Nationaliste Social et Ethniciste

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La leçon afghane

Le 11 septembre 2001, il y a vingt ans presque jour pour jour, avaient lieu les attentats du World Trade Center à New York. L'Occident se réveillait brutalement après une décennie d'euphorie. Le Mur de Berlin était tombé en 1989, et l'URSS avait suivi en 1991. La Russie de Boris Elstine n'effrayait plus personne, la Chine se faisait encore discrète. Les Etats-Unis, devenus la seule hyperpuissance, pouvaient rêver d'une paisible hégémonie mondiale. Les Européens, eux, s'acheminaient vers le grand paradis unifié promis par la ratification du Traité de Maastricht en 1992. La France "black-blanc-beur", harmonieuse et confiante, remportait chez elle la Coupe du monde de football en 1998. Bref, l'histoire semblait terminée, le bonheur était à portée de main. Las! Les fondamentalistes musulmans sunnites [1], que les Occidentaux avaient utilisés comme auxiliaires durant la Guerre Froide, notamment en Afghanistan, se retournaient brusquement contre leur ancien employeur si l'on peut dire. Et les Occidentaux s'apercevaient un peu tard qu'ils avaient nourri le renard qui à présent s'attaquait à leur poulailler. Les Américains identifièrent le coupable: un milliardaire saoudien, Oussama Ben Laden, qui avait préféré la rude vie de djihadiste au confort des hôtels de luxe de Genève ou de Monaco. On localisa ce nouvel ennemi public n°1: il se terrait en Afghanistan justement, riante contrée d'Asie centrale, peu touchée par la modernité et les droits de l'homme, où de farouches montagnards barbus se livrent depuis toujours à de sanglantes vendettas pour préserver l'honneur tribal. Les Etats-Unis aussi ont leur honneur, et ils estimèrent que l'offense qui leur avait été faite méritait une guerre (et bientôt deux, puisque l'Irak fut attaqué en 2003, on ne sait toujours pas pourquoi...). En Afghanistan, Al-Qaïda, l'organisation terroriste de Ben Laden, avait apparemment conclu une alliance avec les talibans, des fondamentalistes locaux, qui avaient pris le pouvoir en 1996, et qui avaient réussi le tour de force de se montrer encore plus islamistes que les factions qui dirigeaient le pays auparavant [2].

 

L'échec d'une Croisade occidentale contre l'islamisme?

Dans les années 2000, les offensives américaines ont souvent été présentées comme "une Croisade contre le monde musulman", généralement pour dénoncer le bellicisme de l'Oncle Sam. C'est à mon sens une grave erreur. D'abord les Croisades, les vraies, ont eu un impact positif sur l'Occident et ont largement accompagné son essor aux XII° et XIII° siècles, comme j'ai essayé le le montrer dans un autre article. Ensuite, les croisés, les vrais, s'étaient donnés les moyens de leurs ambitions. Ils ont su occuper, dominer, organiser et défendre l'espace qu'ils avaient conquis au terme de la 1ère Croisade. Comment? En créant des institutions durables (royaumes, comtés, ordres religieux militaires, etc). On notera a contrario que les institutions que les Américains ont essayé d'édifier en Afghanistan se sont effondrées en quelques semaines. Même les partisans des Soviétiques avaient tenu plus longtemps. Mais surtout, la Croisade est un état d'esprit, c'est un combat livré au nom de Dieu, au nom d'une certaine idée du monde et de la civilisation, avec l'objectif de s'imposer à la culture adverse. Or, on ne le répétera jamais assez, ni les Américains, ni leurs alliés n'ont jamais sérieusement voulu combattre l'islamisme. Vous voulez des preuves de ce que j'avance? Eh bien, hormis un coup de froid passager dans les relations entre les deux états, à quel moment les Etats-Unis ont-ils rompu avec l'Arabie Saoudite, grande propagatrice du fondamentalisme sunnite, ou avec le Pakistan, où les non-musulmans sont persécutés au vu et au su de tous? Quel président français a mis fin à "l'amitié" entre la France et le Qatar, lequel finance moult mouvements islamistes de par le monde, ou a cessé d'aller serrer les mains des officiels saoudiens pour conclure de juteux contrats d'armement? La réponse à ces questions montrent qu'il n'y a jamais eu de véritable Croisade contre l'islamisme, et pour ma part, je pense que c'est bien regrettable. On peut verser d'autres éléments au dossier: rappelons l'appui fourni par les pays occidentaux aux islamistes combattant le régime de Bachar al-Assad en Syrie, l'intervention pour faire chuter Kadhafi en Libye, ouvrant le chemin du pouvoir à des groupes fondamentalistes, ou encore la faiblesse des réactions lorsque le "printemps arabe" s'est mué en "automne islamiste".

