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Electricité: le bon sens foudroyé par la bêtise européiste

Comme il y a une centrale nucléaire insérée dans le bandeau de présentation de ce blog, nous allons parler, une fois n'est pas coutume, d'énergie. Je précise que je n'ai pas de connaissances particulières sur le sujet, et je vais donc me borner à commenter ce que j'ai entendu dans les média, ou tout du moins ce que je pense avoir compris, parce que la spécificité des sacro-saints principes de l'Union européenne, c'est de rendre complexe des choses qui a priori paraissent simples.

 

L'autre jour donc, je prenais tranquillement mon petit-déjeuner en écoutant distraitement les informations à la radio, lorsqu'un journaliste en vient à évoquer l'augmentation prévue du tarif réglementé de l'électricité. Une augmentation modeste de 3 à 4 %, sur intervention du gouvernement. Et le journaliste de préciser que "l'augmentation en réalité devrait être de l'ordre de 30 à 40 %". Cette remarque retint mon attention qui jusqu'alors divaguait dans les reflets verts et or de ma tisane matinale. Fichtre, me dis-je, ça fait quand même un sacré écart. Je ne m'étonne guère de l'attitude du gouvernement à quelques semaines maintenant d'une élection à laquelle, sauf coup de théâtre, l'actuel locataire de l'Elysée envisage de participer, murmure-t-on dans les milieux autorisés tout autant qu'au bistrot du quartier. Il faut bien montrer que l'on se préoccupe de ne pas alourdir la facture d'énergie des petites gens, qu'on méprise copieusement le reste du temps, mais qui deviennent soudain un danger à neutraliser en période électorale. Ah, si seulement on réservait le vote aux "premiers de cordée"! J'écoute donc le journaliste expliquer que, grosso modo, trois facteurs interviennent dans la fixation du prix de l'électricité: les taxes prélevées par l'Etat, le coût de production et d'acheminement, et le prix de l'électricité sur les marchés de gros. L'Etat peut agir sur les taxes, mais pas sur les autres coûts. Or, d'où vient le fait que l'augmentation du prix de l'électricité devrait être aussi importante? Pas de l'Etat, qui cherche justement à freiner la hausse du prix. La production et l'acheminement, dans un pays comme la France qui génère entre 75 et 80 % de son électricité dans des centrales nucléaires bien rodées, n'est pas un facteur déterminant, d'autant que le prix de l'uranium demeure abordable.

 

Reste donc le prix sur les marchés de gros, et c'est là, bien évidemment, que les prix se sont envolés, sans doute à cause des cours du gaz et du pétrole qui, n'en déplaise aux écolos, alimentent beaucoup de centrales thermiques très polluantes, en Europe et ailleurs. EDF, l'opérateur historique en France, propose un tarif réglementé mais ce dernier doit tenir compte du prix auquel ses concurrents vendent l'électricité, de façon à respecter le principe sacré de "concurrence libre et non faussée". En effet, si le tarif réglementé est outrageusement intéressant, qui sera tenté d'aller payer son électricité plus cher ailleurs? Personne, bien entendu. Mais l'absurdité du système va bien plus loin. En France, il faut le savoir, il n'y a stricto sensu, qu'un seul et unique fournisseur d'électricité: Electricité de France (EDF) jadis entreprise publique, aujourd'hui encore détenue à 80 % je crois par l'Etat français, c'est-à-dire par la nation française. Oui, mes chers concitoyens, EDF nous appartient, c'est une entreprise qui est née et qui s'est développée (oserais-je dire qui a prospéré) avec des capitaux publics. C'est un bien national. Construire, faire fonctionner et assurer la maintenance d'une centrale nucléaire ne s'improvisent pas [1]. Cela demande des moyens considérables, que bien peu d'entreprises privées peuvent (ou sont prêtes à) mobiliser, d'autant que la rentabilité d'une telle installation n'est pas immédiate. Si j'ai bien compris, les réacteurs des centrales françaises ont été construits par Framatome, une entreprise mixte disposant de capitaux privés et de capitaux publics (par l'intermédiaire notamment du Commissariat à l'Energie Atomique, le CEA), devenue ensuite une filiale d'Areva appelée Areva NP. La débâcle d'Areva dans les années 2010 entraîne apparemment la reprise de cette filiale par EDF qui en devient actionnaire majoritaire en 2018... et redonne à l'entreprise le nom de Framatome! Le monde des activités nucléaires est bien compliqué et je m'arrête là, de peur de dire des sottises.

