Nationaliste Social et Ethniciste

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Un an de présidence socialiste: déprime pour tous (2)

Mali-Syrie : le grand écart

Parlons un peu de politique étrangère. Depuis son arrivée à l’Elysée, François Hollande a deux gros dossiers à gérer : la question malienne et les affaires syriennes. Concernant le Mali, j’ai approuvé l’intervention française [1] et je continue à défendre l’option choisie par le Président de la République. Revenons sur la situation malienne. Une personne me disait récemment : « quand on regarde attentivement les arguments développés pour justifier l’intervention au Mali, on s’aperçoit que ce sont les mêmes que Georges Bush a mis en avant pour envahir l’Irak en 2003. La « guerre contre le terrorisme » a bon dos, elle sert à justifier n’importe quelle ingérence ». Je m’élève résolument contre cette vision des choses, qui peut paraître séduisante à première vue. Je ne conteste pas que l’argument de la « lutte contre le terrorisme » n’a pas toujours été utilisé à bon escient. Oui, Bush et son équipe en ont usé et abusé. Oui, les armes de destruction massive irakiennes relevaient du fantasme. Oui, l’Oncle Sam voulait mettre la main sur le pétrole et se débarrasser d’un dirigeant qui n’avait plus la cote chez les Américains, comme chez leur allié israélien. Oui, le gouvernement américain a manipulé l’opinion. On le sait aujourd’hui, Saddam Hussein n’a jamais été l’ami d’Al-Qaïda, et c’est après sa chute que les islamistes sunnites se sont durablement implantés en Irak, où ils sèment la terreur jusqu’à nos jours. Néanmoins, ce n’est pas parce que « la guerre contre le terrorisme » a servi à couvrir des objectifs inavouables que le concept n’est pas parfois pertinent. Le fait qu’un argument ait été utilisé par Georges Bush ne l’invalide pas définitivement. Un peu comme si on renonçait à défendre des valeurs comme la famille ou la patrie, parce que, vous comprenez, Pétain avait placé ces mots dans la devise de l’Etat français.

 

On doit distinguer deux choses : les arguments et la situation. C’est bien la lutte contre le terrorisme qui a justifié l’envoi de troupes françaises au Mali, mais pas seulement. La France a des intérêts dans le Sahel, où se trouvent des mines d’uranium. La France ne s’en cache pas, d’ailleurs. Il ne me paraît pas choquant que notre pays défende ses intérêts, en l’espèce l’accès à une ressource précieuse puisque l’essentiel de notre électricité est produit par la filière nucléaire. Simplement, je souhaite que notre intérêt national, autant que faire se peut, ne lèse pas les intérêts des peuples locaux : ainsi, il me paraît normal que l’uranium soit acheté à un prix correct, et qu’on respecte la souveraineté des états qui possèdent les mines. Mais enfin le principe du commerce est qu’on va acheter ailleurs ce qu’on n’a pas chez soi. Je trouve un peu excessif les élucubrations sur le « pillage de l’Afrique ». C’était vrai sans doute du temps de la colonisation, ça l’est beaucoup moins aujourd’hui. L’expérience montre que les Africains sont tout à fait capables de négocier le prix de leurs matières premières. Quant à savoir si l’argent finit dans les poches des dirigeants ou sert à bâtir des routes, des écoles et des hôpitaux, c’est un autre problème. On reproche parfois à la France de pactiser avec des dictatures, mais les autorités françaises négocient avec ceux qui détiennent le pouvoir. On ne peut pas toujours avoir en face de soi l’interlocuteur dont on rêve, alors on fait avec celui qui est en place. La géopolitique suppose nécessairement du réalisme et du pragmatisme. Cela ne veut pas dire qu’on est dénué de principes, mais qu’on accepte le fait que ces principes ne peuvent pas systématiquement modeler la réalité. Sinon, on serait toujours en guerre. On n’est pas obligé d’applaudir le système politique chinois pour faire du commerce avec la Chine.

 

