JO de Paris: l'injure suprême
Depuis plusieurs jours déjà, je suis abasourdi par le matraquage autour des Jeux Olympiques. Ah on peut nous rabâcher qu'en 1936, le III° Reich a usé - voire abusé - des Jeux pour réaliser une immense opération de propagande. Mais que fait-on d'autre en France ces jours-ci? Et cela au nom d'une idéologie qui est elle aussi - en partie - raciste, même si c'est une autre forme de racisme. Je voudrais d'abord laisser de côté certains reproches du type "c'est avec notre pognon". Oui, les JO coûtent cher, très cher. Mais je ne suis pas par principe hostile aux dépenses de prestige, à la condition qu'elles contribuent à la grandeur de la France. Or les JO 2024 sont manifestement là pour accélérer notre naufrage et notre décrépitude, et non pour mettre en scène la gloire de notre nation. Ensuite, je veux préciser un point: les reproches que je vais formuler ne s'adressent pas principalement aux athlètes eux-mêmes, même si je pense que certains se font trop complaisamment les porte-drapeau de la cause que nos élites entendent leur confier. A titre personnel, et bien que n'étant pas sportif, je voue un certain respect à ce que devraient être les valeurs du sport: abnégation, sens de l'effort, persévérance, esprit de compétition, respect des règles et de l'adversaire. Force est de constater cependant que, du petit club amateur aux grands champions, le monde du sport et ses "valeurs" ont été depuis longtemps pervertis par le goût du lucre tout autant que par le narcissisme ambiant: gagner à tout prix et - si possible - faire du fric sont hélas devenus les objectifs de très nombreux athlètes. Demandez à Zidane...
Ce que je veux critiquer dans cet article, c'est l'image de la France, de notre société (je n'ose plus utiliser le mot "nation", ce serait presque injurieux) que nos dirigeants entendent construire et diffuser à travers ces JO. Disons-le franchement: la propagande que nous subissons depuis plusieurs semaines a pour but essentiel de montrer une France abâtardie, métissée, "brownisée" et aussi très largement américanisée. Les reportages font la part belle aux athlètes non-blancs, aux racisés, et tout particulièrement aux noirs. Ces JO tournent à l'apologie de la négritude et du métissage. Je trouve en effet que les athlètes "de couleur" sont outrancièrement mis en avant. Bien sûr, certains sportifs français sont noirs, c'est indéniable, mais il n'y a pas que des athlètes noirs dans l'équipe de France. Et je trouve que les blancs sont un peu relégués en seconde position. Des interviews d'athlètes noirs en passant par le couple de sportifs - lui métis, elle blanche, bref le couple modèle de tous les spots publicitaires - on a bien compris le message. Être blanc, c'est ringard. Être blanc, c'est accepter de se diluer dans un métissage forcené. Et sans verser dans le complotisme, on en viendrait quand même à se demander si les chaînes de télévision - notamment France Télévisions - n'ont pas discrètement reçu des instructions, ou tout du moins des "conseils". Il est de surcroît amusant de constater que depuis une semaine, nos élites cosmopolites, si promptes à nous expliquer en permanence que nous devons prendre des leçons des autres, semblent ignorer superbement le reste du monde. On ne meurt plus en Ukraine, on ne meurt plus à Gaza. Ah si, Joe Biden a enfin jeté l'éponge, il faut bien tout de même que les valets s'intéressent aux affaires du maître. D'autant que le prochain pourrait bien s'appeler Donald Trump...
Ces JO sont d'abord la vitrine de la France de Macron, la France des riches, des "winners", des gens aisés des métropoles qui méprisent souverainement le reste du pays. Les billets pour assister aux compétitions sont vendus à des prix exorbitants, mais on nous vend la manifestation comme "une grande fête populaire". Les chefs d'Etat et leurs affidés du show business viennent dîner dans un luxe tapageur sous la pyramide du Louvre, le bling-bling venant déféquer, insulte suprême, aux portes du temple du savoir et de la culture. Tout un symbole! Nos élites cosmopolites vont pouvoir se congratuler, communier avec leurs homologues étrangers, bien protégées par la police et la gendarmerie payées avec nos impôts - oui, oui, rappelons-le quand même - alors que l'insécurité se déploie en toute quiétude jusque dans nos petites villes où la racaille issue de l'immigration peut se livrer dans une quasi-impunité à toutes sortes de déprédations. Mais ces JO sont aussi la vitrine de la France de Mélenchon, puisqu'ils entendent imposer l'idée d'une France "créolisée" chère à La France Insoumise tout autant qu'à ses alliés socialistes et écologistes. Finalement, ces JO résument très bien la France libérale-libertaire qui vient de rappeler à 10 millions de Français que leur vote, leurs opinions, leurs espoirs, leur identité, leur idée de la France, tout ça n'a aucune espèce d'importance, tout ça ne compte pas. La France sera une putain dont la croupe offerte divertira racisés et capitalistes, point barre. Et rien ni personne ne pourra l'empêcher. Vous trouvez que j'exagère? Que je "pousse le bouchon"? Que l'amertume, la haine et le ressentiment m'aveuglent?
