Nationaliste Social et Ethniciste

Nationaliste Social et Ethniciste

Bilan des élections européennes 2014

Nous y voilà. Le grand jour est passé, et le moment est venu de tirer les conséquences, comme on dit. Ces élections européennes me semblent riches d’enseignement.

 

Je vais commencer par évoquer les résultats des listes « Debout la France ! Ni système, ni extrême » de Debout la République (DLR), parti que j’ai choisi de soutenir depuis 2012 et auquel j’ai apporté mon suffrage une fois de plus. Contrairement aux précédentes élections européennes, Nicolas Dupont-Aignan a réussi à présenter des listes dans toutes les circonscriptions, ce qui est déjà une performance en soi pour un modeste mouvement comme le sien. Evidemment, je ne me faisais pas de grandes illusions, mais je nourrissais deux espoirs : d’abord, un score global entre 3,5 et 5 % (donc au-dessus des sondages prédictifs), ensuite un, peut-être deux députés élus qui pourraient siéger à Strasbourg. Mon premier espoir est comblé : avec près de 4 % des suffrages, les listes DLR enregistrent un score tout à fait honorable. Patrice Court-Fortune, candidat dans ma circonscription (Centre-Massif central), mérite une mention particulière : avec 4,6 % des voix, il fait le meilleur score des listes DLR et ne passe pas très loin de la barre fatidique des 5 % (qui cependant n’aurait pas suffi à le faire élire, car ma circonscription n’envoie que cinq députés à Strasbourg). Dans l’Est et le Nord-Ouest, les listes DLR ont fait bonne figure en dépassant également les 4 %. Mais mon second espoir est déçu, il faut le reconnaître. En fait, j’espérais que Dominique Jamet en Île-de-France parviendrait aux environs des 5 %, et, comme c’est une circonscription qui pourvoit de nombreux sièges, il n’aurait pas été impossible que… Mais le miracle n’a pas eu lieu, et il faut s’incliner devant le verdict des urnes. Dominique Jamet fait moins de 4 %, ce qui est décevant, d’autant qu’il n’a pas démérité pendant la campagne. Peut-être que le contact avec les électeurs est plus compliqué pour un homme de lettres. Le bilan n’en demeure pas moins positif à mes yeux : Nicolas Dupont-Aignan a pu se faire entendre pendant cette campagne (ses candidats plus difficilement, il est vrai) ; à l’arrivée, les listes DLR font des scores qui sont loin d’être déshonorants. Cependant, l’élection, ne serait-ce que d’un seul député, aurait eu un impact plus grand encore. Comme je le supposais, il apparaît que DLR a plutôt pris des voix à l’UMP, parmi la frange eurosceptique de l’électorat de droite classique, plutôt qu’au FN. En effet, l’écart entre UMP et FN s’est creusé, par rapport aux enquêtes d’opinion, alors même que le FN est un peu au-dessus du score qu’on lui promettait. Il me paraît raisonnable de penser que des électeurs UMP souverainistes, encouragés peut-être par l’exemple d’Henri Guaino, ont été tentés par le vote DLR dans un scrutin aux conséquences somme toute mineures. Mon grand regret reste la position du MRC chevènementiste, qui a appelé à l’abstention plutôt que de soutenir Dupont-Aignan. Le MRC peine malheureusement à sortir de l’orbite du Parti Socialiste. On peut aussi regretter que quelqu’un comme François Asselineau refuse des alliances de circonstances avec DLR (ce qui n’empêcherait pas d’ailleurs l’UPR de conserver son identité propre). Je suis toujours étonné de ces gens qui prônent le rassemblement mais rejettent toute alliance, toute négociation ! Une fois de plus, les jacobins, de gauche et de droite, se sont trouvés désunis, alors que tant de choses devraient les rassembler sur les questions européennes. Je ne puis m’empêcher d’y voir un certain gâchis… et une des explications au succès du FN.