Ensuite, la situation politique au Mali n’avait rien à voir avec la situation en Irak ou en Libye. Au Mali, c’est le gouvernement légal qui a réclamé l’aide de la France, en vertu d’accords militaires entre nos deux pays. En Irak, personne n’avait appelé les Américains. En Libye, l’OTAN a répondu à l’appel des insurgés. Par ailleurs, si Saddam Hussein n’était pas un terroriste, les groupes du Nord-Mali, eux, sont réellement impliqués dans le terrorisme. AQMI (Al-Qaïda au Maghreb Islamique) enlève des Français dans cette région depuis plusieurs années. Ansar Dine et le MUJAO (Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest) ont montré leur « humanité », aussi bien dans l’application aveugle de la charia que dans les destructions causées au patrimoine local, un patrimoine musulman qui plus est [2]. Parce que les Etats-Unis ont bombardé de faux terroristes, doit-on désormais s’abstenir de frapper les vrais terroristes ? Parce que le terme de « terroristes » a été galvaudé, doit-on considérer que le terrorisme n’existe pas vraiment, qu’il n’est que le fruit de manipulations opérées par les gouvernements et leurs services secrets ? Je ne le crois pas. Les membres d’AQMI sont de véritables terroristes, et ils le revendiquent. Et je suis convaincu que, s’il avait pu l’éviter, François Hollande n’aurait pas engagé notre armée au Mali. Car enfin Hollande n’est pas Bush, et l’armée française n’est pas l’armée américaine. Face à un Etat en déliquescence, les islamistes du Nord-Mali s’apprêtaient à marcher sur Bamako pour donner le coup de grâce à un régime en pleine débâcle, notamment après le coup d’Etat des militaires [3]. Le Mali a une démocratie très fragile, c’est vrai, mais est-ce une raison valable pour laisser le pays tomber aux mains des islamistes stipendiés par le Qatar et l’Arabie Saoudite ? Non. Par ailleurs, laisser le champ libre aux islamistes, c’était permettre à des Touaregs, des Arabes et des Berbères d’imposer leur domination à des populations subsahariennes. Or, même s’il ne faut pas le dire, le mépris (pour ne pas dire le racisme) des Nord-africains à l’encontre des Subsahariens est une réalité. Et ce n’est pas un cas unique en Afrique : en Mauritanie, au Soudan, les populations arabes (du moins réputées telles) ou fortement arabisées se sentent souvent supérieures aux autres, y compris quand ces dernières sont musulmanes. L’islam nous fait souvent oublier qu’il y a un fort sentiment de supériorité, confinant au racisme, chez les Arabes, qui ne sont pas loin de se considérer comme étant le peuple élu, dominant légitimement les autres, y compris (peut-être même surtout) quand les autres sont musulmans eux aussi, puisqu’ils ont presque toujours été convertis par des Arabes.

 

J’entendais récemment Michel Onfray déclarer : « les islamistes du Nord-Mali ont raison de vouloir imposer la charia là-bas, nous n’avons pas de leçon à leur donner, ils sont chez eux, ce ne sont pas nos affaires ». Encore une fois, je peux comprendre la position des anti-ingérences radicaux : il y a eu tant d’ingérences contestables dans le passé récent, qu’on est en droit de se dire qu’après tout rien ne justifie l’envoi de nos troupes en dehors de l’espace national français. Le problème, c’est la mondialisation, et notamment la mondialisation des flux migratoires. A partir du moment où nous acceptons que viennent s’installer sur notre sol des gens originaires du Sahel, on ne peut pas faire comme si la situation dans cette zone ne nous regardait pas. De la même façon que, eu égard au nombre de Maghrébins présents en France, la situation dans les états du Maghreb ne peut nous être indifférente. L’apparition et le développement de foyers islamistes dans des pays d’émigration vers la France peuvent avoir des conséquences sur notre sol, car les immigrés restent en contact avec leur pays d’origine, ils vont fréquemment y chercher un(e) conjoint(e), et je ne parle pas du regroupement familial. Par conséquent, qu’un pays comme le Mali tombe demain sous la coupe de l’islamisme, et on peut craindre une radicalisation accrue d’une partie des musulmans maliens ou d’origine malienne présents en France. Est-ce cela que nous voulons ? Certains nous ont dit et répété que la France devait accueillir la Terre entière, devenir un espace de métissage et de multiculturalisme. Je me suis toujours fermement opposé à ce déferlement migratoire, mais je ne nourris aucune illusion : rien n’a vraiment été fait pour limiter l’immigration, et rien ne sera fait, ni par la gauche, ni par la droite. Tout le monde s’accommode de la situation, bien que la diversité ne semble plus soulever le même enthousiasme qu’il y a quelques années. On commence à entendre parler de quartiers d’où les blancs sont chassés parce qu’ils font tâche [4]. Mais tout le monde ou presque s’en fiche. Veillons du moins à ne pas encourager l’intégrisme musulman dans les pays d’origine, et tâchons de freiner sa progression et de lui porter des coups chaque fois que c’est possible. Enfin, il est bon de rappeler que la France, contrairement à d’autres pays, essaie quand elle le peut de ne pas attiser les tensions communautaires. Elle a ainsi encouragé les parties à trouver une solution politique au conflit malien. Récemment, un accord a été signé entre rebelles touaregs et gouvernement malien, au Burkina Faso, en vue des prochaines élections présidentielles [5]. L’accord est fragile, mais il a le mérite d’exister, et d’ouvrir une porte vers une possible réconciliation nationale au Mali. 

