage de prospérité. La Bible elle-même autorisait le mariage entre demi-frère et demi-sœur, puisque Tamar demande à Amnon de l’épouser après qu’il l’ait violée, or ils sont tous deux enfants de David. Par ailleurs, faut-il rappeler qu’on ne voit pas très bien comment la race humaine se serait multipliée sans inceste dans le récit biblique ? En effet, la Bible n’attribue avec certitude que trois enfants à Adam et Eve, le couple primordial : trois garçons, Caïn, Abel et Seth. Abel est tué par Caïn, comme chacun sait. Mais Caïn et Seth ont une descendance. Alors ? Deux solutions : soit Caïn et Seth ont profité des faveurs de leur mère Eve, soit ils ont fécondé leurs sœurs, filles d’Adam et d’Eve. Dans tous les cas, on ne sort pas de la problématique de l’inceste…

 

Le CEDA considère évidemment la Bible pour ce qu’elle est : un ramassis de racontars sans le moindre fondement scientifique. Mais il n’est pas inintéressant de constater que les rédacteurs de la Bible ont probablement envisagé l’hypothèse incestueuse des débuts de l’humanité, sans aller jusqu’à la coucher (si l’on peut dire) sur le papier. Hypocrisie inhérente aux religions… Pour notre part, nous considérons que l’humanité balbutiante a fort bien pu recourir à l’inceste : imaginez de petits groupes d’humains, dispersés, isolés. Il n’est pas inimaginable que, en l’absence d’autres possibilités de se reproduire, le frère ait fécondé sa sœur, le père sa fille voire le fils sa mère. Que les choses soient claires : Le CEDA n’est pas spécifiquement partisan de l’inceste, il condamne avec vigueur la pédophilie, le viol et le détournement de mineur. Il est important de le souligner, car nos ennemis, amateurs d’amalgames, ne manqueront pas de nous accuser de défendre des pratiques qui remettent en cause la dignité humaine. Le CEDA se contente de poser des questions : en quoi l’amour librement consenti, entre deux personnes adultes, majeures, saines d’esprit et appartenant à la même famille, est-il une nuisance pour la société ? Si l’amour est sincère, réciproque, et, répétons-le, librement donné et librement reçu, au nom de quoi la société empêcherait-elle un homme d’épouser sa sœur ou sa fille, une femme de s’unir à son fils ou à son neveu ? Nous pensons que la reconfiguration que la société entame avec la légalisation du mariage homosexuel doit permettre d’ouvrir le débat sur ces questions. Pour que tous les amours, lorsqu’ils respectent la dignité humaine, aient demain droit de cité.

 

D’autres sujets tiennent à cœur au CEDA, mais nous ne voulons pas allonger ce communiqué déjà bien étoffé. Rappelons simplement que le CEDA considère la science comme un précieux auxiliaire de l’égalité. Nous pensons que le combat pour l’égalité devant la procréation mérite d’être mené. Une telle avancée ferait tomber un mur mental dans la représentation sexuée des êtres humains, et apaiserait pour toujours les tensions entre les sexes. Nous escomptons créer une fondation scientifique qui entamera des recherches afin de permettre aux hommes de connaître, comme les femmes, les joies et les angoisses de la grossesse. Pour que l’égalité devienne réalité et ne reste pas un vain mot qu’on agite devant les gens comme d’autres utilisent une carotte pour faire avancer leur monture.

 

Qui sommes-nous ? Le Comité pour l’Egalité et la Dignité des Amoureux (CEDA) regroupe des progressistes épris de paix, de tolérance… et d’amour bien sûr ! Nous regroupons divers collectifs représentant ce que l’on pourrait nommer « les amours minoritaires ». Nous sommes viscéralement attachés aux droits de l’homme, à la dignité de l’être humain, à la liberté et à l’égalité. C’est pourquoi nous militons pour que les « amours minoritaires » (homosexuels, bisexuels, polygyniques, polyandriques, incestueux…) soient pleinement reconnus par l’Etat et la société, du moment qu’ils respectent la dignité humaine, et qu’ils soient intégrés aux programmes scolaires. Nous souhaitons qu’un « droit à l’amour » soit inscrit dans la Constitution. Pour nous contacter et nous soutenir, vous pouvez nous écrire à l’adresse suivante :

 

CEDA

269, rue de la Bougrerie

33 130, Bègles



07/11/2012
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