Nationaliste Social et Ethniciste

Nationaliste Social et Ethniciste

Vacances

Au seuil des congés d'été, voici venu le moment de faire un (petit) plaidoyer pour les enseignants ainsi qu'un bilan des heures passées sur la blogosphère politique.

 

Un repos bien mérité

C'est l'occasion d'étriller quelques légendes que des concitoyens malhonnêtes colportent sur les enseignants en ignorance de cause. "Regardez ces fainéants de profs! Ils sont payés pendant les vacances!". Qui n'a jamais entendu cette remarque qu'on croirait tout droit sortie du bon sens populaire et qui se rencontre souvent dans les colonnes du Figaro, l'organe officieux de l'UMP, où les sympathisants de base déversent leur haine des fonctionnaires? L'autre facette du problème se trouve être les plaintes récurrentes de certains enseignants: "Eu égard à notre niveau d'études, nous sommes sous-payés. Regardez le salaire de début de carrière dans le privé pour des bac +3 ou bac +4!". Alors les enseignants, des paresseux "payés à rien foutre" et honteusement privilégiés, ou bien des diplômés mal rémunérés? Ni l'un, ni l'autre. Aux électeurs de l'UMP qui aiment "casser du fonctionnaire", je dis ceci: les vacances sont prises en compte dans le traitement annuel des fonctionnaires de l'Education nationale mais pour des raisons évidentes de trésorerie et de confort pour les salariés, le traitement est mensualisé et divisé en douze parts équivalentes. Aux enseignants qui se plaignent d'être sous-payés par rapport au privé, je leur réponds: le différentiel provient précisément de la prise en compte des vacances qui sont tout de même plus importantes dans l'Education nationale. Il faut ajouter qu'un cadre du privé a plus de risque d'être au chômage à 50 ans qu'un professeur. La sécurité de l'emploi est un bien qu'il faut apprécier à sa juste valeur. Je dis un bien et non un privilège, car l'entrée dans l'Education nationale se fait par l'obtention d'un concours difficile.

 

Dénoncer les "privilèges" des fonctionnaires est paradoxal quand on sait combien l'UMP défend les catégories les plus riches de la population française. M. Dassault achetait ses voix à Corbeil-Essonne, et sa peine est bien légère je trouve. Vous avez dit privilège? Les jeunes voyous de Beaubreuil sont laissés en paix "pour ne pas attiser les tensions". Vous avez dit privilège? Autre légende qui a la vie dure: les enseignants travaillent peu. Si on regarde l'emploi du temps d'un professeur du secondaire à temps complet, le service hebdomadaire comporte entre 15 et 18h de cours selon le statut (agrégé ou certifié), sans compter d'éventuelles (et fréquentes) heures supplémentaires. "Ah! Vous bossez moins de 20h par semaine! Feignasses!". Apparemment, certains s'imaginent qu'un cours, ça ne se prépare pas et qu'on arrive devant les élèves les mains dans les poches. Rien n'est plus faux. La présence devant les élèves ne représente guère que la moitié du travail d'un enseignant. Le reste se passe en lectures, recherches, conceptions d'exercices et d'activités... et corrections (pour donner un ordre d'idée, cette année, j'avais à peu près trois à cinq paquets de copie à corriger par semaine). Certaines personnes bondiront peut-être, mais lorsqu'on passe un week-end à relire Thucydide ou Tite-Live, on bosse. Le travail n'excluant pas le plaisir (là est peut-être le vrai privilège). Si l'on ajoute à cela les réunions, les rencontres parents-professeurs, les conseils de classe et le temps passé à rentrer notes et appréciations dans des logiciels qui marchent par intermittence, j'estime que les enseignants ne volent pas leur salaire au contribuable français. Je ne considère pas non plus que ce salaire est trop faible car il permet de vivre décemment. Et j'accepterai volontiers un gel de mon salaire en échange de création de postes aux concours. D'autre part, qui n'a pas passé une heure face à 20 ou 25 gamins ignore la fatigue engendrée. L'enseignant doit gérer seul sa classe. C'est une attention de tous les instants. Peut-être est-ce difficile à croire, mais 4 à 5h de cours dans une journée suffisent amplement à vous faire rentrer chez vous crevé. Bien sûr, il y a des enseignants qui ne font pas leur métier sérieusement. N'est-ce pas vrai pour tout corps de métier? Si les vacances se justifient pour les professeurs, elles se justifient également pour les élèves qui ont aussi besoin de souffler. Je note qu'à droite, on ne traite pas toute la fonction publique sur un pied d'égalité.