 

Les mêmes raisons qui m’ont amené à soutenir l’intervention française au Mali me portent à dénoncer la position du gouvernement français sur la question syrienne. Rappelons brièvement quelle est la situation en Syrie : depuis 2011, le régime baathiste de Bachar el-Assad est engagé dans une lutte mortelle contre les « rebelles ». Cette effroyable guerre civile a fait plus de 100 000 morts et plusieurs millions de Syriens ont dû fuir leur patrie. Quelques remarques s’imposent : d’abord, le régime de Bachar el-Assad montre une vigueur surprenante, que le soutien iranien et russe ne suffit pas à expliquer. Je pense qu’une partie non-négligeable de la population syrienne préfère les Baathistes à la nébuleuse rebelle. Je suis favorable à el-Assad, non point par admiration béate pour son régime, comme je l’ai déjà expliqué [6], mais parce que je suis convaincu, à tort ou à raison, qu’après lui, ce sera le chaos. Et surtout, je suis persuadé que ce sera à certains égards un nouvel Irak, avec au programme une purification confessionnelle dont les chrétiens locaux, comme toujours, feront les frais. D’autant que, si les chiites sont majoritaires en Irak, ce sont les sunnites qui l’emportent numériquement en Syrie. Or, plus le temps passe, plus ce que je lis ici ou là me convainc d’une chose : l’intégrisme sunnite, à savoir le wahhabisme et le salafisme, est au final pire que l’intégrisme chiite. Sur les Frères musulmans, je réserve mon jugement. Il ne fait à peu près aucun doute que la vie en Iran est bien moins désagréable que la vie en Arabie Saoudite. Je n’idéalise pas l’Iran, je n’ai aucune affection pour les ayatollahs, mais le fait est que les femmes iraniennes sont quand même un peu mieux traitées (ou moins maltraitées, au choix) que les Saoudiennes. Donc, à tout prendre, je préfère l’Iran à l’Arabie Saoudite et au Qatar. Ces deux derniers pays essaient de jouer leurs cartes en Syrie, en soutenant financièrement et en armant des groupes de djihadistes plus ou moins composés d’étrangers. Il est d’ailleurs assez amusant d’entendre les Occidentaux réclamer le départ des « étrangers » du Hezbollah libanais ou des services iraniens quand, dans le même temps, le ban et l’arrière-ban des islamistes sunnites de tout poil s’assemblent en Syrie. Les islamistes ne sont pas forcément nombreux en Syrie, seulement voilà : ils sont disciplinés, bien organisés et mieux équipés que les autres rebelles. Logiquement, ils remportent plus de succès. Au cas où el-Assad chuterait, il y a fort à parier que les islamistes, qui excellent aussi dans l’aide sociale, seraient assez bien placés pour prendre le pouvoir, ou du moins pour peser sur l’avenir de la Syrie. Les exemples libyen, égyptien et tunisien ne rendent pas ce scénario très sympathique.

 

François Hollande et Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, se sont mis en tête d’armer les rebelles, pour je cite « rétablir un certain équilibre » qui permettrait à la rébellion de se présenter dans une position de force à la fameuse conférence de Genève prévue pour… on ne sait pas trop. J’avoue que je n’ai jamais compris cette doctrine de « l’équilibre des forces ». Pour qu’une guerre se termine, il faut qu’un camp soit vainqueur de l’autre. Si on « équilibre » les forces, alors la guerre sera éternelle. Non, on ne peut que chercher à déséquilibrer les forces, pour que le camp qu’on choisit l’emporte. Armer les rebelles, ce serait sans doute armer les islamistes, même si ces derniers sont minoritaires au sein de la rébellion, car ils ont l’argent et pourraient racheter les armes distribuées aux rebelles « laïcs ». Les minorités religieuses, chiites et chrétiennes, représentent près de 30 % de la population syrienne. Les Alaouites tiennent les régions montagneuses de la côte, dans lesquelles ils pourraient peut-être survivre en s’y fortifiant. Mais les chrétiens ? Déjà en perte de vitesse depuis des années, à cause de l’émigration et d’une faible natalité, une victoire de la rébellion entraînerait probablement la disparition des chrétiens de Syrie. Non point que tous les sunnites soient islamistes, loin de là. Mais une fois le régime baathiste défait, il n’y aura plus d’Etat. Or, on ne bâtit pas un Etat en deux mois. Il y aura donc plusieurs années d’incertitude en Syrie. Et l’on devine que les islamistes sunnites mettront cette période à profit pour opérer un nettoyage confessionnel en règle. Oh ! Ils n’auront pas besoin d’être nombreux. Des attentats, des assassinats et des enlèvements ciblés, une terreur savamment distillée, tout cela suffira à pousser à l’exil une minorité déjà inquiète. En plus, ces islamistes pourront s’appuyer sur l’expérience irakienne, qui a entraîné la fonte comme neige au soleil des effectifs chrétiens en Irak, dans l’indifférence générale [7]. Et certains en France manifestent contre l’islamophobie ! Ces ignares ne savent rien de ce qui se passe dans le monde. Les musulmans sont moins victimes des non-musulmans que le contraire (même si, c’est vrai, il y a la minorité musulmane de Birmanie… mais j’avoue avoir du mal à verser une larme). Dans tous les cas, j’invite nos dirigeants à se poser cette question : est-il judicieux d’aider en Syrie ceux que nous avons dû combattre au Mali ?

