Un an de présidence socialiste: déprime pour tous (1)
En ce maussade mois de mai, je vais écrire quelques mots de la non moins maussade première année du quinquennat de François Hollande. La personnalité de M. Hollande m’indiffère. C’est un homme lisse, neutre, effacé. En d’autres temps, il aurait pu convenir, peut-être. Je crois que ce n’est pas l’homme de la situation difficile à laquelle notre nation est confrontée. A moins qu’il ne se révèle dans la suite de son mandat. Toutefois, je mets au crédit du Président l’intervention française au Mali. Tout n’est pas blanc, ni noir, comme souvent. On en a fini avec les sorties de Nicolas Sarkozy, son omniprésence, son agitation perpétuelle. Mais nous sommes passés d’un chef de l’Etat monté sur ressort à un chef de l’Etat fantôme. Est-ce déraisonnable de réclamer le juste milieu ? On va se pencher sur quatre aspects de la politique du gouvernement : le mariage « pour tous », le Mali, la crise et l’insécurité.
Le mariage pour tous
La loi a donc été votée. Il était temps. Nous avons d’autres chats à fouetter (si je puis dire). Non pas que la question soit inintéressante, bien au contraire. J’ai essayé de l’expliquer à un lecteur de ce blog qui me reprochait amèrement d’avoir osé brocarder les sacro-saintes revendications homosexuelles [1]. Je reste fermement opposé au mariage homosexuel, et c’est mon droit. Je considère que le « mariage pour tous » dénature de facto le mariage civil. Ce dernier était pour moi un sacrement républicain, le rappel que la famille est le pilier de la France, et que la République lui prodigue toute son attention. Et cette famille ne peut qu’être la cellule de base qui permet la procréation, et donc la pérennité d’un peuple, d’une société, d’où l’intérêt légitime que lui porte le législateur. La famille a toujours préoccupé l’Etat, et ce bien avant le christianisme, et même dans des sociétés où les relations homosexuelles étaient tolérées voire encouragées (à Athènes et plus encore à Sparte). La famille ne se fonde pas sur les seules affinités ni sur le seul critère affectif. La famille est fondée par un lien biologique, un lien qui ne découle pas d’un choix, un lien qu’on ne peut rompre. D’une certaine façon, la famille est un carcan, qui impose des solidarités entre individus qui ne se sont pas choisis : les parents et leurs enfants. Mais ce carcan, je le crois nécessaire. Je n’ai pas choisi mes parents. Mais ils m’ont élevé, éduqué, nourri, ils ont payé mes études. Bien sûr, on crée d’autres liens, c’est évident et c’est nécessaire. Il y a des gens qu’on peut considérer « comme » étant de la famille. Mais c’est « comme » étant de la famille, ce n’est pas, ce ne sera jamais la famille. Rien ne remplace les liens du sang. Vous ne me croyez pas ? Eh bien, parlez-en à ces nombreuses personnes qui sont nées sous X ou grâce à un don de sperme. Pourquoi ces gens-là remuent parfois ciel et terre pour trouver leur(s) véritables(s) géniteur(s) ? Parce que la plupart des êtres humains veulent s’inscrire dans une lignée, et pas seulement une lignée fictive (sinon, l’adoption ne poserait pas de problème). Chacun souhaite connaître ses ancêtres, ses racines. Tout individu est issu de deux lignées : une lignée paternelle et une lignée maternelle. C’est la réalité. Demain, va-t-on faire croire à des enfants qu’ils ont deux lignées maternelles, ou deux lignées paternelles ? Ce serait une erreur. Des homosexuels peuvent sans doute élever des enfants, certains le font déjà. Mais jusqu’alors, les choses étaient claires : on n’avait pas créé la funeste fiction qui consisterait à dire à l’enfant que ces deux personnes sont ses parents biologiques. Le conjoint de même sexe « fait office » de parent. Mais, encore une fois, « faire office » de parent, ce n’est pas être le parent. Que l’on crée, vis-à-vis de l’enfant, un statut juridique pour le conjoint de même sexe, et de manière générale pour le nouveau conjoint dans le cadre de familles recomposées, je n’y suis pas hostile. Ce que je refuse, c’est que demain, avec le mariage pour tous, des couples homosexuels vont avoir et donner l’illusion de fonder une famille au sens biologique du terme. Ils vont se mentir à eux-mêmes en essayant de se convaincre qu’ils forment une famille « normale ». Or, une famille avec deux pères et pas de mère, ou deux mères et pas de père, ce ne peut pas être une famille « normale ». Attention, je ne dis pas que c’est nécessairement une mauvaise famille. Des enfants élevés par deux parents de même sexe sont heureux ? Fort bien, je félicite les homosexuels qui les ont élevés. Il n’empêche que leur famille est « anormale », au sens d’atypique. Les homosexuels sont par définition différents des hétérosexuels, ils nous l’ont assez répété. Il leur faut à présent assumer. Hier, on nous a rabâché qu’il fallait accepter cette différence, qu’elle était géniale, qu’elle était une richesse sans pareil… et aujourd’hui, certains homosexuels nous disent : « on est différent, mais en fait on est pareil ». Faudrait savoir ! On voit bien à quel point le caprice est devenu le moteur de notre société, au risque de générer d’insolubles contradictions.