Eh bien j'espère, chers lecteurs, que vous avez allumé vos téléviseurs pour suivre la fameuse, la célèbre, la tant attendue cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques 2024 à Paris. Alors? N'avait-il pas un peu raison ce facho conservateur à l'esprit étriqué? Revenons sur la question raciale: des noirs, des noirs, encore des noirs. Une vraie Black Pride, cette cérémonie. Des danseurs noirs, des chanteurs noirs, des images de sportifs noirs en boucle. Des noirs systématiquement bien placés, des noirs toujours bien visibles, toujours mis en valeur [1]. Rokhaya Diallo a dû avoir un orgasme en regardant le spectacle, les membres du CRAN [2] ont débouché le champagne et voient déjà l'un des leurs ministre du Nouveau Front Populaire, tous ceux qui haïssent les blancs ont dû pleurer de joie, je gage. Le monde, il est noir; la France, elle est noire. Est-ce que c'est bien clair pour tous les sales blancs racistes qui votent RN ou Reconquête? Passons ensuite à la question du genre. Dans le Paradis intersectionnel qui est devenu notre environnement normal - de gré ou de force - que serait une Black Pride si elle ne s'accompagnait d'une Gay Pride? Et là, je dois dire que les cultureux qui ont organisé la cérémonie ont fait fort: mettre des drag queens, des travestis, des "non-binaires" à se déhancher comme des folles à quelques mètres des délégations saoudienne, pakistanaise, turque, soudanaise - les pays les plus gay-friendly qui soient - j'avoue que ça ne manque pas de sel. Faire sortir Aya Nakamura de l'Institut de France, mais quel trait de génie, quel symbole! Quelle plus belle passation aurait-on pu imaginer entre la France de Molière ou de Hugo et celle d'Omar Sy et de Djamel Debbouze? Debbouze, qui n'a jamais aligné une phrase dans un français correct de toute sa carrière, apparaît en introduction du film de propagande, pour donner la flamme à Zidane, le footeux milliardaire qui, au soir de sa carrière, retrouva les bons vieux réflexes de racaille marseillaise, désolé de le rappeler [3].
Et au milieu de ce déchaînement de vulgarité, de mauvais goût, de tenues de carnaval, parmi ce mélange improbable de mise en valeur - apparente - du patrimoine français et de musiques techno, hip-hop, métal, la diva a poussé la chansonnette. Oui, la plus célèbre des chanteuses françaises - enfin franco-malienne tant il est vrai que les seuls bons Français sont des binationaux issus de l'immigration - j'ai bien sûr nommé Aya Nakamura. Noire, heureusement. Noire, évidemment, tant il est vrai qu'aujourd'hui les bons Français sont noirs ou au moins métis. Avec une tenue d'une très grande classe, d'une rare élégance, elle a pu donner un petit pot pourri de ses chefs-d'oeuvre intemporels, comme Djadja, dont je retranscris les premiers vers:
Oh Yeah
Hello papi mais qué pasa?
J'entends des bails atroces sur moi
A ce qu'il paraît je te cours après
Mais ça va pas? mais t'es taré, oh ouais
Mais comment ça, le monde est tit-pe?
Tu croyais quoi, qu'on se verrait plus jamais?
Je pourrais t'afficher mais c'est pas mon délire
D'après les rumeurs, tu m'as eue dans ton lit
Refrain
Oh Djadja
Y a pas moyen, Djadja
Je suis pas ta catin, Djadja, genre en catchana baby, tu dead ça (le tout bis)
Vous noterez le travail littéraire, le cisèlement des mots, la richesse du champ sémantique. Franchement, Baudelaire, c'est surcoté... Et cette amoureuse de la langue française a pu nous régaler devant la Garde républicaine. Mais quelle émotion! Quelle fierté!
Vivement que cette mascarade qui souille la France, qui méprise notre identité, qui insulte nos ancêtres, se termine. Pour ma part, je ne soutiendrai aucun athlète français, quel qu'il soit. J'ai honte. Honte parce qu'il y a sans doute un certain nombre de sportifs français - y compris noirs - qui auraient mérité mieux que d'être instrumentalisés à des fins bassement politiques. Parfaitement, à des fins politiques, car en dépit des grandes proclamations de principe, rien n'est plus politique que ces JO. La preuve: les Russes sont exclus, et les Israéliens sont là. Sans commentaire.
[1] Et je viens de voir la fin de la cérémonie. Oh, mais qui donc a allumé le chaudron olympique? Mais, mais... Non, ce n'est pas possible, je n'en crois pas mes yeux: deux athlètes racisés. Vraiment, on ne s'y attendait pas. C'est très surprenant.
[2] Conseil Représentatif des Associations Noires, un mouvement racialiste, décolonial et anti-blanc. Il fait moins parler de lui qu'il y a quelques années, mais il poursuit son travail de sape. Pap Ndiaye, ancien ministre de l'Education Nationale, a été un compagnon de route du CRAN.
[3] L'imbécile que je suis s'étonne en effet: Adrien Quatennens a été chassé de la scène politique ad vitam aeternam pour avoir giflé sa femme au cours d'une altercation liée à une séparation conflictuelle, un geste que personne n'a vu; Bertrand Cantat, pour avoir tué sa compagne Marie Trintignant - un crime que personne n'a vu - n'aurait jamais dû chanter à nouveau après avoir purgé sa peine, selon les féministes. Mais Zinedine Zidane, l'idole, l'icône, le modèle pour toute une jeunesse "des quartiers" et d'ailleurs, a donné un coup de boule à un adversaire, publiquement, en compétition officielle, devant des millions de téléspectateurs. Et pourtant, il a droit à l'indulgence plénière, lui. Il porte la flamme, lui. Lui qui incarne jusqu'à la nausée le sport business. Quand on est footeux et arabe, apparemment, on a droit à certains privilèges...
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