 

J’en arrive évidemment au principal résultat de la soirée du 25 mai : la victoire nette, propre et sans appel du Front National. Ce n’est ni une surprise, ni un séisme, contrairement à ce que j’ai entendu. Pour une fois, reconnaissons que les sondeurs n’étaient pas loin de la vérité. Il est clair qu’il y a une forte dynamique qui propulse le FN à des scores jamais atteints. Les causes, on les connaît : d’un côté, le lamentable échec de François Hollande dans le domaine économique, son apparente soumission à l’Allemagne, l’exploitation éhontée de thèmes sociétaux qui n’a fait qu’attiser les tensions dans la société, et une foi aveugle en la construction européenne, alors que l’Union n’a pratiquement rempli aucun de ses objectifs [1] ; d’un autre côté, l’UMP de Jean-François Copé et François Fillon, embourbée dans les affaires, n’est pas du tout crédible, d’autant qu’elle est coresponsable du marasme et qu’elle est elle aussi prisonnière d’un discours européiste surréaliste. J’entendais hier soir Alain Juppé nous expliquer que les Français sont « très majoritairement européens » et que la plupart souhaite, par exemple, une « armée européenne ». Vraiment ? Franchement, combien de sondages ont été réalisés sur la question ? Quelles questions précises ont été posées (« armée européenne » ? « Europe de la défense » ? « Coopération militaire » ?) ? M. Juppé s’est bien gardé de nous livrer ses sources. Surtout, les européistes que j’ai entendus hier ont montré une fois de plus qu’ils n’avaient rien compris. Les socialistes et les Verts se livrent aux sempiternelles incantations : « il faut une autre Europe, il faut réorienter l’Europe, il faut enfin (!) passer à l’Europe sociale ! ». Avec une victoire annoncée des libéraux-conservateurs, bonne chance ! Pour l’UDI-MODEM, les gens n’ont pas compris, ils ne savent pas combien l’Europe est merveilleuse, formidable, combien elle les aime, les protège, les sert. Jean-Marie Cavada nous a expliqué que la faute en incombait aux médias qui, au fond, ne délivrent pas suffisamment de propagande européiste, car comment la nommer autrement ? Et donc, il faut, mais c’est bien sûr, plus d’Europe, toujours plus d’Europe ! Au passage, hier soir, je n’ai entendu que le mot « Europe », pas une seule fois l’expression « Union européenne », ce sont pourtant deux choses différentes. A l’UMP, seuls Rachida Dati et Henri Guaino semblaient avoir pris la mesure de la situation. Mais leur solution n’a pas de sens : « faire de la politique autrement », dixit M. Guaino. J’entends ce refrain depuis que je suis petit…

 

Il n’y a pas que les caciques de l’UMP, du PS, de l’UDI-MODEM et des Verts qui n’ont rien compris. Ce matin en salle des professeurs, chacun y allait de son commentaire : « c’est une honte », « je suis écœuré », « ce vote ne rime à rien », « de toute façon, qu’est-ce qu’ils croient ? Que ça va changer quelque chose ? Que ça va résoudre leurs problèmes ? ». Le problème, mes chers collègues, c’est que ni l’UMP, ni le PS n’ont résolu quoi que ce soit. Il paraît donc assez logique, et pour tout dire rationnel, qu’ils essaient autre chose. Cette incompréhension qu’on rencontre chez beaucoup d’enseignants confine au mépris de classe. Mes collègues oublient un peu vite que nous profitons de la préférence nationale, nous, que nous avons la sécurité de l’emploi, sauf faute grave, nous, que nous avons un revenu assuré et, quoi qu’on en dise, confortable (ce qui ne signifie pas excessif, je le précise), et qu’enfin nous habitons pour la grande majorité d’entre nous dans des quartiers tranquilles, loin des ZUP et des ghettos ethniques. C’est par conséquent un peu facile de jeter la pierre aux autres. Bien sûr, le vote FN a gagné les campagnes, de plus en plus, et c’est très vrai dans ma région. On entend parfois des bienpensants s’exclamer : « Comment ? Ça vote FN ici ? Mais, comment est-ce donc possible ? Il n’y a pas d’immigrés ici ! ». Deux remarques : d’abord, il n’y a que les imbéciles qui croient encore que l’immigration est la seule et unique cause du vote frontiste ; ensuite, si, il y a maintenant des immigrés (ou gens issus de l’immigration) dans les campagnes (sans parler des cas sociaux « de souche »), parce que la politique de « cohésion sociale » consiste à disséminer la racaille (pardon, les « familles en difficultés », désolé), toutes origines confondues, dans des logements sociaux construits dans les petites villes rurales, et maintenant dans les villages mêmes. Dans certains chefs-lieux de cantons ruraux de ma région, on croise femmes voilées et kebabs hallal, comme à la ville. Le multiculturalisme se diffuse. C’est aussi une réalité qu’il faut prendre en compte. Mais, surtout, mes chers collègues, vous devriez vous demander quelle est notre responsabilité : ces jeunes qui votent FN étaient nos élèves il y a quelques années. Vous leur avez soigneusement inculqué la vulgate bienpensante, antiraciste, dégoulinante de bon sentiment (je dis « vous », parce que moi, je ne fais pas de propagande, je me borne à rappeler la loi républicaine, et je ne juge jamais l’opinion d’un élève, je me contente de fournir des outils pour comprendre et expliquer la réalité, des migrations internationales notamment, puisque c’est un thème que j’aborde en géographie). Et vous voyez le résultat ? Le vote FN, c’est aussi la faillite de l’école, c’est aussi notre échec collectif. Et, à mon avis, c’est aussi le refus de notre institution de transmettre une certaine fierté d’être Français. Aujourd’hui, on a honte du drapeau, de la Marseillaise, de notre passé. Il est vrai que pour ma part, je tente, malgré tout, et sans falsifier l’histoire, sans rien taire des heures sombres (car il en existe), sans même trahir l’esprit des programmes, de montrer que la France a un passé glorieux, dont on peut légitimement tirer fierté. Ce qui ne nous donne aucunement le droit de nous sentir supérieurs ou de mépriser les autres.