La famille hétérosexuelle est et ne peut qu’être la cellule familiale de référence. Non pas parce qu’elle est pure, vertueuse ou choisie par Dieu. Mais simplement parce que la famille hétérosexuelle est la seule qui a la possibilité, sans intervention extérieure, de procréer. Je me souviens qu’au cours d’une manifestation pour le mariage gay, on pouvait lire sur une banderole : « vous nous faites des homos, nous vous ferons des hétéros ». Comment des gens sensés peuvent-ils honnêtement croire à cette phrase grotesque ? Ils auraient pu écrire : « nous vous élèverons des hétéros », mais les faire, allons donc ! Certains humains paraissent avoir oublié leur condition, au point de se prendre pour des démiurges. J’attends avec impatience qu’on me démontre que deux homosexuels peuvent procréer, sans aucune assistance extérieure. Or procréer, c’est là le but de toute famille. Je tiens d’ailleurs à dire qu’on peut vivre, on peut aimer, être aimé, et goûter au bonheur sans famille. Aujourd’hui en France, « fonder une famille » n’est ni une obligation, ni une nécessité (comme dans certains pays où seul le descendant peut accomplir des rites religieux pour le repos des morts, par exemple). Je ne sais s’ils en ont conscience, mais certains homosexuels deviennent franchement ridicules à force de vouloir imiter en tout les hétérosexuels. Ils n’assument pas la différence dont ils se vantent par ailleurs, différence qu’ils utilisent quand elle les arrange, c’est-à-dire lorsqu’elle leur permet d’entonner le petit refrain de la victimisation. C’est la similarité à la carte. D’ailleurs, beaucoup d’homosexuels cohérents ont rejeté le projet de loi, disant avec justesse que cette institution hétérosexuelle ne les concernait pas. Au final, que se passera-t-il ? Les homosexuels vont singer les hétérosexuels, rien de plus. Leurs mariages seront des mascarades. Ne nous trompons pas : les droits ouverts par cette mascarade sont réels, eux. Mais la cérémonie en elle-même sera une mascarade, et pour le coup, elle en deviendra une « pour tous ». A quoi sert le mariage désormais ? Il suffit de signer les papiers, ça suffit. Le guignol en écharpe tricolore devient presque superflu, un vestige folklorique. L’amour ? Allons donc ! Il n’y a pas besoin de mariage pour s’aimer. L’engagement solennel ? Mais c’est l’homme qui est garant de son engagement, et la solennité n’y change rien. La fête ? Elle peut aussi bien être organisée à l’occasion d’un pacs. Honnêtement, qu’est-ce qui empêche, après un pacs de faire un banquet, de louer une salle, d’échanger des serments, des alliances mêmes et de danser jusqu’au petit matin avant de s’envoler pour les Seychelles ?
