Nationaliste Social et Ethniciste

Nationaliste Social et Ethniciste

Pourquoi je soutiens Nicolas Dupont-Aignan

Nous y voilà ! 2012, et ses échéances électorales qui, peut-être, modifieront la donne, du moins espérons-le. Habituellement, les périodes électorales me plongent dans la confusion : j'écoute, fébrile, les différents candidats, je me rends sur les blogs et sites partisans pour lire (au moins partiellement) les programmes, j'épluche les biographies des postulants à la magistrature suprême. Et ensuite, j'hésite. Telle chose me plaît chez tel candidat, mais un autre l'emporte sur un sujet aussi important. En général, à une semaine de l'élection, je nage encore dans l'irrésolution. Cette année est différente, puisque j'ai fait mon choix il y a déjà quelques mois : j'ai l'intention de voter pour Nicolas Dupont-Aignan, et de le soutenir via ce blog. Naturellement, il lui faudra avoir ses 500 signatures, et je sais que l'épreuve est rude pour Debout La République (DLR), un parti modeste au regard des machines électorales que sont l'UMP et le PS. Mais j'ai confiance. Si d'aventure Nicolas Dupont-Aignan était écarté de la compétition, je ne suis pas convaincu que la démocratie y gagnerait.

 

Un choix par défaut ?

Oui, en partie sans doute. Oh ! Il n’a guère été difficile d’écarter un certain nombre de candidats. Je suis résolument hostile à l’Union européenne. La construction du IV° Reich, ardemment soutenu par Arte et Jacques Attali, m’est insupportable et, en tant que jacobin centralisateur, je n’ai qu’aversion pour toute idée de « fédéralisme ». Je tâche d’être cohérent : j’ai voté « non » au référendum de 2005 sur le Traité Constitutionnel Européen. Je n’ai toujours pas digéré la ratification du Traité de Lisbonne que je considère être (et je ne suis pas le seul) une copie conforme du TCE à quelques paragraphes et alinéas près. Par conséquent, je commence toujours par regarder la position du candidat sur cette question. Ainsi, l’européiste notoire François Bayrou est disqualifié d’office, quoique l’homme m’inspire quelque sympathie. De la même façon, je n’ai rien contre la personne de François Hollande, mais la France qu’il entend incarner est aux antipodes de la mienne : européiste, repentante (comme le prouve son premier déplacement en tant que candidat, à Clichy pour rendre hommage aux partisans du FLN algérien, cette association humanitaire bien connue (1), girondine, immigrationniste et multiculturelle. A mes yeux, la France rêvée des salons bobos de la gauche caviar made in Sciences Po. En ce qui concerne Nicolas Sarkozy, les choses sont un peu différente, car l’homme me pose autant problème que les idées (enfin, le mot est fort) qu’il incarne. Nicolas Sarkozy personnifie pour moi la droite parvenue, libérale et apatride. Inculte, vulgaire, le maire de Neuilly tente désespérément depuis presque cinq ans d’entrer dans un costume présidentielle manifestement trop grand pour lui. Il parle sans réfléchir, il gesticule sans réfléchir, nous assommant avec ses catalogues de mesures inapplicables (quand elles n’existent pas déjà !) dès qu’un fait divers défraie la chronique. Ce qui était un atout durant la campagne est devenu un lourd handicap pour gouverner le pays. Naturellement, je ne pardonne pas à M. Sarkozy sa politique de démantèlement de la fonction publique en général, et du corps auquel j’appartiens, l’Education Nationale, en particulier. Le sort d’Europe Ecologie-les Verts, cette secte naturaliste, européiste, ethniciste, régionaliste, islamophile et technophobe, a rapidement été réglée. Outre que les idées que professent ces gens sont à l’exact opposé des miennes, la sinistre « Frau » Joly me fait froid dans le dos. Je ne voudrais pas l’avoir comme infirmière… La haine de la France suinte de tous ses pores (2).

