Nationaliste Social et Ethniciste

Nationaliste Social et Ethniciste

Gérard Depardieu, Mario Monti et l'idéologie européiste

Je l’avoue, le courage m’a manqué ces dernières semaines pour commenter une actualité d’une médiocrité affligeante. François Hollande est bien pire que je le pensais, non point du fait qu’il mène une politique avec laquelle je suis en désaccord (cela, je m’y attendais), mais parce qu’il est véritablement l’incarnation de l’irrésolution, incapable de trancher. Il a été élu, il est légitime. Gouverner, c’est aussi s’imposer. Et M. Hollande en est incapable. Son obsession de ménager tout le monde devient agaçante… et surtout paralyse de fait l’Etat. On en arrive au règne des lobbies et des groupes de pression. Tous ceux qui ont les moyens de faire du vacarme savent qu’ils trouveront l’oreille de l’Elysée. Je ne regrette pas Nicolas Sarkozy, mais il est clair que la France n’a pas gagné au change. Le pays se déchire autour de questions fondamentales, comme le mariage homosexuel (pardon, « pour tous ») ou l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Le mariage « pour tous », je suis contre et j’ai souligné ailleurs les conséquences de son introduction dans le droit (1). Je pense que nous sommes en train d’assister à une rupture majeure avec la tradition républicaine : l’égalité des individus, pris comme abstractions, est remplacée par l’égalité des « communautés », ce qui ouvre la porte à des législations différentialistes. Pourquoi refuser aux polygames ce que l’on concède aux homosexuels ? Est-ce à dire que la polygamie est plus condamnable que l’homosexualité ? On aimerait bien savoir au nom de quelles valeurs, puisque tout se vaut… Quant à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, je n’ai pas trouvé l’envie de creuser le dossier. Voir les écolos-bobos accomplir leur « devoir de Résistant » face aux forces de l’ordre m’insupporte. D’autant que, du peu que j’en sais, le projet d’aéroport a subi les procédures et consultations habituelles, dans le respect du droit et de la démocratie. Les écologistes se fichent donc des lois, mais ce n’est pas nouveau. En ce qui me concerne, la disparition du lynx dans les Vosges me chagrine plus, car cet animal me fascine. Mais cette cause-là, étonnamment, ne mobilise pas les foules. Toutefois j’ai décidé de consacrer cet article à deux visages, deux produits du Saint Empire Européen : MM. Depardieu et Monti.

 

Gérard Depardieu a raison

La meute s’est déchaînée contre le pauvre Gérard Depardieu, insulté, vilipendé, couvert d’opprobre. Philippe Torreton lui-même a lâché une salve dans Libé. La cause de cette indignation universelle ? M. Depardieu nous quitte. Il s’en va en Belgique, et je dirai même plus, il plie bagage pour l’outre-Quiévrain. Et alors ? Gérard Depardieu a raison. Certains veulent nous faire croire que M. Depardieu quitte son pays pour ne plus payer d’impôts, parce qu’il serait trop taxé en France. Mais la France n’est pas le pays de M. Depardieu qui a déclaré en substance au Premier ministre, Jean-Marc Ayrault : « Nous n’avons plus la même patrie, je me sens un vrai Européen, un citoyen du monde ». Et là, il y a une chose que je ne comprends pas. Si un concitoyen de gauche, intelligent (pléonasme) et de bonne humeur passe par ces lignes, je lui serai gré d’éclairer ma lanterne.

 

Car, enfin, Mesdames, Messieurs les gens de Gauche, qui crache sur la France, ses traditions, sa culture ? Qui nous répète depuis des années que la France est un pays moisi, méprisable, sans avenir ? Qui nous explique que l’Europe est notre seul espoir, notre seul salut ? C’est bien vous, Mesdames, Messieurs les gens de Gauche, bien-pensants, bobos, écolos-diversitaires sans oublier les élites made in Sciences Po. Aujourd’hui, vous récoltez ce que vous semez, et vous avez l’outrageante malhonnêteté de vous en offusquer. Alors que vous devriez vous réjouir. L’exil de Gérard Depardieu, c’est votre œuvre. L’exil fiscal des riches, des patrons, des entreprises, c’est votre œuvre.