On ne peut que s’étonner d’ailleurs : de plus en plus d’hétérosexuels trouvent le bonheur en dehors du mariage, c’est donc qu’on peut fort bien se passer du mariage, non ? Les homosexuels, eux, en ont absolument besoin. Etrange. Je pense, mais c’est là un avis personnel, qu’au fond, les défenseurs du mariage gay se fichent pas mal de passer devant l’édile. Le mariage n’est qu’un prétexte, pour se faire entendre, pour mobiliser le ban et l’arrière-ban des pseudo-progressistes, gauche caviar et bobos écolo-diversitaires réunis. C’est aussi un moyen, n’en doutons pas, de diaboliser ses adversaires. Vous êtes contre le « mariage pour tous » ? Alors vous êtes forcément homophobe, intolérant, donc contre l’égalité, contre la liberté, donc contre la République, par conséquent réactionnaire, opposé à la démocratie, nostalgique de Vichy, donc fasciste… CQFD. La seule chose qui intéresse vraiment les défenseurs du mariage pour tous, c’est de provoquer de la haine, de la violence, pour ensuite se poser en victimes. N’oublions pas que les partisans du projet ont comme alliées les très recommandables « Femen » qui cherchent systématiquement à se faire tabasser pour ensuite hurler à la persécution. Il est aussi intéressant de noter que le mariage est ouvert à tous par… le premier Président de la République qui ne soit pas marié ! C’est dire à quel point François Hollande attache de l’importance à cette institution. C’est toujours plus facile de détruire quelque chose quand vous n’êtes pas concerné. Le mariage est une institution qui, de tout temps, a structuré les sociétés. Le mariage est au cœur de la civilisation, avec la question de l’héritage, de la transmission du nom, de l’encadrement de la sexualité. Lors de la Révolution française, les révolutionnaires avaient compris qu’il ne fallait pas laisser le mariage à l’Eglise, d’où la création de ce sacrement républicain qu’est le mariage civil. Aujourd’hui, le mariage civil a cessé d’exister comme institution. Il n’est plus qu’un moment de solennité factice, fait pour flatter l’ego des uns, ou passage obligé pour les autres. Il n’y a plus de mariage républicain. Il ne reste que les mariages religieux. Je n’ai rien contre ces derniers, mais cette évolution est une mauvaise chose.
Pourtant, je l’avoue, je n’ai pas manifesté, je n’ai pas signé de pétition, en un mot je ne me suis pas mobilisé. Tout simplement parce que j’ai considéré que c’était parfaitement inutile. Je veux m’adresser à tous les fervents opposants à la loi, qui ont courageusement battu le pavé : mes amis, il faut savoir reconnaître quand un combat est perdu. De mon point de vue, la situation a toujours été claire : François Hollande s’était engagé à ouvrir le mariage aux couples homosexuels, et François Hollande a été démocratiquement élu en 2012. « Il n’a pas le droit ! » clament certains. Bien sûr que si, il a le droit : le Parti socialiste dispose de la majorité à l’Assemblée nationale, majorité que les électeurs français lui ont accordée lors des élections législatives. Le Président est légitime, et le Parlement aussi. Mettons-nous un peu à la place de François Hollande : il sait fort bien que le mariage gay est l’une des rares promesses qu’il peut tenir. Personne ne peut imaginer sérieusement que demain François Hollande va changer d’avis et annuler sa loi. Il se décrédibiliserait complètement et perdrait toute autorité. Or, vue la crise, nous avons besoin d’un chef de l’Etat qui sait faire preuve d’autorité et tenir la barre dans la tempête. Le Président et son parti sont condamnés à faire passer cette loi. Il serait même choquant que M. Hollande recule. Je pense que cette affaire dépasse ce que le Président et son entourage craignaient. Et puis, tout à fait entre nous, il est assez indécent d’entendre des barons de l’UMP dénoncer le « mépris du peuple ». Ces gens-là ont la mémoire courte. Il n’y a pas si longtemps, certains d’entre eux n’hésitaient pas à faire la sourde oreille lors de manifestations. M. Raffarin ne nous disait-il pas : « ce n’est pas la rue qui gouverne » ? Nicolas Sarkozy proclamait quant à lui, en bombant le torse comme à l’accoutumée : « avec nous, la rue n’a jamais fait la loi dans la République française. » Il se trouve que, pour une fois, je suis d’accord avec l’UMP sur cette question du mariage. De là à aller manifester avec les chefs de ce parti honni, il y a un pas que je n’aurais pas franchi. J’ajoute qu’il est malheureusement évident qu’en persévérant, le mouvement anti-mariage gay ne peut que se radicaliser… et être récupéré à terme par les catholiques intégristes et autres groupuscules peu sympathiques. A présent que la bataille est perdue, à quoi bon s’exposer inutilement aux anathèmes des bien-pensants ?