 

Alors que s'est-il passé? A mon avis, les Etats-Unis se sont bornés en réalité à mener des opérations de représailles. Les attentats du 11 septembre ne pouvaient rester impunis. Les Américains ont donc mis en oeuvre, non pas une Croisade, mais une banale vengeance. Et une fois Ben Laden tué, on voit bien que les Etats-Unis se sont progressivement désintéressés de l'Afghanistan, plus encore que de l'Irak. Il faut dire que la présence américaine dans le Golfe arabo-persique est ancienne et importante en raison du pétrole. Mais l'Afghanistan est éloigné des zones stratégiques aux yeux des Américains, et sa principale richesse est la culture du pavot... A la vérité, les Américains et leurs alliés ne se sont à aucun moment donnés les moyens de combattre efficacement les islamistes sunnites. Depuis vingt ans, la même naïveté, les mêmes accommodements, les mêmes atermoiements nous préparent probablement d'autres 11 septembre, d'autres "émirats/califats islamiques" type Daech. Le problème des Occidentaux, c'est qu'ils se croient protégés parce qu'ils ont le potentiel matériel pour écraser militairement leurs ennemis, et qu'ils oublient que la lutte contre les islamistes est une guerre totale, qui ne se limite pas, loin s'en faut, à des opérations militaires. Combattre Al-Qaïda, les talibans, l'Etat Islamique (EI), contenir les fondamentalistes au Sahel, tout cela peut être utile, à condition qu'on ne s'exempte pas de s'interroger sur les conditions sociales, politiques, économiques qui permettent l'émergence et le développement de ces forces obscurantistes. L'Occident, par exemple, n'a jamais voulu régler la question israélo-palestinienne qui empoisonne ses relations avec le monde musulman, pas plus qu'il n'a su faire un retour critique sur ses alliances avec les monarchies islamistes du Golfe. Le fiasco final, à mon sens, n'a pas d'autre explication: les Américains ont montré les muscles, et se sont dit qu'en déversant des milliards de dollars, la situation allait se régler. Le problème d'un peuple de marchands, c'est qu'il finit par croire que tout s'achète. Or en Afghanistan, en Irak, et dans bien d'autres régions du monde, tout ne s'achète pas, justement.

 

On nous a également répété que cette guerre était menée au nom "de nos valeurs". Il fallait soi-disant libérer les femmes afghanes de la burka et de l'oppression patriarcale. Fadaises que tout cela. Non seulement cette guerre a été menée sans véritable réflexion stratégique et sans objectif politique viable, mais elle a été menée d'une manière qui n'a pas incité les Afghans à respecter les Occidentaux. Je n'ai malheureusement pas retrouvé le texte, mais je me souviens avoir lu, il y a plusieurs années, le témoignage d'un aumônier catholique de l'armée française qui avait accompagné nos troupes en Afghanistan. Il expliquait que, pour essayer d'obtenir l'adhésion de la population locale, les soldats français étaient amenés à faire tout un tas de concessions: on acceptait de faire contrôler les Afghanes par une femme-soldat, on libérait un Taliban présumé suite à la démarche du chef du village, sans que ce dernier ait apporté aucune preuve de l'innocence du suspect... Bref, nous sommes tellement sûrs de "nos valeurs" que nous renonçons à les défendre dans l'adversité. Faut-il vraiment s'en étonner d'ailleurs? Quand on voit le degré de lâcheté et d'aveuglement des autorités en France même vis-à-vis des musulmans, comment imaginer qu'on puisse se montrer intransigeant en Terre d'islam? Le combat contre les talibans ne pouvait qu'échouer, parce que le ver était dans le fruit. D'abord, comme le disait déjà Robespierre, "les peuples n'aiment pas les missionnaires armés". Ensuite, lorsqu'on choisit la voie périlleuse de l'occupation militaire, il faut se donner les moyens de quadriller le territoire, de contrôler et de se faire respecter par la population. Et pour se faire respecter, s'il vaut mieux éviter la brutalité excessive et arbitraire, il faut tout de même se faire craindre un minimum.

