Nationaliste Social et Ethniciste

Nationaliste Social et Ethniciste

Qu'a fait le peuple serbe?

La question mérite d’être posée quand on voit la façon ignominieuse dont est traité le peuple serbe. Quelle abomination les Serbes ont-ils bien pu commettre pour mériter le sort qui est le leur ? L’Allemagne a bombardé et pillé l’Europe, exterminé des juifs et des Tziganes pendant la Seconde Guerre mondiale, et elle est aujourd’hui réunifiée, elle affiche une insolente prospérité, est citée comme modèle et dicte pour ainsi dire ses volontés à l’Union européenne comme à ses voisins. La Croatie, alliée au III° Reich pendant la guerre, a massacré de nombreux Serbes. Au début des années 90, elle a procédé à un nettoyage ethnique en règle de la Krajina, une région croate séparatiste majoritairement peuplée de Serbes. Non seulement la Croatie a été immédiatement reconnue indépendante, notamment par l’Allemagne et le Vatican (sans que la question de la minorité serbe ait été apparemment soulevée…), mais elle est de nos jours citée en exemple. Sa récompense est prévue le 1er juillet 2013, lorsqu’elle intégrera l’Union européenne. Les Kosovars et les Bosniaques, quant à eux, ont fourni des SS à l’Allemagne nazie, et ont allègrement massacré des Serbes (au Kosovo notamment) pendant la guerre. Plus récemment, l’UCK, ce ramassis d’assassins, de mafieux et de bandits, s’adonnait aux pires trafics, et son chef Hashim Thaçi [1] est l’actuel premier ministre de l’état fantoche du Kosovo. Eh bien ces Bosniaques, comme ces Kosovars, ont eu droit à leur état, ils ont le droit d’opprimer et de chasser les Serbes, tout cela avec la bénédiction de l’ONU, de l’OTAN, et de l’UE. Et comme, ô surprise, ces deux peuples sont musulmans (sunnites bien sûr, s’ils étaient chiites, ce serait différent), ils ont naturellement droit aux fonds saoudiens et autres pétrodollars pour les aider à assurer leur salut en élevant d’élégantes mosquées aux minarets altiers…

 

Je ne défends pas spécialement les ultranationalistes serbes, les tueurs d’enfants, les criminels de guerre. Je le reconnais volontiers, les Serbes ont commis leur lot d’atrocités dans les Balkans : ils sont responsables d’exactions en Krajina comme en Bosnie, à Srebrenica par exemple, et ont tenté de faire du nettoyage ethnique dans ces régions [2]. Comme les autres, soit dit en passant, mais la différence est qu’eux ont échoué. La devise « Malheur aux vaincus » paraît toujours d’actualité. En revanche, je défends la nation serbe, son unité et sa souveraineté. La nation serbe est une nation amie. Elle a vaillamment combattu les empires centraux en 1914-1918, à nos côtés. C’est la population serbe qui s’est le plus engagée dans la résistance aux nazis, quand d’autres Yougoslaves collaboraient allègrement. C’est aussi la Serbie qui a le plus souffert des exactions de tous les auxiliaires locaux recrutés par les Allemands. Et je ne comprends pas bien pourquoi ce qui est condamné chez les Serbes est toléré pour ses ennemis. En 1999, la Serbie a été écrasée par les bombes occidentales pour avoir tenté de réprimer une guérilla séparatiste dans la région du Kosovo. Question : combien de bombes les Croates ont-ils reçu pour avoir nettoyé la Krajina ? Aucune, puisqu’ils ont bénéficié du soutien américain dans cette opération. Les Serbes ont été accusés de procéder à un nettoyage ethnique au Kosovo. Cette version des faits a été depuis fortement contestée. On s’est d’ailleurs aperçu que l’UCK ne s’en était pas seulement pris aux Serbes, mais aussi aux Tziganes ainsi qu’aux Albanais loyaux envers Belgrade. Tiens, tiens. Autrement dit, Hashim Thaçi, l’Al Capone des Balkans, et ses amis de l’UCK, qui méritent tout au plus la corde ou le peloton d’exécution, ont, eux, clairement procédé à une purification ethnique, avec l’accord et l’appui actif de toutes les nations occidentales qui tressent en permanence des lauriers au multiculturalisme. Lors des émeutes antiserbes de 2004 au Kosovo, les forces de l’OTAN ont laissé les Kosovars brûler des églises et des maisons serbes, chasser des Serbes de chez eux, sans lever le petit doigt [3]. Et parmi les soldats occidentaux si prompts à défendre la veuve et l’orphelin, il y avait des Français. Combien de bombes ont reçu les Kosovars pour cette tentative de nettoyage ethnique ? Aucune. Milosevic est mort dans les geôles du TPI. On attend toujours que M. Thaçi soit jugé, ou au moins inculpé, pour les crimes dont on l’accuse.