 

La victoire du Front National est d’abord une victoire personnelle et familiale. Dans le Nord-Ouest, Marine le Pen s’adjuge plus de 33 % des voix, distançant de près de quinze points son concurrent UMP arrivé en deuxième position. La défaite aux législatives est lavée et ce score sonne comme une revanche. Marine le Pen assoit sa suprématie sur le parti, car elle fait le meilleur score du Front. D’une courte tête, Florian Philippot dépasse aussi dans l’Est le vieux routier de la politique, le Pen père, qui cependant se paie le luxe de caracoler en tête dans le Sud-Est. Ces chiffres ont leur importance : le FN « nouvelle tendance » de Marine le Pen-Florian Philippot est en passe de prendre l’ascendant sur le « vieux » FN de le Pen et Gollnisch (réélu également). D’un autre côté, le FN se maintient, voire progresse, dans ses bastions traditionnels. Louis Aliot réalise un bon score dans le Sud-Ouest où il arrive en tête, effaçant ainsi son échec à Perpignan aux municipales, comme Philippot prend sa revanche après sa défaite à Forbach. La nouveauté, c’est que le Centre-Massif central place en tête un quasi-inconnu, Bernard Monot (économiste d’après ce que j’entends). Il faut aussi souligner l’étonnante percée frontiste dans la circonscription Ouest, traditionnellement rétive au vote FN. Certes, Gilles Lebreton est en seconde place, mais il talonne l’UMP (19,30 contre 19,63 %). Enfin, en Île-de-France, le FN fait un bon score dans une région qui lui est plutôt hostile. Aymeric Chauprade est en deuxième position, et arrive en tête dans plusieurs départements, notamment la Seine-Saint-Denis ! Les partis « bobos », si influents en région parisienne, sont en déroute. Mme Hidalgo est assez pathétique quand elle se réjouit de l’ « exception parisienne » qui place le FN en cinquième position. Non seulement Paris n’est pas la France, mais surtout Paris n’est plus dans Paris… Habituellement, le FN prospérait avec les hausses de l’abstention. Or, cette fois, l’abstention a légèrement reculé et le FN a progressé de manière spectaculaire. Une conclusion s’impose : désormais, l’électorat frontiste se mobilise, et à chaque échéance électorale.