 

Et le camp du non ? Je ne puis envisager sérieusement de voter pour Jean-Luc Mélenchon. Je lis ici ou là qu’il est bon orateur, intelligent et cultivé. Ouais. C’est surtout un gauchiste qui a troqué une bonne partie du discours jacobin et républicain contre la mélasse sociétale chère aux écolos bobos. De toute façon, l’homme est violent, vindicatif et manie l’injure avec une fréquence inquiétante. Je le crois sincère et passionné, mais on attend d’un homme d’Etat qu’il garde son sang-froid. Et puis, passer son temps à dénoncer l’ « oligarchie », la « finance » et les « riches » sans mener la nécessaire réflexion sur les questions de monnaie et de souveraineté, ce n’est pas sérieux.

Marine Le Pen me laisse de marbre. Je lui accorde un certain talent et des progrès depuis son arrivée aux commandes du FN. J’ai toujours été compréhensif pour le vote frontiste, parce que c’est l’un des rares partis qui ose parler de la France, de la nation, de la patrie, alors que les autres ne parlent que de la République mais sans rien mettre derrière que quelques valeurs abstraites. La France, c’est la République bien sûr, mais c’est beaucoup plus que cela, et le reste, il n’y a souvent que le FN pour le défendre. D’un autre côté, ce parti est-il une alternative crédible ? J’ai du mal à le croire. Jusqu’à nos jours, le Front National fédère différentes mouvances, dont certaines sont authentiquement d’extrême droite tandis que d’autres, après tout, ne sont pas si éloignées de quelques courants de la droite « classique ». Des populistes et des xénophobes, il y en a aussi à l’UMP, comme le rappelait judicieusement Louis Aliot à un journaliste. La frontière entre FN et droite classique est loin d’être aussi étanche qu’on le pense, nombreux sont ceux qui naviguent dans les eaux troubles séparant les deux familles politiques. D’ailleurs, qui niera que Nicolas Sarkozy a effectivement usé en 2007 d’une rhétorique que n’aurait point renié les dirigeants du FN ? Malgré le « discours de Valmy » et le « virage républicain », il faut être lucide : l’anti-1789, la vieille droite antirépublicaine crèche toujours chez les frontistes. Là est le problème, plus que la prétendue « menace fasciste » à laquelle je ne crois pas.

 

Au gré des éliminations, il ne me restait au final que deux candidats sérieux : Jean-Pierre Chevènement et Nicolas Dupont-Aignan. M. Chevènement m’inspire à la fois de la sympathie et du respect, ce qui est très rare pour quelqu’un de gauche. C’est un homme intelligent et cultivé, un patriote et un républicain. Surtout, c’est un homme de conviction, un vrai, avec un positionnement politique et idéologique cohérent sur la longue durée, depuis son refus du Traité de Maastricht en 1992 jusqu’à nos jours. Ce que je lui reproche, c’est de continuer à vouloir influencer les socialistes, à essayer de leur rendre un esprit républicain alors que toute cette gauche a tourné le dos depuis longtemps maintenant aux valeurs que défend M. Chevènement. Il se fatigue pour rien et, plus grave, il use l’énergie et la bonne volonté de ses militants qui seraient peut-être plus utiles ailleurs, même si je comprends que l’alliance avec le PS est la condition pour avoir quelques élus et être écouté. Mais le PS a fait un choix : l’idéologie écolo-bobo, avec sans doute l’arrière-pensée de briser l’ascension des Verts (ce qui oblige ses derniers à faire de la surenchère). La plupart des barons socialistes ont opté pour les compromissions communautaristes qui leur assurent une clientèle électorale. Jean-Pierre Chevènement l’a compris, lui qui s’est abstenu sur le droit de vote des étrangers. Il a expliqué les dangers d’une telle mesure. Qui l’écoute au PS ? Personne. La gauche jacobine, patriote, républicaine existe, mais elle est éclatée, moribonde. M. Chevènement s’est-il vraiment cherché un successeur ? Son mouvement lui survivra-t-il ? Je l’espère, mais n’en suis pas convaincu. Il reste par ailleurs des désaccords : M. Chevènement est favorable à l’immigration, même si ce n’est pas un immigrationniste forcené. Il conserve également l’objectif de « 80 % d’une classe d’âge au baccalauréat », ce qui est ridicule et a conduit à réduire les exigences d’année en année afin que les petits chéris aient le précieux diplôme… qui n’a plus aucune valeur aujourd’hui. J’aurais souhaité que MM. Chevènement et Dupont-Aignan, avec d’autres éventuellement, se réunissent et définissent un programme commun. Mais il est dit que les patriotes, si attachés à l’unité nationale, s’en iront à nouveau au combat dans la division.

