Union européenne: en finir avec l'imposture
On est toujours plus efficace à plusieurs que seul. Et même si le travail accompli sur un blog personnel peut être honorable (au diable la modestie !), le traitement de l’information sera toujours très partiel, sauf pour un citoyen qui n’aurait que cela à faire.
Le numéro 3 du journal Socialisme&Souveraineté, organisation que j’ai déjà présentée, est consacré à un thème récurrent sur ce blog : la construction européenne. Autant l’annoncer tout de suite : les amoureux de la « belle idée » auront une lecture pénible, car Socialisme&Souveraineté, mouvement souverainiste comme son nom le laisse deviner, est plus qu’eurosceptique, mais bien europhobe, c’est-à-dire hostile à la construction européenne et partisan d’une sortie de notre pays de cette structure. Cette opinion est aussi la mienne. Mais, une fois de plus, il ne suffit pas d’avoir des opinions et d’être convaincu que l’on a raison. Tout le monde a des opinions, et la plupart des gens pensent être dans le vrai. Toutefois, lorsqu’on leur demande d’argumenter, on s’aperçoit bien souvent de la faiblesse de leur opinion qui repose sur des préjugés ou sur une vague adhésion (consciente ou pas) à la pensée dominante, aux idées répandues par les milieux autorisés (journalistiques, « intellectuels », politiques…). Autorisés à mentir aux citoyens et à les prendre pour des benêts ! Il est remarquable de constater que certains de nos compatriotes professent des idées auxquelles parfois ils n’ont pas même daigné réfléchir. Etrange façon de se faire des convictions. Quant à certains militants, de quelque parti ou mouvement que ce soit, ils ont la fâcheuse tendance de céder au culte de la personnalité et de considérer la parole du « chef » comme sacrée et infaillible. Et pourtant ! Si l’on faisait le compte des mensonges, approximations ou erreurs des « professionnels » de la politique, on serait surpris. Parfois ils en savent moins que le citoyen lambda qui s’est donné la peine de s’informer un peu.
Socialisme&Souveraineté affirme son opposition claire à l’UE, mais tâche de trouver des arguments dignes de crédit pour justifier sa position. En effet, même la mouvance souverainiste est souvent prise en flagrant délit d’argumentaire un peu faible. Pester contre la « directive Bolkestein » ou contre la « commission de Bruxelles », c’est un peu facile et en réalité simpliste, car c’est oublier d’autres instances de l’Union. Ce n’est pas suffisant, il faut mener une réflexion plus globale sur les mécanismes complexes de l’Union européenne, ce nouveau Saint Empire, ce IV° Reich que les européistes appellent de leurs vœux. Mais il convient aussi d’analyser le discours européiste qui justifie contre vents et marées la logique du toujours « plus d’Europe », comme jadis le discours colonialiste prétendit parer de nobles justifications ce qui n’était rien d’autre qu’un impérialisme brutal et souvent intéressé. Il faut confronter ce discours aux dures réalités, aux faits têtus qui démentent les assertions rassurantes des européistes. Grèce, Irlande, demain Portugal et peut-être Espagne, et après-demain ? L’Italie et la France, ce n’est pas impossible. L’imposture éclate au grand jour. L’UE protectrice des peuples ? L’UE source de prospérité ? L’euro dispensateur de stabilité et de croissance ? Que n’a-t-on pas entendu depuis plus d’une décennie pour justifier toujours plus de sacrifices, toujours plus de transferts de souveraineté. Et face à la crise, le même mot d’ordre : « il faut plus d’Europe ! Encore plus d’Europe ! ».
La construction européenne, pour être un processus politique, n’en est pas moins aussi un processus culturel. Des spécialistes en histoire tâchent de bâtir une histoire européenne, et de donner corps à l’idée de « civilisation » européenne. Ce qui est assez ironique quand on voit l’explosion des menées régionalistes et indépendantistes un peu partout, et le rejet croissant des Etats-nations. « Tous Européens » ! Mais les Catalans ne veulent plus être espagnols, alors qu’ils n’y peuvent rien, « Espagne », à ne pas confondre avec la Castille, a toujours désigné les régions au-delà des Pyrénées, même lorsqu’elles étaient divisées en moult royaumes et principautés. Les Catalans peuvent refuser d’être castillans, mais ils seront toujours espagnols. De même les Lombards et les Vénitiens sont condamnés à être italiens, quand bien même la Padanie deviendrait indépendante. Le paradoxe de la construction de cette culture européenne unifiée, c’est qu’elle va de pair avec une fragmentation extrême, une véritable balkanisation de certains « grands » pays d’Europe occidentale. L’ « Unité dans la Diversité » pour reprendre l’oxymore qui tient lieu de devise communautaire, relève du fantasme irréaliste. Tôt ou tard, il faut choisir lequel des deux termes l’emporte. On voit ce que la Yougoslavie ou le Liban sont devenus pour n’avoir pas su choisir.
Que ce soit dans les domaines économiques ou politiques, Socialisme&Souveraineté s’attaque à tous les prétendus « bienfaits » de l’Union. Si donc la question vous intéresse, et que vous avez un peu de temps, je vous invite à lire le n°3 de la revue mensuelle Socialisme&Souveraineté (journal garanti sans publicité, qui plus est, et en version informatique donc non polluante et économique), accessible avec le lien qui suit :
Comme ce blog commence à compter un nombre respectable d’articles, et qu’il peut être un peu difficile de s’y retrouver, je livre également les liens de quelques textes rédigés sur la question :
Sur la façon dont la crise est utilisée par le discours européiste :
Sur l’impossible démocratie européenne :
Sur la ligne « allemande » de l’UE et le mépris des peuples :
A découvrir aussi
- Journée de l'Europe
- Catastrophe japonaise & question nucléaire
- Dix bonnes raisons d'aller voter aux européennes