 

Il faut en effet revenir aux sources, c’est-à-dire aux textes sacrés : les Traités européens, qui portent en eux les saints principes fondateurs de la construction européenne. Or, que nous disent-ils ces fameux Traités ? Ils disent « Liberté » et notamment « Liberté de circulation des marchandises, des capitaux et des personnes ». Gérard Depardieu s’installe en Belgique, pays membre de l’Union Européenne (et même état fondateur). Il respecte l’esprit des Traités européens, voulus par les européistes de gauche comme de droite. De plus il est libre, parfaitement libre, d’agir de la sorte. Les Traités donnent des droits aux « citoyens européens ». M. Depardieu use de ces droits… et ceux-là même qui ont créé ces droits le lui reprochent. La mobilité entres les pays de l’UE est souhaitable, on ne cesse de nous le répéter. L’Allemagne, par exemple, est très heureuse que les jeunes diplômés grecs, espagnols, italiens, portugais viennent l’enrichir. Pourquoi qualifier de « minable » un comportement que l’on encourage depuis des années ?

 

On me répondra que Gérard Depardieu part pour des raisons honteuses. Il ne veut plus payer ses impôts en France, parce qu’il paraîtrait qu’en France, l’Etat taxe trop et spolie les riches. L’Etat mènerait une « guerre de tranchée » contre les riches, dixit Alain Afflelou. D’abord, je tiens à dire ceci : les gens qui paient des impôts (j’en suis) ont de la chance, parce que cela prouve qu’ils ont des revenus suffisants pour être imposés. Je connais des gens qui ne paient pas d’impôts, parce qu’ils ne gagnent pas assez d’argent. Je puis vous assurer qu’ils aimeraient payer des impôts. Mais j’irai plus loin dans le raisonnement : les gens qui paient beaucoup d’impôts ont beaucoup de chance, parce que cela signifie qu’ils ont de très gros revenus. Alors, au risque de choquer, je le dis comme je le pense : j’ai très envie de payer plein d’impôts. Pour toutes ces raisons, je suis stupéfait que les « pauvres » riches se plaignent de leur taux d’imposition. Mais c’est normal : je suis jacobin, attaché à l’Etat, je suis patriote et nationaliste. Pourquoi les gens de gauche, eux, sont-ils choqués ? Ils détestent l’Etat, celui qui construit les grandes infrastructures (autoroutes, aéroports, chemins de fer) parce que ça trouble Dame Nature, celui qui applique la loi (ou qui essaie) parce que sa police pourchasse les jeunes défavorisés et les sans-papiers. Les gens de gauche haïssent la nation et conchient la patrie. Les gens de gauche n’aiment pas la France (ils ne sont pas les seuls, cela, je l’admets volontiers). Par conséquent, je ne vois vraiment pas ce qu’ils reprochent à Gérard Depardieu.

 

Par ailleurs, les Traités européens, encore eux, font me semble-t-il référence à la « concurrence libre et non faussée ». Concurrence entre les travailleurs, entre les produits, entre les entreprises, entre les régions… et entre les états. Puisque le citoyen européen est surtout conçu comme un consommateur, pourquoi n’agirait-il pas de la sorte en tant que contribuable ? Pourquoi ne ferait-il pas jouer la concurrence entre les différentes fiscalités des états membres de l’UE, pour choisir celle qui lui convient le mieux ? Ce qui indispose les bonnes âmes qui morigènent M. Depardieu n’est après tout que le résultat d’une politique et même d’une idéologie, à savoir l’idéologie européiste, fondée sur la liberté totale, l’individualisme le plus égoïste et la concurrence effrénée. Idéologie que ces mêmes bonnes âmes de Gauche défendent bec et ongle depuis plus de vingt ans, depuis le Traité de Maastricht. Idéologie qui conduit les fanatiques de la construction européenne à réclamer « toujours plus d’Europe » alors que les échecs s’accumulent. Répétons-le à nouveau : l’UE et l’euro n’ont tenu aucune des promesses qui avaient justifié leur mise en place, ils n’ont pas apporté la prospérité, ni la croissance, ni le plein-emploi. La « solidarité » européenne est une blague : quand tout va mal, chaque pays essaie de se sauver d’abord, et c’est bien normal. Cela s’appelle « l’intérêt national », une grossièreté pour la plupart des gens de gauche. Le dernier « sommet de la dernière chance » a offert un énième sursis à la Grèce, tout en renvoyant aux calendes grecques (si je puis dire) les questions qui fâchent.