 

Enfin, il aurait peut-être fallu étudier la réalité afghane, et se demander pourquoi les talibans avaient réussi à prendre le pouvoir un beau jour de 1996. Autant le dire franchement, je ne suis pas un spécialiste de l'Asie centrale, encore moins de l'Afghanistan. Le monde musulman méditerranéen et moyen-oriental m'est beaucoup plus familier (ce qui, somme toute, est assez logique). Mais si j'en crois un expert entendu à la radio, il y a de cela quelques temps maintenant, les talibans, pour l'Afghanistan, représentaient une forme de progrès. Apparemment, la société afghane est tribale mais aussi féodale, et les populations pauvres des campagnes vivaient sous la coupe de potentats, notamment des seigneurs de la guerre issus de la résistance aux Soviétiques, qui exerçaient un pouvoir aussi pesant qu'arbitraire. Il y avait paraît-il en Afghanistan une tradition pour les hommes puissants de prendre (pour ne pas dire enlever) de jeunes garçons, souvent pauvres, pour servir d'ornement, et semble-t-il d'objet sexuel. Bref, les pauvres, dans les zones rurales, étaient soumis aux caprices des puissants. Et l'expert d'expliquer que les talibans avaient eu le mérite de mettre en place une forme de justice, certes très expéditive et moyenâgeuse de notre point de vue, mais beaucoup plus égalitaire, ce qui avait abouti à réduire les abus dont les Afghans pauvres étaient auparavant les fréquentes victimes. La Charia certes, mais au moins la Charia pour tout le monde. Ces observations semblent corroborées par ce que j'entends ou lis depuis quelques semaines, à savoir que la victoire des talibans serait une forme de revanche social des pauvres du monde rural sur les classes plus aisées des villes. Encore une fois, le matérialisme historique semble fournir d'utiles outils d'analyse. Les talibans ne sont pas descendus d'une soucoupe volante pour imposer aux Afghans un système que ceux-ci rejetteraient massivement. Comme souvent, la réalité est plus complexe, et le succès foudroyant des talibans face au semblant d'Etat mis en place par les Occidentaux oblige à considérer cette vérité dérangeante: une large partie de la population afghane, notamment parmi les Pachtounes, l'ethnie la plus nombreuse, soutient les talibans, désormais auréolés de leur succès militaire qui leur offre le statut enviable de libérateurs.  

 

Les conséquences du triomphe décisif des talibans

Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a récemment suscité un tollé lorsqu'il a dit espérer que les talibans sauraient se montrer "inclusifs" et donner des gages de bonne volonté. Je pense que M. Le Drian a en partie raison: les talibans ont gagné cette guerre, et nous l'avons perdue. Comme j'ai essayé de l'expliquer, cette défaite provient à mon avis d'une méconnaissance de la réalité afghane et d'une absence de réel projet géopolitique [3]. Mais la réalité est là: les talibans sont de retour, même si c'est déplaisant. Cela étant, il est possible que l'expérience les ait rendus plus prudents. Après tout, ils ont perdu vingt ans. Ils ont perdu nombre des leurs dans les combats, plusieurs de leurs chefs ont été tués. Il faut souhaiter que, derrière les proclamations triomphales (qu'on ne saurait leur reprocher), les talibans de 2021 y regardent à deux fois avant de s'allier au terrorisme islamiste international type Al-Qaïda ou de défier l'Occident de manière trop frontale. On peut même imaginer qu'une faction plus modérée que celle qui a soutenu jadis Ben Laden arrive aux affaires. Je pense que c'est ce qu'a voulu dire le ministre. Ne péchons pas non plus par excès de naïveté: les talibans sont et resteront des islamistes, donc des ennemis. Il faudra bien cependant tenir compte du fait qu'ils sont là, et qu'on ne peut pas les chasser des montagnes afghanes.