Cela étant dit, les méthodes utilisées par les partisans de la loi sont inacceptables. Ainsi, l’odieuse agression de deux jeunes homosexuels a été récupérée et exploitée d’une façon ignominieuse pour jeter l’opprobre sur les opposants, dont la majorité est composée d’honnêtes gens [2]. La gauche, comme à son habitude, se livre à de basses manipulations à coup d’insinuations et d’amalgames. Et ces gens-là sont les professeurs de morale de la France ! Il est inacceptable d’incriminer des citoyens qui ne font qu’exprimer leur opinion, c’est-à-dire user d’un droit sacré, inviolable et imprescriptible en démocratie (du moins, qui devrait l’être). Car, enfin, s’il devient interdit de blesser telle ou telle communauté, autant instaurer tout de suite la loi martiale et la dictature du silence. C’est toujours la même méthode, que je dénonce inlassablement : le crime de lèse-minorité. Vous critiquez l’immigration, les musulmans, le communautarisme ethnique et religieux des Maghrébins et des Subsahariens ? Vous êtes racistes. Vous êtes opposés au « mariage pour tous » ? Vous êtes homophobes. Vous condamnez telle ou telle action israélienne ? Vous êtes antisémites et nazis. Assez de ces misérables procès d’intention qui ne grandissent pas la vie politique. Pouvons-nous, oui ou non, admettre une bonne fois pour toutes que nous ne serons jamais tous du même avis ? Il est bien normal que chacun soit convaincu d’avoir raison. Il faut des convictions. Mais, de grâce, laissons les autres exister et s’exprimer, combattons-les loyalement, calmement, avec des arguments au lieu d’invectives. La gauche et l’extrême-gauche ont le droit de manifester, tout comme la communauté homosexuelle. Les gay pride ne sont pas interdites que je sache. Alors, oui, les conservateurs, les catholiques, les anti-mariage gay, même les extrémistes de droite ont le droit de se sentir concernés et ils ont le droit de manifester. En revanche, ils n’ont pas le droit d’appeler à la violence, ce qui semble être le cas d’une minorité d’entre eux, prête à en découdre. Je condamne les factieux. De même, si pénible que cela puisse être (et je conçois que cela le soit), il faut se plier aux règles de la démocratie : on ne peut pas refuser l’application d’une loi votée selon les procédures prévues par la Constitution. C’est seulement en étant irréprochables sur le respect de la loi que nous pourrons être d’autant plus sévères avec une certaine gauche qui, elle, pratique le civisme sélectif, en introduisant cette aberration de « désobéissance civile ». Sous des dehors sympathiques (tolérance, refus de l’injustice, combat contre les inégalités), on sème les germes du chaos. En effet, à quoi pourrait bien ressembler une société dans laquelle chacun choisirait de respecter les lois qui lui conviennent en fonction de son éthique personnelle ? En tant que citoyen, j’accepte la loi créant le « mariage pour tous », mais je maintiens que c’est une erreur et j’attends de mes adversaires qu’ils respectent de même les lois qui ne leur plaisent pas et qui me conviennent. Comme celles réprimant l’immigration clandestine…
La tolérance, parlons-en. Une partie de la gauche emploie ce terme mais ignore ce qu’il signifie. La tolérance, ce n’est pas imposer à tout le monde de tout respecter, de tout accepter, de tout aimer. La tolérance des gauchistes et des bobos arrogants venus des salons de la gauche caviar made in Sciences Po est, quand on y réfléchit, contraignante et liberticide. Car cette tolérance contient un impératif d’amour. Il ne s’agit pas seulement de tolérer l’autre, non, il faut également l’aimer, l’apprécier, le louer, le protéger, lui accorder en tout une bienveillance excessive. Ainsi, il ne suffit pas de tolérer les homosexuels, il faut approuver l’homosexualité, dire et répéter que les homos sont forcément des gens bien, que l’homosexualité, c’est fun, c’est cool, c’est