La France sur la bonne voie?
A la veille de cette rentrée, la question mérite d'être posée. Nul besoin d'être devin pour dire que je vais y répondre par la négative (comme beaucoup de mes compatriotes d'ailleurs). Lorsqu'on a l'amour de la patrie chevillé au corps, on n'a pas le droit de désespérer. Eu égard aux sacrifices des générations antérieures, ce serait une insupportable lâcheté et un odieux déshonneur que de renoncer à lutter pour la France alors même que dans l'ensemble nous disposons de conditions matérielles meilleures que ceux qui nous ont précédéssur cette terre. Ce serait céder à l'égoïsme le plus vil que de tout abandonner pour seulement s'occuper de sa petite personne. Et pourtant, il est parfois difficile de tenir le cap. Sentiment d'incompréhension, angoisse devant les victoires qui s'accumulent pour les ennemis de la France, progression inéluctable des idéologies qui sapent les fondements de notre nation: on peut légitimement se sentir happé par le découragement. La fidélité à nos convictions, à ce que nous croyons juste, doit envers et contre tout nous inciter à poursuivre le combat civique. Cet article sera consacré à des informations entendues (ou lues) durant l'été.
L'Algérie aux antipodes de la France
J'ai déjà dénoncé le fait que la France et les Français natifs étaient de plus en plus sommés de se métisser, par la gauche bien-pensante comme par la droite libérale. Le président lui-même l'a dit: pas d'avenir pour notre pays sans métissage. Le moins que l'on puisse dire est que l'Algérie ne prend pas le même chemin. J'en veux pour preuve l'affrontement qui a opposé Algériens et immigrés chinois, il y a peu (1). A l'issue de cette rixe, voici ce qu'a déclaré un commerçant algérien: "On ne peut pas vivre avec eux. Ils boivent de l'alcool et ne respectent pas notre religion. Ils doivent s'en aller". Nul doute que cette opinion n'est pas isolée. J'ai très envie de dire ceci aux Algériens et descendants d'Algériens vivant en France: d'abord, un grand merci pour la belle leçon de tolérance et d'ouverture que vos compatriotes viennent de nous donner, exact pendant du sentiment anti-français et du refus de la culture française que nombre d'entre vous cultivent dans certaines banlieues de France; ensuite, je suis révolté que vous osiez faire la promotion d'une société multiculturelle en France, une société qui donnerait toute sa place à votre culture et à votre religion (y compris ses prescriptions alimentaires), alors même que vos compatriotes font preuve d'une xénophobie qui, en France, serait qualifiée de "fascisme" ou de "nazisme". D'autant que les Chinois d'Algérie sont entre 30 000 et 35 000, sur une population de 35 millions d'habitants (soit 0,1 % de la population), effectifs peu comparables à ceux des Algériens de France et de leurs descendants qui oscillent probablement entre 1 et 2 millions (soit, si on arrondit à 1,5 million sur 64 millions d'habitants en France, 2,3 % de la population tout de même). Et les élus de la République de souhaiter un bon ramadan aux 70-80 % des musulmans de France qui respectent le jeûne! Il est vrai que cela marque une belle volonté de se franciser. Je ne doute pas un instant que la majeure partie des élites serait prête à se convertir pour conserver leur pouvoir, leur siège de maire ou de député. Quant aux grandes enseignes de la distribution, toujours en quête de nouvelles parts de marché, elles donnent dans le raccolage communautariste en proposant de la viande hallal garantie (!). Pourquoi l'ouverture culturelle se fait-elle dans un seul sens? Pourquoi devrais-je manger hallal pour faire plaisir à des gens qui n'aiment pas la rillette et qui refuseraient de prendre une bière avec moi si je les y invitait? Pourquoi ai-je vu si peu de nos compatriotes d'origine maghrébine ou subsaharienne dans les châteaux et musées que j'ai visité cet été? Le patrimoine de la France ne les concerne pas? Y a-t-il un expert de la diversité qui puisse m'expliquer cela? Les Français natifs sont régulièrement incités à s'émerveiller devant les cultures arabo-musulmane et subsaharienne mais beaucoup de membres de ces communautés ne font guère preuve de curiosité pour la culture autochtone et s'occupent surtout d'imposer la leur dans le paysage français. Est-ce équitable?