 

Aujourd’hui, en 2013, on peut tirer un bilan de l’éclatement de la Yougoslavie. Et que constate-t-on ? Que les Serbes sont le seul peuple, je dis bien le seul, à payer le prix politique de cette dislocation. Les bombardements ont ruiné l’économie serbe (et pollué eaux et sols, mais cela ne s’ébruite pas trop) quand la Slovénie est déjà riche et dans l’euro, quand la Croatie profite du tourisme et se voit ouvrir les portes du monde civilisé, à savoir l’UE, quand le Monténégro devient un paradis pour milliardaires russes et que le Kosovo profite des aides généreuses de l’Oncle Sam et du IV° Reich. La Bosnie-Herzégovine, cette aberration géopolitique, est maintenue à flot avec notre argent et nos soldats. Pendant ce temps, les jeunes Serbes s’expatrient pour trouver un emploi, et ceux qui restent se laissent parfois séduire par un extrémisme stérile, qui se nourrit du désespoir et de l’amertume. Il ne s’agit pas de verser des larmes de crocodiles sur les malheurs des Serbes, mais de se demander pourquoi un tel acharnement et une telle injustice. Pourquoi les Occidentaux n’ont-ils pas pardonné aux Serbes ce qu’ils ont pardonné aux Croates, aux Bosniaques, aux Kosovars, mais aussi aux rebelles libyens ? En 1990, les Serbes étaient tous réunis dans un seul état fédéral, la Yougoslavie. Aujourd’hui, ils sont dispersés entre la Serbie proprement dite, la Bosnie, la Croatie, le Monténégro et le Kosovo (en Macédoine, leur nombre est négligeable). J’ignore si les Serbes ont globalement commis plus d’exactions que les autres, s’ils sont plus cruels et plus méchants par nature que leurs voisins, mais ce qui est certain en revanche, c’est que le peuple serbe est la population yougoslave qui, au final, a le plus subi la purification ethnique jusqu’à nos jours : chassé de la Krajina, chassé du Kosovo, chassé de régions entières de Bosnie. Et il me paraît très excessif de considérer les Serbes comme étant les seuls coupables des horreurs de la guerre dans les Balkans.

 

La seule explication qui me paraît raisonnable est que les Serbes ont manqué d’appuis, ils n’ont pas su (ou pu) intéresser à leur cause les grandes puissances. La Russie, finalement, n’a rien fait pour eux. J’entends bien que la Russie de Boris Elstine ne pouvait pas grand-chose dans les années 90. Mais celle de Vladimir Poutine, pourtant adepte des discours musclés, s’est bien souvent contentée d’un soutien symbolique. Je m’aperçois que la Russie est un allié pas toujours fiable. Il est très étonnant de constater que Moscou se montre un indéfectible allié de la Syrie baathiste, un pays arabe à majorité musulmane, alors qu’elle n’a pas fait grand-chose pour un peuple slave et orthodoxe… alors même que les conflits balkaniques ont permis aux Etats-Unis et à l’OTAN de s’implanter durablement dans cette Europe du sud-est où la Russie exerce traditionnellement une certaine influence. Mais peut-être suis-je injuste. Si l’éclatement de la Yougoslavie avait lieu aujourd’hui, la Russie réagirait peut-être avec plus de vigueur, maintenant qu’elle a retrouvé une certaine confiance en elle. La France, elle, aurait pu faire beaucoup plus pour les Serbes. Au début des années 90, nous étions encore la principale puissance militaire d’Europe occidentale, et l’une des principales puissances économiques du monde. Avant Maastricht, avant le carcan de l’UE et de l’euro, nous avions encore des marges de manœuvre qui ont en partie disparu depuis. Et nous n’avons rien fait. Mitterrand l’intrigant a peut-être cherché à éviter le désastre pour les Serbes de Bosnie, mais sur l’affaire du Kosovo, nous avons docilement emboîté le pas de nos chers alliés. Nos médias nous ont servi pendant des semaines un réquisitoire antiserbe qui s’est avéré par la suite en grande partie factice.