 

Je pense que, de manière générale, la France devrait réviser sa stratégie vis-à-vis du monde musulman. Nous sommes trop liés aux monarchies intégristes sunnites du Golfe, Arabie Saoudite et Qatar en tête. Ces pays financent le salafisme qui s’implante aussi en Europe, avec la bénédiction des pétromonarchies. Le sunnisme est majoritaire, aussi bien dans le monde arabe que dans le monde musulman en général. Pourtant, la division de l’islam est une bonne chose pour nous. Les chiites étant minoritaires, je pense que nous aurions intérêt à les soutenir discrètement. Je suis assez favorable à un réchauffement des relations avec l’Iran, d’autant que les ayatollahs, à mes yeux, ne sont pas pires que les Al-Saoud. Les Iraniens sont moins riches, et les chiites étant peu nombreux en Europe, ils n’étendent guère leur emprise dans les pays occidentaux. En revanche, il y a des chiites au Yémen, en Arabie Saoudite (autour de 10 % de la population) sans parler du Bahreïn où seule la dynastie est sunnite. Il ne s’agit pas de devenir grand ami avec les ayatollahs, mais de rééquilibrer les relations au sein du monde islamique. Notre politique est globalement trop pro-sunnite. Je préconise donc de montrer plus de bienveillance à l’égard des chiites des différentes obédiences, duodécimains d’Iran et d’Irak, alaouites de Syrie, druzes du Liban, alévis de Turquie (pays qu’on nous présente un peu trop souvent comme intégralement sunnite). Lorsqu’un pouvoir plutôt laïc est établi, nous avons tout intérêt à le soutenir. Ce fut une erreur d’abattre Saddam Hussein, c’est une erreur de vouloir éliminer Bachar el-Assad avec autant de légèreté. Dans l’opposition syrienne, il y a des alaouites, des chrétiens, des laïcs, mais feraient-ils le poids face aux islamistes stipendiés par les princes wahhabites de la péninsule arabique ? Il est très significatif qu’une opposante à el-Assad, Randa Kassis, hier enthousiaste à l’idée que le régime baathiste tombe, rejette aujourd’hui les livraisons d’armes aux rebelles [8]. Soit elle a été achetée par le régime, ce dont on peut douter, soit elle sent bien que ces armes risquent de finir dans les mains des djihadistes qui, du fait de leur discipline et de leur situation financière, pourraient demain prendre l’ascendant sur les factions « laïques » ou multiconfessionnelles de la rébellion. A défaut de régimes laïcs (et ils commencent à se faire rare), il serait sage d’établir des plans pour contrer l’hégémonie sunnite, et favoriser un peu plus les chiites. Après tout, l’islam met à mal la cohésion de la France et d’autres nations européennes. Peut-être serait-il temps de rendre au monde musulman la monnaie de sa pièce…

 

[1] https://blog-nationaliste.blog4ever.com/blog/lire-article-286920-9716830-mali__la_france_fait__enfin__son_devoir.html

 

[2] https://blog-nationaliste.blog4ever.com/blog/lire-article-286920-9408221-tombouctou__triste_tombeau_des_tropiques.html

 

[3] https://blog-nationaliste.blog4ever.com/blog/lire-article-286920-9030299-mm__sarkozy___juppe_vont_ils_detruire_le_mali__apr.html

 

[4] Bienvenue dans la France de demain :

http://www.atlantico.fr/decryptage/obliges-fuir-quartier-parce-que-blancs-gros-plan-famille-victime-racisme-qui-interesse-pas-medias-stephane-maitre-741275.html

 

[5] Tout reste à faire, mais il faut bien commencer :

http://www.lexpress.fr/actualite/monde/afrique/mali-ce-que-dit-l-accord-signe-entre-bamako-et-les-touaregs_1258996.html

 

[6] https://blog-nationaliste.blog4ever.com/blog/lire-article-286920-9457533-pourquoi_je_souhaite_la_victoire_de_bachar_el_assa.html

 

[7] Article édifiant (et daté de 2007…) :

http://chiesa.espresso.repubblica.it/articolo/143981?fr=y

 

[8] http://www.youtube.com/watch?v=sSie6caCCy0



27/06/2013
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