Démographie française
Ainsi, les chiffres sont tombés: à défaut d'avoir ramené beaucoup de médailles des championnats d'athlétisme de Berlin, la France est championne d'Europe de la natalité. Fantastique! Sauf que... si je ne doute pas que nombre de familles françaises natives n'hésitent pas à faire des enfants (et je leur dis ma gratitude), on ne m'ôtera pas de l'idée que les immigrés ou Français issus de l'immigration ont plus que leur part dans ces chiffres. Il n'y a qu'à regarder les taux de fécondité des pays d'Afrique subsaharienne et du Maghreb: même s'ils ont baissé et parfois de manière spectaculaire grâce à des efforts réels qu'il ne faut pas mépriser, ils restent nettement plus élevés que le taux de fécondité français. La population immigrée est assez souvent composée d'adultes jeunes en âge de procréer alors que la population française native, évidemment plus nombreuse, est vieillissante. Il est vrai cependant que dès la génération suivante, le taux de fécondité se rapproche du taux moyen des Françaises (sauf chez les islamistes qui se font un devoir d'avoir une ribambelle de mômes, j'ai envie de dire hélas!). Quoi qu'il en soit, les médias, relais serviles des élites, se réjouissent que la France soit de plus en plus métissée puisqu'un nombre croissant de nouveaux-nés sont de sang mêlé (un sur cinq si je me souviens bien). L'affaire est pliée. Sauf que... j'aimerais qu'on me dise clairement quelle est la définition d'un "métis" pour les autorités officielles. Est-il judicieux de classer parmi les métis un enfant né d'un Portugais et d'une Française, ou d'un Français et d'une Italienne? D'un autre côté, est-ce qu'un enfant, né par exemple d'une mère française mais d'origine tunisienne et d'un père de nationalité algérienne, est considéré comme métis? Et que dire des enfants nés d'union entre des Antillais et des métropolitains? Quels sont les critères qui ont été retenus pour définir le métissage? la nationalité? L'origine ethnique? Les deux? Je ne suis pas convaincu que ce chiffre de 12,7 % d'enfants métissés ait une réelle valeur. Bien sûr le métissage progresse, c'est une évidence (il suffit que je regarde mes élèves pour m'en convaincre). Le métissage n'est pas un problème en soi. Le problème, c'est la promotion idéologique dont il bénéficie et l'ampleur qu'on veut lui faire prendre. La France, ce n'est ni le Brésil, ni les Etats-Unis d'Amérique. Le métissage ne fait pas partie de l'histoire de la France métropolitaine. Qualifier de "métissage" les échanges de population que la France a de tout temps entretenu avec ses voisins (n'oublions pas que des Français, normands entre autres, se sont installés en Italie méridionale au Moyen Âge, et qu'au XVII° siècle les Français étaient des dizaines de milliers en Espagne sans oublier les huguenots contraints de partir pour la Hollande, la Suisse ou les tristes marécages du Brandebourg) me semble excessif. Or Nicolas Sarkozy, la droite libérale et la gauche bien-pensante joue sur la confusion, sur le concept finalement assez flou de métissage, que pour ma part j'ai essayé de définir. Je crois sincèrement que la France perdrait son identité en se diluant dans un métissage généralisé. Certains me disent: "Mais non! L'identité nationale est seulement en mutation. Elle change mais ne disparaît pas!". J'avoue mon scepticisme: réaliser une synthèse de la culture française "historique" avec la seule culture arabo-musulmane, et à plus forte raison avec la multiplicité de cultures qui s'implantent en France aujourd'hui (subsaharienne, chinoise,...) me paraît très improbable. Aux tenants présomptueux de la diversité, je réponds que le multiculturalisme a ses limites d'une part, et qu'il n'a pas fait ses preuves en terme de paix et d'harmonie sociale d'autre part.