 

On s'en prend beaucoup aux enseignants, beaucoup moins aux policiers et aux militaires. Pourtant, les lecteurs du Figaro devraient remarquer que l'insécurité gagne du terrain en France. Etrangement ils pestent rarement contre les policiers "payés à rien foutre" et ne demandent jamais une baisse de leurs effectifs. Deux poids, deux mesures? Et que dire des militaires français, très bien payés (bien mieux que les enseignants et les policiers), dont beaucoup ne voient que rarement un champ de bataille? Ah, si, j'oubliais: au Kosovo, ils regardent les églises orthodoxes brûler quand ils ne se délassent pas au bordel local avec de jeunes Moldaves, parfois mineures, arrachées à leurs familles, marquées au fer rouge comme du bétail et abandonnées à la soldatesque de l'OTAN, française entre autre. Le contribuable UMP ne paraît pas fâché de cet usage peu catholique de ses deniers... La vérité est que l'Education nationale demeure un bastion "de gauche". La haine de la droite est donc d'ordre politique mais, par mauvaise foi et par démagogie, aucun responsable ou électeur de l'UMP n'aura le courage de le reconnaître. Ils préféreront toujours l'argument du "ça coûte trop cher!". Eh bien, peut-être que les députés et les sénateurs français coûtent trop cher, surtout lorsqu'on sait que 80 % de notre législation est élaborée au niveau européen. Et au vu des résultats de Mme Lagarde, je m'interroge: mérite-t-elle son salaire beaucoup plus élevé que le mien?

 

Que penser de la blogosphère politique?

J'ai commencé la tenue de ce blog plein d'espoir, convaincu qu'internet, tant décrié par ailleurs, était un bel outil qu'on pouvait mettre au service d'un débat démocratique, dynamique et fécond. Je ne regrette en rien de m'être lancé dans cette aventure mais je dois dire que je suis déçu par certaines constatations: loin d'empêcher la tentation du repli groupusculaire, internet tend à la favoriser. Ainsi la blogosphère politique m'apparaît de plus en plus comme divisée en chapelles fermées qui sont autant de groupes hermétiquement clos. Il y a la chapelle des blogs "nationalistes" (ou prétendus tels, car "nationaliste" est hélas devenu synonyme d' "extrémiste de droite", quand bien même certains n'ont pas grand-chose à voir avec le nationalisme), la chapelle des blogs monarchistes, celle des blogs gaullistes, celle des blogs communistes, et ainsi de suite... Et lorsqu'on lit les commentaires, on s'aperçoit qu'ils sont très souvent postés par des gens ayant des idées similaires ou proches, voire par des membres de la même chapelle. Quel intérêt de débattre avec des gens d'accord avec soi? Il est inutile de prêcher à des convaincus. En revanche, il est rare que des membres d'une chapelle daignent se rendre sur les blogs d'une chapelle adverse pour entamer un débat de fond, les passes d'armes se limitant en général à des provocations ou des invectives. D'argument, nulle trace. Le plus inquiétant est sans doute que beaucoup de blogueurs se complaisent dans cette situation, cultivant un entre-soi confortable mais au final stérile, qui les exempte de toute construction d'un discours argumenté.  Pour beaucoup, leurs idées coulent de source, et sont d'une telle évidence qu'à leurs yeux rien ne sert d'en démontrer la justesse. Et comme il n'y a jamais de réel débat, il n'y a nul besoin de chercher des arguments et de les étayer.

 

Or, c'est précisément la confrontation d'idées qui permet de préciser les concepts, d'affiner les arguments, et d'acquérir une véritable capacité à convaincre. Moult blogueurs n'en sont pas capables, pour des raisons diverses (l'une étant que certains font de leurs blogs de simples relais d'un parti ou mouvement politique, et se bornent à défendre "la ligne"). Je fis moi-même l'expérience, il y a peu, de cette incapacité à débattre, sur un blog maurrassien. Ne parvenant pas à m'opposer quelque argument valable que ce soit, le blogueur se contenta d'un persiflage confinant à l'insulte, avant de me censurer purement et simplement. Tous ces gens qui refusent le débat, qui refusent ne serait-ce que d'essayer de convaincre (par peur d'échouer sans doute, c'est bien plus commode de n'avoir que des commentaires du type: "je suis trop d'accord avec ce que vous écrivez!", par peur aussi de se retrouver face à ses propres contradictions et faiblesses), tous ces gens doivent comprendre que jamais ils n'arriveront au pouvoir, jamais ils ne rassembleront un nombre conséquent de citoyens français derrière leur bannière. Enfin, je note une propension, détestable mais hélas répandue à notre époque, des blogueurs de chapelles "minoritaires" à entonner le refrain de la victimisation et du délire de persécution. Lorsque certains se permettent des envolées bellicistes, publient des pamphlets plein de morgue et de menaces, puis pleurnichent parce qu'ils sont seuls au monde, cela en devient risible. Il est remarquable que ceux-là même qui adoptent une attitude quasi-sectaire se plaignent d'être rejetés par la Terre entière! D'autres ont manifestement trop lu Mabire (ou auteurs du même acabit) et sont fascinés à l'idée d'être les "guerriers incompris" d'une cause maudite. Puérilité et/ou narcissisme que tout cela.

 

En cette période de trêve estivale, "Nationaliste Social et Républicain" va fonctionner au ralenti, pour plusieurs raisons (absence de connexion internet ou impossibilité de monopoliser un ordinateur pour rédiger un article; je tâcherai de répondre à d'éventuels commentaires dans la mesure du possible). De plus, on s'empâte devant un ordinateur. Il est donc temps de faire un peu d'exercice et d'en profiter pour découvrir les joyaux du patrimoine architectural et culturel de notre belle patrie, la France.



06/07/2009
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