 

Qui est Nicolas Dupont-Aignan ?

M. Dupont-Aignan est présentement député de l’Essonne et maire d’Yerres, commune de ce département. Diplômé de Sciences Po et de l’ENA, il a une expérience de haut fonctionnaire puisqu’il a travaillé, entre 1990 et 1995, dans le cabinet du préfet d’Île-de-France, puis au ministère de l’Education nationale et à celui de l’Environnement. Il est à cette époque membre du RPR. A partir de 1995, il s’implante comme élu de ce parti à Yerres et dans l’Essonne. Nicolas Dupont-Aignan a toujours été fidèle aux fondamentaux du gaullisme : souveraineté nationale, République sociale, patriotisme. C’est ce qui va le conduire à rompre avec le RPR et son avatar, l’UMP. M. Dupont-Aignan soutient un temps le tandem Charles Pasqua-Philippe de Villiers, associés au sein de l’éphémère RPF. Hélas, l’aventure fait long feu. Il entretient des contacts avec Philippe Séguin et même Jean-Pierre Chevènement. Il adhère à l’UMP lors de la fondation de ce parti, espérant sans doute peser dans un sens gaulliste sur l’idéologie du mouvement. Il sera donc candidat à deux reprises à la présidence du parti, en 2002 et en 2004, obtenant respectivement 14,91 % et 9,7 % des voix (ce qui en dit long sur le poids de la mouvance gaulliste à l’UMP…). Il fait bien sûr campagne pour le « non » lors du référendum sur le TCE, et c’est à ce moment que je commence à suivre son cheminement. L’année 2007 voit un certain cafouillage, qui sera longtemps reproché à Nicolas Dupont-Aignan. En janvier 2007, il quitte l’UMP et fait de Debout La République (DLR), le club qu’il anime depuis 1999, un parti politique à part entière. Il tente de se présenter à l’élection présidentielle, mais n’obtient pas les fameuses signatures (à ce sujet, je serais assez partisan qu’on les réduise à 300). Réélu député, il adhère à la majorité présidentielle, avant de la quitter définitivement en septembre 2007.

 