Brice Hortefeux et l'insécurité
C'est un étrange ministre de l'intérieur qui vient de s'installer place Beauvau. Brice Hortefeux s'est illustré, souvenez-vous, comme ministre de l'immigration et de l'identité nationale. Ou plutôt il ne s'y est pas illustré. La création de ce ministère était une bonne occasion de lancer un grand débat sur l'identité nationale et surtout de bâtir un discours cohérent afin de contrer les arguments souvent fallacieux du lobby immigrationniste. Las! M. Hortefeux, sans doute pour ne pas compromettre la suite de sa carrière, s'est dérobé devant ce grand chantier d'explication. Il n'a pas eu le courage de répondre haut et fort aux multiples associations dont l'humanisme bêlant et le compassionnel agacent nombre de nos compatriotes. Il s'est laissé traiter de "fasciste" par la gauche bien-pensante et les trotsko-bobos et s'est borné à signer quelques accords illusoires avec un ou deux pays d'Afrique. Mais rien n'est réglé. Quant à sa nouvelle mission, elle est des plus difficiles. La guerre de banlieue se poursuit avec une banalité affligeante (à Saint-Dizier dernièrement si je me souviens bien). Les délinquants font même du tourisme: à Royan, une bande de voyous de la région parisienne s'est mise à semer la terreur. Les commerçants ont alerté les forces de police, en vain. De guerre lasse, ils ont organisé une expédition de représailles pour mater l'immonde racaille (dont l'origine est tue, comme toujours) qui profitait tranquillement de l'impunité. Là, branle-bas-de-combat! Des citoyens français qui résistent, on n'est pas habitué! Et Brice Hortefeux de venir dire que l'Etat est là (enfin, lorsqu'il y a les caméras) mais surtout que "personne n'a le droit de se faire justice lui-même". Je suis légaliste, j'ai le respect de l'Etat. Mais ce dernier, dans ce cas comme dans d'autres, a failli à sa mission. La souveraineté réside dans le corps civique. Si l'Etat ne garantit plus la sécurité des biens ou des personnes, les citoyens ont le droit de se défendre. Pour un peu, les commerçants molestés par la racaille seraient des coupables! On croit rêver. De trop nombreux policiers sont utilisés pour surveiller les bâtiments officiels, sécuriser les déplacements des gouvernants et les riches quartiers ou encore escorter les "convois exceptionnels" d'airbus. Résultat: l'ordre n'est pas assuré de manière satisfaisante sur tout le territoire. Et le recrutement de jeunes policiers a failli être annulé cette année. On ne peut pas dire que le gouvernement soit à la hauteur. Je dois dire que, au moins sur ce point là, j'attendais mieux de la droite libérale. Finalement, sur les questions de l'immigration et de l'insécurité, Nicolas Sarkozy a montré qu'il n'était qu'un démagogue à la petite semaine. Souvenez-vous comme il haussait les épaules, l'air penaud, en déclarant que les caisses étaient vides!
Rentrée politique
Ce qui nous amène à parler de la crise et du mauvais usage des deniers publics. Si le gouvernement manque d'argent pour embaucher de jeunes gardiens de la paix, il en avait trouvé pour renflouer les banques françaises. Mais à quoi a donc servi cet argent? Pas à accorder des crédits aux entreprises comme ce devait être le cas. Non, les banques ont joyeusement spéculé, le temps d'accumuler des millions à redistribuer à leurs traders. Explication: ce sont les meilleurs! Ah oui, eu égard à la crise que nous traversons, on devrait peut-être se cotiser pour leur faire bâtir un monument! Nicolas Sarkozy pratique le double langage depuis le début de son mandat: à chaque grand-messe (G20, G8,...) nous avons droit au petit refrain social, on caresse les classes moyennes dans le sens du poil; et au quotidien, nous constatons le désengagement croissant de l'Etat, la privatisation des services publics et la libéralisation débridée orchestrée par Christine Lagarde. Si M. Sarkozy change un jour de politique économique (on peut rêver), il commencera par démettre Mme Lagarde. Cette juriste qui a fait carrière dans les grands cabinets d'affaires des Etats-Unis est la femme des élites libérales qui veulent annihiler la République sociale. Et ailleurs? Le spectacle est déplorable. Le farfadet Cohn-Bendit fait son show chez les Verts et les médias accourent (je n'ai pas compté le nombre démentiel d'interviews auxquelles il a eu droit). Il propose une alliance à François Bayrou qu'il a insulté et traîné dans la boue en public par le biais d'une de ces provocations dont il est coutumier. Je l'ai même vu faire du charme à Marielle de Sarnez! C'est dire si cet individu (je ne dis pas citoyen car est-il Français? Est-il Allemand?) est méprisable. Que dire du Parti Socialiste? Ils ont perdu en 2012. Ils n'ont que des ténors. Mais de programme, point. Cédant à l'impatience des jeunes ambitieux, Martine Aubry a accepté le principe des primaires. Le PS entre donc dans une période de féroce campagne interne où la surenchère sera sans doute de mise. On ne va pas s'ennuyer. Nul doute qu'on ricane à l'UMP, et il y a de quoi. Olivier Besancenot continue sa démogogie bien rôdée. Lorsqu'il aura compris qu'une Révolution, ça se fait avec des troupes de choc et des exécutions, il aura, je crois, réussi sa (r)évolution pour paraphraser le slogan ridicule de son tee-shirt (comme si l'aboutissement de l'évolution humaine, c'était de militer au NPA... Pauvre humanité!).
On peut se consoler en se disant que la France reste un pays où il fait bon vivre par rapport à d'autres. Il n'empêche que des signes de dégradation sont là.
(1) http://fn-populaire-et-social.over-blog.com/article-34897368.html
Le commentaire n°2 fournit des liens vers deux articles relatant l'affaire, un de l'Express, un autre de Jeune Afrique.
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