 

Malgré tout, les Français ont choisi en 2012, au premier tour de l’élection présidentielle, deux européistes, Nicolas Sarkozy et François Hollande. Deux défenseurs acharnés de l’euro, du fédéralisme, du toujours « plus d’Europe » et des transferts de souveraineté qui vont avec. Je ne comprends pas mes concitoyens. Que faire quand un peuple choisit délibérément de se suicider politiquement ? Que faire quand les citoyens s’accommodent de voir leurs dirigeants déléguer la réalité de leurs prérogatives à d’autres, non élus, pour ne garder que les apparences du pouvoir ? Il est notoire qu’une bonne partie de nos élites ne croient plus en la France, mais je constate que le peuple leur donne raison. Je ne peux pas croire que mes concitoyens soient des imbéciles. Il faut donc se rendre à l’évidence : malgré le sursaut qui permit de rejeter le TCE en 2005, la majorité des Français (et l’écrasante majorité de ceux qui votent à gauche) est européiste. En fait, les deux tiers des Français sont des Gérard Depardieu. J’avoue que je n’ai plus le cœur à défendre ces gens-là. Qu’ils perdent leur emploi, qu’ils aillent aux restos du cœur, qu’ils crèvent de ne pouvoir se soigner, peu me chaut. Ils ont voulu détruire leur Etat-nation, garant de la protection sociale. Qu’ils le paient maintenant. Et sans se plaindre. Ces Français-là ont ce qu’ils méritent.

 

Dans ces conditions, qu’est-ce qui est le plus « minable », M. Ayrault ? Le départ pour raison fiscale de Gérard Depardieu ou l’idéologie européiste fondée sur le rejet et le mépris de la nation, idéologie que vous soutenez, M. le premier Ministre, depuis des années ? Gérard Depardieu, comme les autres, n’a aucune raison d’aimer la France ou de se sentir Français, puisque la France n’a aucune valeur aux yeux de la gauche écolo-bobo. Gens de Gauche, ne reprochez point à M. Depardieu de se détourner ainsi d’un pays que vous méprisez. Et j’ajoute : un pays dont vous n’avez jamais cessé de diffuser le rejet. Tant qu’on y est, on pourrait peut-être s’interroger sur les privilèges exorbitants du cinéma français, seul secteur économique bénéficiant du protectionnisme. Pourquoi mes impôts continueraient-ils à financer des productions gauchistes qui parlent essentiellement de la Guerre d’Algérie, de la Collaboration ou des pauvres beurs de banlieue ? Pourquoi le contribuable serait-il sollicité pour payer des films qui distillent la haine de la France, et dans lesquels jouent des stars aux cachets mirobolants qui préfèrent payer leurs impôts sous d’autres cieux ? On aimerait entendre M. Ayrault sur ces questions.

 