On a accusé Nicolas Dupont-Aignan de « trahison » (il a perdu une partie de ses soutiens), d’ « aller à la soupe », d’inconstance (3). Moi-même, il y a quelques années, je raisonnais ainsi et ne comprenais pas ce type de comportement. Aujourd’hui, les choses ont changé, et je crois qu’il faut rendre justice au président de DLR. En politique comme ailleurs, le nerf de la guerre, c’est l’argent. Or, de l’argent, Nicolas Dupont-Aignan n’en a pas beaucoup. A partir de ce constat, il y a deux possibilité : a) l’option de François Asselineau et de l’UPR (Union Populaire Républicaine), c’est-à-dire « rester pur », refuser toute alliance, toute aide financière ; cette attitude, je ne le nie pas, a sa noblesse, et elle est confortable intellectuellement et moralement ; mais il y a un prix à payer : l’isolement, pas de moyen, donc pas d’élus, aucun moyen de se faire entendre au-delà du cercle des initiés, aucun moyen de peser dans le débat ; b) l’option de Nicolas Dupont-Aignan et de DLR (qui est aussi celle de Jean-Pierre Chevènement, dont le parti, le Mouvement Républicain et Citoyen, a été financé par le PS), pragmatique, moins noble mais plus efficace : se résigner le cas échéant à des alliances de circonstance (parfois contre-nature, c’est vrai) pour sauver des sièges d’élus afin de pouvoir peser (un peu) et d’être entendu. Alors oui, Nicolas Dupont-Aignan a sans doute négocié pour sauver son poste de député (l’UMP n’a pas présenté de candidat contre lui) en échange d’un soutien formel à Nicolas Sarkozy en 2007. « Vous voyez bien, tout ce qu’il voulait, c’était garder la place, bien sûr » diront certains, goguenards. Je ne le crois pas. En revanche, ce dont je suis convaincu, c’est que Nicolas Dupont-Aignan ne pourrait pas se présenter aujourd’hui s’il n’avait pas été réélu député, car c’est précisément ce mandat qui, ces dernières années, lui a procuré un accès (modeste certes) aux média. Pour préserver l’avenir, il a dû se compromettre. De la même façon, en 2010, il a en effet noué alliance avec le CNI (Centre National des Indépendants) pour les élections régionales. Le CNI n’est ni gaulliste, ni eurosceptique, et il passe pour être très à droite. Seulement voilà : une campagne, ça coûte cher. Le résultat de DLR aux régionales en Île-de-France n’a pas du tout été méprisable : plus de 4 % des voix, devant le NPA et le MODEM. Ce résultat (ce n’est pas une victoire, évidemment) a contribué à donner un peu plus de visibilité à DLR et à son président qui était tête de liste. Ces petits gains (un siège de député, 4 % aux régionales en Île-de-France) paraissent bien modestes, mais ils permettent à DLR de mobiliser les militants, de se faire connaître, bref d’exister. Et c’est déjà beaucoup.

 

J’en profite pour dire un mot sur les donneurs de leçon de l’UPR, parce qu’ils commencent à m’échauffer les oreilles. Je lis de nombreux blogs, intéressants par ailleurs, qui tressent des lauriers à ce mouvement et à son chef. François Asselineau est un homme qui mérite le respect. Haut fonctionnaire, il aurait renoncé à sa carrière par amour de la France, par refus d’une politique qu’il jugeait antinationale. C’est ce que disent ses thuriféraires. Si c’est vrai (mais je ne vois pas de raison d’en douter), M. Asselineau est un patriote sincère, un homme estimable et j’ai envie de dire : un homme d’honneur. De nos jours, avouons-le, ça ne court pas les rues. M. Asselineau et ses amis ont fait, je l’ai dit, un choix : celui d’être dans le camp des « purs ». C’est leur droit. Mais qu’ils ne viennent pas se plaindre de ne pas être invités sur les plateaux télé, de ne pas avoir d’interviews dans les grands quotidiens, de ne pas bénéficier d’une couverture médiatique digne de ce nom. Or ils s’en plaignent, et même s’en offusquent. Mais ce que les sympathisants et adhérents de l’UPR doivent comprendre, c’est qu’il y a une grande différence entre Nicolas Dupont-Aignan et François Asselineau, et cette différence tient en deux mots : le suffrage universel. Le premier l’a affronté, et ce n’est pas une mince affaire, il a dû faire l’expérience des « combinaisons », des alliances, des ralliements hypocrites, sans lesquels il est bien difficile, malheureusement, d’obtenir une place. Et oui, pour avoir le pouvoir, il faut se salir les mains parfois. A l’UPR, c’est sûr, on a les mains propres, mais on risque de rester aussi loin du pouvoir que la Terre est éloignée du soleil… Désolé de le dire, mais Nicolas Dupont-Aignan est élu du peuple, et il a par conséquent, pour s’adresser aux Français, une légitimité qui manque cruellement à M. Asselineau. Que l’UPR critique les positions de M. Dupont-Aignan (hésitant sur l’euro, pas de sortie en fanfare de l’UE…), très bien. Mais qu’on s’en prenne à sa stratégie au nom de la morale et de la pureté, c’est puéril. Nicolas Dupont-Aignan cueille aujourd’hui les fruits de ses efforts qui l’ont amené sans doute à prendre des décisions difficiles. Il a fait ce qu’il avait à faire pour briser le mur médiatique. L’UPR ne l’a pas fait, alors ses partisans peuvent bien pleurnicher aujourd’hui : quand on ne sème rien, point de récolte. Rétrospectivement, je pense donc que M. Dupont-Aignan a eu raison.