 

Les régionalistes technophobes d’Europe Ecologie-les Verts (EELV) sont sous la barre des 10 %, ô joie ! La défaite du PS se passe de commentaire. Le Front de Gauche a reçu la fessée qu’il méritait. Je ne sais si c’est le troisième ou le quatrième round, mais il est temps que Mélenchon comprenne qu’il a perdu contre le FN. « Qu’il s’en aille donc ! » pour paraphraser son ouvrage. Un ami me confiait qu’il s’était réjoui en contemplant la mine décomposée du « révolutionnaire citoyen », et je partage assez ce sentiment. Mélenchon croyait être de taille contre le FN, mais bientôt, il devra peut-être compter avec DLR, dont les scores se rapprochent dangereusement de ceux de sa formation (et encore, le Parti de Gauche seul ne pèse pas grand-chose). Outre ses idées irréalistes, je dois dire que la personne de Jean-Luc Mélenchon m’est devenue au fil du temps de plus en plus antipathique. Seule ombre au tableau, le caudillo des bobos « rebelles » est tout de même élu dans sa circonscription du Sud-Ouest. Mais le voir sangloter avec des trémolos dans la voix, cela met du baume au cœur. Cet homme s’est montré par le passé si souvent arrogant, odieux, mal élevé, il m’est difficile, je l’admets, d’avoir une once de compassion pour lui, même si je comprends la profonde déception qui est la sienne. Mais Jean-Luc Mélenchon s’est trompé de combat, et il est sans doute très mal entouré. Les europhiles de l’UDI-MODEM font 10 %. C’est encore trop à mes yeux, mais on ne peut pas tout avoir. A l’UMP, on aiguise les lames, et les prochaines semaines pourraient être sanglantes. J’en salive d’avance.

 

Faut-il se réjouir ou pas de ces résultats ? En tant qu’europhobe convaincu et souverainiste patenté, je dois dire que la victoire du FN fait en partie mes affaires. Le message est clair : les Français ont envoyé un coup de semonce aux eurobéats. Les eurosceptiques de gauche et de l’UMP vont peut-être relever la tête. Ce ne serait pas une mauvaise chose en soi. De plus, la France va passer pour un horrible pays qui n’aime pas l’Union européenne, tant mieux. D’ailleurs, les avez-vous entendus les bougres, tous les caciques de la bienpensance, répandre déjà leur venin ? « L’image de la France est atteinte », « la France est affaiblie en Europe », « notre pays offre un visage qui révulse nos partenaires », « nous ne sommes plus la patrie des droits de l’homme », etc. Ah, mais c’est vrai qu’avant ces élections, Dieu sait si la France était forte en Europe ! On l’a bien vu ces dernières années, n’est-ce pas, lorsque François Hollande a renégocié sans faillir le Traité élaboré par Angela Merkel et Nicolas Sarkozy. Si la France était « forte » jusqu’à présent, qu’est-ce que ça va être maintenant… Sur la « patrie des droits de l’homme », je le dis, et il faut le répéter et le marteler, la France, c’est aussi, et en premier lieu, la patrie des Français. J’ai pourtant un regret : le FN va à nouveau apparaître comme le seul parti qui croit en la France, qui défend sa souveraineté, son identité (je dois dire que Marine le Pen a trouvé des mots justes hier soir). Le FN poursuit tranquillement son OPA sur les idées de nation et de patrie. C’est dommage. Cela étant, il est clair que cette élection ne va rien changer pour l’essentiel. Les le Pen ont appelé à la démission du président Hollande et à la dissolution de l’Assemblée, c’est de bonne guerre. Mais personne n’y croit, et il n’est même pas sûr que le pays ait besoin de cela. On sort de deux campagnes électorales, il faut laisser les citoyens souffler un peu ! Manuel Valls et son gouvernement ne vont pas changer de politique. Mais il est un fait que personne ne peut nier : le président et son parti ont perdu de leur légitimité. J’espère sincèrement que cela bloquera certains projets néfastes pour le pays, comme la ratification de la Charte européenne des langues régionales ou la suppression des conseils généraux (j’aurai l’occasion de revenir sur cette fameuse « réforme territoriale », nouvelle solution miracle à nos problèmes et dernière diversion en date). Le pouvoir sort très affaibli de ces deux scrutins, municipal et européen. Et, au vu de son projet pour la France, ce n’est pas forcément un mal…

 

J’essaierai de consacrer un autre article aux élections européennes, plus spécifiquement aux résultats dans les autres pays.

 

[1] Petit rappel :

https://blog-nationaliste.blog4ever.com/dix-bonnes-raisons-d-aller-voter-aux-europeennes



26/05/2014
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