 

La conséquence immédiate de la victoire des talibans est un exode des Afghans compromis avec l'occupant étranger (ce qui représente pas mal de monde) ou hostiles au régime islamiste. Alors je sais ce qu'on va me dire: la France ne va accueillir que quelques milliers ou dizaines de milliers d'Afghans sur son sol. Autant dire une goutte d'eau. Le problème est que lorsqu'une carafe est pleine, il suffit de quelques gouttes pour qu'elle déborde. Et le moins qu'on puisse dire est que la France est déjà pleine de musulmans. Rares sont les villes françaises où on peut faire cinquante mètres sans croiser une enfoulardée. Dans ma région, je ne connais pas une seule sous-préfecture qui ne possède sa ZUP à majorité musulmane. Je pourrais citer de modestes chefs-lieux de canton qui peuvent désormais se vanter d'avoir leur quartier islamique. C'est une colonisation en profondeur de notre pays qui est en train de se produire, mais les spécialistes de l'immigration persistent à nous expliquer que ce n'est rien, qu'il n'y a aucune raison de s'inquiéter, que le territoire français connaît ce type de phénomène de manière répétée depuis l'aube des temps, et que la population française est issue d'un brassage permanent et généralisé, ce qui est scientifiquement faux si l'on en croit de récentes études génétiques [4]. Ces "quelques milliers d'Afghans" vont donc rejoindre les Maghrébins, Turcs, Subsahariens, Tchétchènes, tout ce beau monde qui fait la richesse de la France. Précisons quand même qu'avec environ 5 enfants par femme, l'Afghanistan a un des taux de fécondité les plus élevés d'Asie. Ces "quelques milliers d'Afghans", les allocations familiales aidant, pourraient être plusieurs dizaines voire centaines de milliers dans une génération. Et je connais, dans le cadre de mon travail, des cas de familles afghanes déjà arrivées en France depuis quelques années et auxquelles il faut expliquer que les filles doivent être scolarisées. Mais tout va bien se passer...

 

L'autre conséquence, tout aussi désagréable, est que la victoire des talibans est un signal positif envoyé à tous les islamistes du monde. Notre défaite en Afghanistan efface notre victoire sur l'EI (dont on observerait une résurgence en Irak) et montre nos faiblesses à nos ennemis. Or, dans le monde musulman, les Occidentaux ont pléthore d'ennemis. Ne nous leurrons pas: l'immense majorité des musulmans nous hait, bien au-delà des cercles fondamentalistes. Et parmi les Occidentaux, les Français ont une place à part, du fait de la laïcité et de la liberté de blasphème, qui sont vues comme des marques d'hostilité envers l'islam. Aux yeux de nombre de musulmans, les Français (de souche européenne s'entend) sont les pires des mécréants. Cette victoire de l'islam radical sur les armées occidentales va galvaniser, à n'en pas douter, les djihadistes que la France combat au Sahel et qui sèment déjà la terreur au Mali, au Niger, au Burkina Faso encore récemment, sans parler de Boko Haram au Nigeria. Les exactions de ces groupes radicaux entraînent des déplacements de population de plus en plus importants, dans des régions déjà fragiles d'un point de vue écologique, exposées à des sécheresses et à la désertification. Est-il besoin de préciser que cette gangrène islamiste risque d'alimenter de nouveaux flux migratoires vers l'Europe et surtout la France? Avec toutes les conséquences sympathiques que cela entraîne, comme le fait que certains secteurs de notre territoire donnent de plus en plus l'impression de se situer en Afrique de l'Ouest ou au Maghreb. Enfin, la victoire des talibans peut achever de désinhiber certains dirigeants qui soufflent sur les braises de l'islam radical, comme le président turc Recep Tayyip Erdogan, un autre grand ami de la France.