 

On n’a pas manqué de reprocher aussi à Nicolas Dupont-Aignan d’avoir fait partie des Young Leaders (4) définis par la French-American Foundation (FAF). Cette association officielle (c’est important de le souligner) créée en 1976 a pour but d’améliorer les relations franco-américaines, et de favoriser les contacts entre hommes de pouvoir des deux côtés de l’Atlantique. Prétendre que la FAF ne cherche pas à influencer des Français hauts placés dans un sens favorable aux intérêts américains serait sans doute mentir. Mais de là à en faire, comme certains conspirationnistes, une officine de la CIA chargée de corrompre des Français à seule fin d’être les valets dociles de l’Oncle Sam, je crois que c’est très exagéré. Qu’on le veuille ou non, ce type d’association participe à la diplomatie moderne. La FAF n’est sans doute pas le lieu où les Américains donnent des ordres aux Français, mais plutôt où chacun échange son point de vue avec l’autre. Qu’il y ait des pressions, c’est probable. Mais je me mets à la place des Américains : la France est l’un des plus grands et des plus importants pays d’Europe, il n’est pas inutile pour les officiels américains de nouer des contacts avec des Français influents, de même qu’il peut être intéressant de « détecter » les futurs dirigeants français. Il appartient aux Français de résister à toute tentative de vassalisation, mais les conspirationnistes ont une vision très réductrice de la complexité des rapports humains. Je me mets aussi à la place de Nicolas Dupont-Aignan : jeune politicien, il a pu être flatté d’avoir été « repéré » par les Américains. Et puis, les Etats-Unis sont une très grande puissance, et du point de vue français, est-il si condamnable de chercher à mieux appréhender les Américains, leur vision géopolitique du monde et leurs intérêts ? Est-ce inutile de nouer des relations cordiales avec un pays qui compte et qui, qu’on le veuille ou non, est notre allié depuis près de sept décennies ? Quelle qu’aient pu être ses intentions, Nicolas Dupont-Aignan a de toute façon été rayé des listes de la FAF comme l’article auquel je renvoie ci-dessous a dû le mentionner… Mais il me paraît important de souligner que le développement de Pierre Hillard sur Nicolas Dupont-Aignan relève de la pure conjecture, il n’a absolument aucune preuve à avancer pour étayer ses affirmations, et son interprétation des faits est à la fois subjective et hasardeuse. Où sont les témoignages ? M. Hillard n’en cite aucun. Qui a assisté et rapporté une conversation entre M. Dupont-Aignan et ses « maîtres » américains ? Personne. La France grouille de tous ces pseudo-chercheurs qui utilisent leur notoriété pas toujours bien acquise pour diffuser des affabulations. Pierre Hillard, dans cet entretien, prend ses fantasmes pour des réalités, c’est tout. Mais le journal (devenu une filiale américaine depuis !) se garde bien de demander des preuves à l’ « expert »…

 

Que propose Nicolas Dupont-Aignan ?