 

Et maintenant ? Les dirigeants serbes viennent d’abdiquer toute fierté. Je ne leur jette pas trop la pierre, ils affrontent depuis des années la pression terrible du Saint Empire Européen pro-kosovar et surtout antiserbe. Pendant longtemps, ils ont tenu bon, refusant l’indépendance du Kosovo, rejetant les négociations avec les voyous de Pristina (car le Kosovo est un état-voyou, mais créé par les Américains celui-là). A présent, ils cèdent. Les relations avec le Kosovo sont en voie de « normalisation » suite à la signature d’un accord sous l’égide de Mme Ashton, la mégère qui tient lieu de ministre des Affaires étrangères de l’Union. En échange, la Serbie voit poindre la possible ouverture de négociations en vue d’adhérer à l’UE. Les Serbes ne doivent pas savoir ce qu’est devenue l’Europe, cette nouvelle prison des peuples… Cela au prix d’une humiliation qu’aucune nation ne devrait accepter. Les 40 000 Serbes du Nord-Kosovo sont abandonnés à leur sort par Belgrade. Comme les Serbes du Monténégro avant eux. L’Eglise orthodoxe serbe seule a protesté : elle se souvient, elle, du nettoyage ethnique et religieux opéré par l’UCK, des églises brûlées et des monastères dynamités. Surtout, la pauvre Serbie ignore que l’UE agira avec elle comme le III° Reich avec la malheureuse Tchécoslovaquie : elle lui demandera toujours plus, sans aucune contrepartie. La Roumanie s’intéresse à présent à sa minorité en Serbie et demande des garanties, de même que la Hongrie lorgne sur les Hongrois de la Voïvodine serbe. Il n’est pas sûr que le dépeçage de la Serbie soit terminé. En tout état de cause, il semble bien que le peuple serbe n’ait pas fini d’expier ses péchés…

 

Pour ma part, je souhaite que le principe « un peuple, un état » soit respecté. Et cela signifie que je suis partisan d’un redécoupage des frontières en faveur du peuple serbe. Si les Serbes ne sont pas des saints, ils ne sont pas non plus les nazillons ou les tortionnaires ignobles qu’on nous a décrit pendant tant d’années. Et surtout, leurs adversaires, Croates, Bosniaques ou Kosovars n’ont jamais été des enfants de chœur, n’hésitant pas à utiliser les mêmes méthodes que celles qu’on n’en finit pas de reprocher aux Serbes. Le peuple serbe a payé, et plus que les autres, pour ses crimes. Ses dirigeants, politiques ou militaires, ont été arrêtés, livrés et jugés. La Serbie a le droit de recouvrer les territoires où vivent une majorité de Serbes, c’est-à-dire le Nord-Kosovo, la République serbe de Bosnie et certaines régions monténégrines, avec échange de population si nécessaire, notamment au Kosovo où de nombreux Serbes sont disséminés. Je serais également favorable à ce qu’un débouché maritime soit ménagé à la Serbie. 

 

[1] Rappelons brièvement le pedigree de M. Thaçi :

  • Condamné par contumace en 1993 à 22 ans de prison pour avoir attaqué une patrouille de police serbe ;
  • Soutien aux attaques des lieux de culte orthodoxes du Kosovo par l’UCK ;
  • Trafic d’armes depuis son exil en Suisse ;
  • Soupçonné d’avoir trempé dans le trafic de drogue (cocaïne & héroïne) ;
  • Implication présumée dans un trafic d’organes prélevés sur des prisonniers serbes (une méthode digne des « heures sombres », n’est-il pas ?).

Quel dirigeant, reconnu, mis en place et soutenu par l’Occident peut se targuer de traîner autant de casseroles ?

 

[2] Mais je récuse l’accusation de « génocide » pour les massacres commis par les Serbes en Bosnie, à Srebrenica par exemple.

https://blog-nationaliste.blog4ever.com/blog/lire-article-286920-2391552-ratko_mladic__quelle_justice_pour_le_peuple_serbe_.html

Et je conteste également la théorie du « nettoyage ethnique » au Kosovo : le seul nettoyage ethnique qui a eu lieu, c’est celui opéré par l’UCK, après que les bombes occidentales aient mis à genoux la Serbie.

 

[3] Compte-rendu de Wikipédia sur ces événements, avec des liens :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Kosovo#Emeute_anti-serbe_de_mars_2004



23/04/2013
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