 

En Europe même, beaucoup de musulmans vont certainement se réjouir, plus ou moins ouvertement, de ce succès des croyants sur les mécréants. N'est-ce pas une preuve que Dieu est du côté des musulmans, et même des plus rigoristes d'entre eux? Fort de ce constat, on voit mal pourquoi les musulmans seraient tentés de faire des concessions ou de donner des gages à une civilisation manifestement inférieure. Bien sûr, les islamistes, et a fortiori les djihadistes, sont minoritaires parmi les musulmans d'Occident. Mais je constate qu'une part importante des musulmans de France, sans être islamiste à proprement parler, subit l'influence de la rhétorique fondamentaliste des salafistes ou des frères musulmans, et oriente sa pratique religieuse dans un sens plus intransigeant, plus rigoriste (avec sans doute un effet de surenchère), ce qui ne peut qu'accentuer le décalage avec la société d'accueil, et au final nourrir du malaise, du ressentiment et de l'hostilité. Lorsqu'on se promène dans certains quartiers (de plus en plus nombreux), on est en droit de se poser la question: compte tenu des règles strictes que respecte un nombre croissant de musulmans "modérés", ces derniers aspirent-ils au fond à une société si différente de celle que veulent les islamistes? Je me permets d'en douter. Le fait que de nombreux musulmans aient en horreur la violence des djihadistes ne doit pas nous faire oublier que beaucoup d'entre eux souhaitent, plus ou moins consciemment, vivre dans une France sinon complètement islamisée, du moins davantage islamo-compatible, une France où l'islam aurait droit à une place plus grande, et à une vraie reconnaissance. En attendant, peut-être, d'ajouter un jour des minarets aux cathédrales transformées en mosquées... Quoi qu'il en soit, les musulmans les plus radicaux peuvent toujours se dire que si les talibans ont gagné malgré des moyens militaires inférieurs à ceux des Occidentaux, pourquoi eux ne pourraient-ils pas l'emporter dans certains pays d'Europe, malgré leur infériorité numérique? D'autant que les islamistes vivant en Occident sont passés maîtres dans l'art de détourner à leur profit et de pervertir les principes de liberté et de droit de l'homme, sans parler de l'exploitation de la mauvaise conscience coloniale.

 

La lutte contre l'islamisme s'apparente au combat contre l'Hydre de Lerne: coupez une tête, et il en repousse deux autres... Les Occidentaux ont coupé la tête de Ben Laden, puis celle de Daech, mais celle des talibans a repoussé, plus vigoureuse et plus féroce. Et puis, il y a les têtes qu'on n'ose pas couper, en Arabie Saoudite, au Qatar, en Turquie. Les Occidentaux n'ont manifestement pas la détermination d'Héraclès.

 

[1] Les fondamentalistes musulmans chiites, qui ne sont pas plus sympathiques, étaient depuis longtemps hostiles aux Etats-Unis. Les relations entre les Etats-Unis et l'Iran sont excécrables depuis la Révolution de 1979. Logiquement, l'Iran et ses affidés (Hezbollah, Houthis) sont plutôt du côté russe. 

 

[2] Eh oui, je suis désolé, mais le fameux commandant Massoud, le Lion du Panchir, ce héros, que dis-je, cette idole en Occident à la fin des années 90, était un islamiste, lui aussi. Un islamiste peut-être plus fréquentable et moins borné que les talibans, mais un islamiste quand même. Et grand massacreur de Hazaras (ethnie chiite afghane) devant l'Eternel...

 

[3] Il y avait en effet des possibilités de jouer certaines ethnies contre d'autres. Les Pachtounes, les plus nombreux, dominent la vie politique afghane depuis longtemps (en fait, le pays a été créé par les Pachtounes) mais ils ne sont pas majoritaires à l'échelle du pays (ils représenteraient autour de 40 % des Afghans) et se concentrent surtout dans la moitié sud. On aurait pu envisager un démantèlement pur et simple de l'Afghanistan, soit en poussant à la partition entre un état du nord à majorité tadjike et ouzbèke et un état du sud à dominante pachtoune, soit en détachant les régions du nord pour les attribuer au Tadjikistan et à l'Ouzbékistan. Il y a plus de Tadjiks en Afghanistan qu'au Tadjikistan! L'Afghanistan est un état récent, qui n'a que peu de cohésion linguistique et culturelle. Pourquoi avoir fait de son intégrité territoriale un principe intangible? On n'a pas eu les mêmes états d'âme à l'heure de démanteler la Serbie...

 

[4] Etudes dont un compte-rendu est donné dans la revue Science & Vie n°1246 de juillet 2021. Je compte consacrer un article à cette question.



31/08/2021
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