Le mieux est de prendre le temps d’écouter le discours du candidat DLR, prononcé ce 22 janvier 2012 au théâtre du Gymnase (5). C’est un peu long (1h40mn), mais M. Dupont-Aignan a balayé les principaux sujets et présenté les grands axes de sa campagne, tâche qui ne se fait pas en cinq minutes. Je ne vais pas revenir sur tous les points développés au cours de l’intervention, mais simplement résumer les grands axes.

 

Sur la monnaie unique d’abord, les choses sont claires : sortie de l’euro et mutation de ce dernier en monnaie commune, de ce point de vue-là (qui est fondamental), c’est le même discours que Jean-Pierre Chevènement. Cela me paraît être une solution raisonnable, et la première étape pour régler nos problèmes. Du même coup, nous retrouverions un pan entier de la souveraineté nationale. Alors, bien sûr, Nicolas Dupont-Aignan ne réclame pas, comme M. Asselineau, une sortie fracassante de l’UE, avec tambours et trompettes. Lors des élections européennes, j’avais moi-même pesté contre la mollesse de DLR sur ce sujet. J’ai réfléchi cependant, et je me dis qu’on doit ménager nos partenaires européens et laisser une maigre consolation aux europhiles. Gardons donc le nom « Union européenne » mais vidons-la de sa substance, supprimons-lui un maximum de pouvoir pour en faire ce qu’est la CEI (Communauté d’Etats Indépendants) qui regroupe d’anciens membres de l’URSS. Le président de DLR a parlé d’une Europe « à la carte », une Europe « des projets » où les moyens seraient mutualisés pour réaliser des tâches précises, avec liberté pour chaque pays de s’engager ou pas, et à des degrés différents. Ça me va. M. Dupont-Aignan n’a même pas évoqué un lointain projet fédéraliste, alors que M. Chevènement ne l’écarte pas, comme il l’a dit lors de son face-à-face avec l’inimitable Jacques Attali, M. Omniscient.

 

Sur l’économie ensuite, là encore des points communs avec le discours chevènementiste : réindustrialisation de la France afin de produire de la richesse parce que notre dette est vraisemblablement une conséquence de notre déficit commercial. Nous achetons trop aux Allemands et aux Chinois mais nous ne vendons pas assez, parce que nous ne produisons pas assez d’une part, et parce que l’euro cher empêche nos produits d’être compétitifs. Comme nous ne produisons pas assez, l’Etat peine à trouver des ressources, car sa richesse dépend en dernier lieu de la production du pays, créatrice de richesse. L’agriculture et le tourisme ne suffisent pas à notre pays, il faut réimplanter des unités de productions sur notre sol. Nicolas Dupont-Aignan plaide d’autre part pour un protectionnisme « intelligent » comme il dit, qui, je l’avoue, me séduit sur le principe. Et il s’agit d’un protectionnisme national, alors que Jean-Pierre Chevènement croit possible, à tort à mon avis, un protectionnisme européen (c’est aussi le dada de Jean-Luc Mélenchon).

 

Sur les questions énergétiques, là encore il me semble que la voie proposée est la bonne : encourager la recherche sur les énergies renouvelables et peu polluantes, car « énergie propre », ça n’existe pas, même les panneaux solaires il faut les fabriquer avec des matières premières qu’on extrait et qu’on transporte, tout cela en conservant notre industrie nucléaire qui, en attendant mieux, est la moins mauvaise des solutions. Nicolas Dupont-Aignan a fait allusion à la « quatrième génération », j’en déduis qu’il parlait des réacteurs de centrale.