Mario Monti ou le despotisme européiste

Souvenez-vous : en novembre 2011, l’insupportable et flamboyant Silvio Berlusconi, dit « il Cavaliere », prenait la porte. Nicolas Sarkozy et Angela Merkel avaient participé à ce petit coup d’Etat. Et Mario Monti, austère économiste et eurocrate bien vu dans les couloirs de Bruxelles, était propulsé à la tête de l’Italie. La plupart des dirigeants et des observateurs s’étaient réjouis. Pour ma part, j’étais scandalisé. Je ne suis pas un supporter de M. Berlusconi, mais au moins les Italiens avaient voté pour lui. Mario Monti, lui, a été nommé sénateur à vie puis premier ministre. Pas un seul Italien n’a voté pour lui. Il n’était leader d’aucun parti. Mais il avait la bénédiction des instances européennes et des partenaires français et allemands. Cela vaut bien une petite entorse à la démocratie, non ? Je ne sais pas ce que nos amis italiens ont pensé (et pensent encore) de cette méthode qui frise l’ingérence. Je constate que, comme en 1940 en France, un homme, un vieux sage, est sorti de sa retraite pour « faire don de sa personne à la patrie ». Comme en 1940 en France, cet homme a constitué un gouvernement de technocrates décidé à réformer le pays, à le redresser pour le remettre dans le droit chemin. Tout cela dans le cadre d’une souveraineté limitée et d’une Europe fraternelle, natürlich. Oui, la comparaison est sans doute un peu excessive, mais après tout, les européistes sont les premiers à traiter de « fascistes » ou de « maréchalistes » leurs adversaires. Il est bon parfois de leur rendre la pareille.

 

Mario Monti, le Guide, le Sauveur, professe un souverain mépris pour la démocratie. Le pouvoir lui est dû. La preuve ? M. Monti ne compte pas concourir aux prochaines élections législatives italiennes que sa récente démission rendent imminentes. Il ne se présentera pas… mais espère tout de même être appelé au pouvoir ! Avec une folle arrogance, il a déclaré en substance qu’il pourrait prendre les rênes du pays si on fait appel à lui, et si on accepte son programme et ses exigences, rien que cela. M. Monti a été de plus intronisé en grande pompe par le Parti Populaire Européen (PPE) en présence de Silvio Berlusconi, humilié à cette occasion. Je ne conteste pas les compétences de M. Monti. Il est bien possible qu’il ait accompli sa besogne de manière honorable, et surtout qu’il ait été amené à faire ce que la classe politique italienne, par lâcheté, n’avait jamais osé faire. Je ne connais pas précisément la situation politique, sociale, institutionnelle de l’Italie. Mais le mépris pour la légitimité démocratique est impardonnable. Que M. Monti ne puisse se présenter puisqu’il est sénateur à vie, je l’entends. Mais au moins, qu’il crée un parti politique ou au moins une coalition électorale pour le soutenir, ou qu’il se désigne un successeur. Mais non, « je viendrais si on m’appelle et si on me laisse les mains libres ». Vous avez dit démocratie ?

 

Bien sûr, le cas italien est particulier, et les circonstances exceptionnelles, bien sûr, le système qui rappelle un peu la III° République en France rend difficile la stabilité, bien sûr, Silvio Berlusconi avait quand même un peu rabaissé son pays avec ses frasques. Pourtant, je pense que l’option Monti est un dangereux précédent, et qu’il nous montre une certaine idée de la démocratie dans les cercles européistes. A savoir qu’il appartient aux eurocrates de choisir, de coopter, la personnalité apte à gouverner, et que les parlementaires sont priés de voter la confiance et d’accorder la légitimité à quelqu’un qui n’a pas daigné se salir les mains en descendant dans l’arène pour conquérir les suffrages des citoyens. Cela nous rappelle que l’idéologie européenne est profondément aristocratique dans son essence. L’idéologie européiste préfère certes s’appuyer sur le peuple, c’est plus confortable, mais au cas où, elle est prête à se passer de la légitimité démocratique (en plaçant Monti à la tête de l’Italie) ou à la manipuler (en faisant revoter les Irlandais parce que le premier résultat ne convenait pas). L’idéologie européiste est une nouvelle forme de despotisme éclairé dans lequel les élites savent mieux que les autres ce qui est bon pour les peuples d’Europe. Et depuis 2008, c’est un fait que l’euro et la construction européenne sont éminemment favorables aux peuples d’Europe. En dépit de cela, les citoyens des différents pays membres de l’UE continuent à voter pour des européistes. Comprenne qui pourra.

 

Êtes-vous plus Européen que lui ?

 

(1) https://blog-nationaliste.blog4ever.com/blog/lire-article-286920-9618314-mariage_homosexuel__vers_l_egalite_pour_tous.html



24/12/2012
4 Poster un commentaire

A découvrir aussi