 

Ce qui m'importe ici, c'est de constater que le seul vrai producteur d'électricité en France est EDF. Or, on le sait, l'Union européenne est allergique aux monopoles, plus encore lorsqu'ils sont publics. Les Français ayant eu la légèreté en 1992 d'approuver le Traité de Maastricht, nos dirigeants doivent donc périodiquement "ouvrir à la concurrence" de nouveaux secteurs de notre économie, parce que le consommateur doit impérativement avoir le choix. Par conséquent, le marché de l'électricité a lui aussi été ouvert à la concurrence, pardon, "libéralisé". Le problème est que les concurrents d'EDF en France ne produisent pas d'électricité, en réalité ce sont de simples revendeurs qui achètent l'électricité sur les marchés de gros pour ensuite la revendre au consommateur et, faut-il le préciser, empocher un bénéfice. On serait tenté de qualifier de "parasites" ce type d'entreprises, mais passons. Alors, à qui donc ces revendeurs achètent-ils l'électricité? Eh bien... à EDF! Et c'est là que ça devient ubuesque: suite à un accord atteignant des sommets dans l'absurdité, l'Etat oblige EDF à vendre une partie de son électricité à ses concurrents, et bien évidemment à bas prix, pour que ces derniers puissent ensuite la proposer au consommateur à un tarif intéressant. Vous me suivez? Mais lorsque la situation se tend sur le marché de gros de l'électricité, il devient très difficile pour les revendeurs d'offrir un tarif avantageux par rapport au tarif réglementé. Pour compenser et rétablir la concurrence, il reste donc à augmenter ledit tarif réglementé. Mais là, le problème devient politique: EDF étant contrôlé par l'Etat, et comme beaucoup de Français sont au tarif réglementé, approuver une hausse importante de ce dernier, c'est s'exposer à une très forte impopularité, surtout en période électorale. Et l'on voit bien que nos dirigeants européistes se retrouvent face à un dilemme insoluble: ils ne peuvent évidemment pas renier les principes de l'UE qu'ils ont toujours défendus bec et ongles, et "en même temps" ils sont contraints d'agir pour éviter d'accroître le mécontentement au sein d'une population où montent la grogne et la lassitude...

 

"Quand les dieux veulent nous punir, ils exaucent nos prières" dit le proverbe. Cela n'aura jamais été aussi vrai que pour les européistes. Ils ont voulu une Europe libérale, ouverte, avec une monnaie unique et une économie fondée sur la "concurrence libre et non faussée". Ils l'ont eu, et peu importe les désastres et les absurdités pour en arriver là. L'euro est un fiasco qui a mis la Grèce à genoux et qui étrangle lentement les économies française et italienne, mais "on l'a fait, c'est tout ce qui compte". J'entendais encore récemment, à la radio également, de doctes journalistes, diplomates et universitaires pérorer sur les grandes choses que pourrait accomplir l'UE si seulement on lui attribuait les compétences adéquates. On a véritablement l'impression que ces gens refont en permanence la même expérience en espérant à chaque fois un résultat différent. Mais c'est peine perdue: l'UE a échoué dans tous les domaines où elle est intervenue, et elle échouera toujours. En ce moment, Russes et Américains négocient sur le dossier ukrainien, et où sont les Européens? Absents, parce que les Etats-Unis et la Russie ont bien compris que l'UE n'a ni cap, ni moyens, ni consistance. Les Allemands et les Scandinaves se sont résignés à sortir de l'histoire, les Européens de l'est veulent garder la protection américaine à n'importe quel prix, les Britanniques, sagement, ont quitté le Titanic. Sur le pont délavé du navire UE en pleine dérive, il ne reste guère que les européistes français à rêver de grandeur, de politique étrangère commune, et autres fariboles. Qui donc réussira à les sortir de leur aveuglement?

 

Pour ma part, je souhaite que cette année 2022 permette au chantier de l'EPR de Flamanville d'avancer dans les meilleures conditions, et je salue le travail de tous les salariés du secteur nucléaire, lequel, n'en déplaise aux anti-nucléaires fanatiques, permet à la France de produire une électricité largement décarbonée à un coût raisonnable. 

 

[1] Pour ceux que ça intéresse, petite vidéo pédagogique de présentation d'une centrale. Et un C'est pas sorcier sur le fonctionnement générale des centrales.



19/01/2022
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