 

Sur l’immigration, le discours m’a également séduit : il a été question d’un contrôle strict visant à limiter les flux migratoires vers la France. J’applaudis. Le candidat s’est même laissé aller à un bel éloge de la frontière, apparemment inspiré d’un ouvrage sur la question écrit par Régis Debray. Il fallait oser, je trouve. Bon, seul ombre au tableau, le couplet sur la « diversité », le respect de nos différences, m’a un peu agacé. L’évocation de la « jeunesse métissée » m’a été pénible, mais heureusement ce fut court. On ne peut pas être d’accord sur tout. Toutefois, je crains qu’une réindustrialisation massive du pays provoque de nouvelles vagues migratoires, il faudra y penser aussi. La France « métissée », je n’en veux pas, la France « black-blanc-beur », je n’y crois pas. Mais M. Dupont-Aignan est candidat à la présidentielle, moi pas. Il cherche des voix, c’est bien normal.

 

Sur le rôle de l’Etat, je souscris très largement à ce qu’a dit le candidat DLR. J’ai entendu un discours dans la tradition gaulliste et jacobine, mettant en valeur un Etat fort, régulateur, interventionniste, un Etat qui pour fonctionner a besoin de recettes fiscales. L’impôt est nécessaire et doit être équitablement réparti. J’ai beaucoup aimé l’idée de la « primauté du politique sur le financier ». Nicolas Dupont-Aignan a par ailleurs manifesté son attachement aux communes et aux départements, idée que je partage. Il a même égratigné au passage les conseils régionaux, à ma grande satisfaction. Bref, c’est bien la conception jacobine, française, de l’Etat républicain, centralisé et régulateur, qui a été présentée ici et défendue. Et cela passe par une défense des services publics, d’éventuelles nationalisations, une politique de Défense digne du rang de la France, le rétablissement de l’ordre sur l’ensemble du territoire et la restauration de l’école républicaine.

 

Sur la politique étrangère enfin, Nicolas Dupont-Aignan n’a évoqué que quelques mesures, mais symboliques : le départ du commandement intégré de l’OTAN (bon, j’aurais préféré le départ pur et simple de l’Alliance, mais on ne peut pas tout avoir), le respect du « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes » qui mettra peut-être fin à la funeste manie de s’ingérer dans les affaires des autres comme en Libye. Le candidat DLR a d’autre part eu le courage d’évoquer le droit des Palestiniens à une existence juridiquement reconnue, c’est-à-dire le droit à un Etat. Eh bien, là encore, j’approuve et je trouve qu’il fallait un certain courage pour le dire.

 

Un dernier mot sur la forme : Nicolas Dupont-Aignan n’est sans doute pas le meilleur orateur du pays, mais sa prestation a été plus qu’honorable. Il a fait l’effort de citer quelques écrivains, comme Péguy. Il a dit « nos rois », rappelant ainsi l’unité de notre histoire au-delà des changements de régime. Je pense, et j’espère, que, dès que les média vont lui donner un peu plus la parole, il pourra convaincre beaucoup de nos concitoyens. Je précise, pour terminer ce long article, que je n’ai aucun intérêt dans cette affaire : je ne suis pas membre de DLR et je ne suis pas à la recherche d’une place quelconque. Simplement, en tant que citoyen français, j’ai beaucoup de points de convergence avec Nicolas Dupont-Aignan, et je souhaite qu’il pèse sur le débat politique français dans les prochaines années.

 

(1) https://blog-nationaliste.blog4ever.com/blog/lire-article-286920-3093201-francois_hollande_a_clichy__le_poids_des_symboles.html

 

(2) http://duvalyohann.over-blog.fr/article-les-ecologistes-ont-un-gro-probleme-avec-la-republique-97111790.html

 

(3) http://www.u-p-r.fr/actualite-facebook/a-propos-de-m-dupont-aignan-et-de-debout-la-republique

 

(4) http://archives-lepost.huffingtonpost.fr/article/2011/09/11/2587401_nicolas-dupont-aignan-un-young-leader-de-la-faf-qui-imite-tres-mal-francois-asselineau.html

 

(5) http://www.debout-la-republique.fr/article/pour-son-lancement-de-campagne-nda-fait-salle-comble-au-gymnase



25/01/2012
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