moderne, c’est bien voire mieux. « La sodomie ouvre l’esprit » disait une banderole brandie au cours d’une gay pride provinciale il y a quelques années. N’est-ce pas ? Et c’est exactement la même chose pour les immigrés : il ne suffit pas de supporter la plèbe issue de l’immigration maghrébine et subsaharienne, non, il faut dire, publiquement, que ce sont des gens biens, qu’ils nous enrichissent de leurs différences, qu’ils sont vertueux, loyaux, patriotes, ouverts, bref des citoyens exemplaires. Il faut les aimer et les respecter. Et bientôt, pourquoi pas, peut-être faudra-t-il se prosterner. Il faut dire aussi que l’islam est une religion de paix et de tolérance, alors même que le premier imbécile venu qui se renseigne un tant soit peu sur la vie du prophète Mohammed découvrira sans difficulté que les tout premiers musulmans constituaient une confrérie à caractère militaire. Et si ces gens, immigrés et/ou musulmans, tournent mal, il faut leur pardonner, les excuser et incriminer « la société » (traduction : les Français natifs) qui ne les aime pas. Eh bien moi, je revendique le droit de critiquer, de rejeter, et même de détester et de haïr. D’instinct, je me méfie de ceux qui « aiment tout le monde ». A force d’aimer la Terre entière, ces gens-là en viennent bien souvent à détester leur voisin. J’ai pu ainsi constater que beaucoup d’enseignants « de gauche » (ils ne le sont pas tous), animés de bons sentiments, militants (au moins en paroles) contre les inégalités, les injustices, la pauvreté, l’esclavage des enfants (rayez la mention inutile) sont bien souvent des personnes égoïstes, détestables, qui passent leur temps à médire de leurs collègues, et parfois prêts à vous faire les pires vacheries. Bref, de parfaits hypocrites. Et ce genre de conformiste bien-pensant est plus répandu qu’on ne le croit.
Venons-en à présent à l’homophobie. D’abord, il ne me paraît pas inutile de rappeler qu’une véritable campagne d’hétérophobie a accompagné les « débats » sur le projet de loi. Nous avons tous entendu, je pense, le réquisitoire implacable lancé contre la famille traditionnelle avec des arguments du genre : « franchement, quand on voit tous ces couples hétérosexuels divorcés, déchirés, en proie à l’alcoolisme et à la violence, hein, on se dit que beaucoup d’enfants seraient quand même plus heureux chez un couple homosexuel qui les aimerait et en prendrait soin ». Parce que vous ne le savez peut-être pas, mais les homosexuels, eux, ne sont jamais alcooliques ni violents, bien sûr. Grosso modo, certains nous expliquent que la reconnaissance des familles homoparentales se justifie par l’indignité de nombreux parents hétérosexuels. Sauf que ceux qui réclament le mariage pour tous sont les héritiers idéologiques de ceux qui ont violemment attaqué la famille depuis Mai 68. Pour moi, la famille traditionnelle est une norme et un modèle. Comme tout modèle, il est en partie fictif. Bien évidemment, il y a de nombreux couples hétérosexuels qui fonctionnent mal, qui n’élèvent pas correctement leurs enfants, et je suis bien placé pour le voir. Il n’en demeure pas moins que, répétons-le, la famille traditionnelle est la seule à pouvoir appeler à la vie des enfants de manière naturelle, sans recourir à l’assistance de la société, car la Procréation Médicalement Assistée (PMA) et la Gestation Pour Autrui (GPA) ont un coût. Or certains socialistes estiment que la Sécurité Sociale pourrait rembourser ces procédés dans un souci d’égalité. Eh bien je suis d’accord avec Henri Guaino pour dire que je n’ai pas envie de vivre dans une société où se pose ce genre de débat. D’autre part, je pense que la République gagnerait à essayer de défendre la cohésion des familles traditionnelles, au lieu de promouvoir de soi-disant modèles alternatifs. Que ce soit dans les nombreux divorces, dans les familles recomposées, ou dans cette affaire de mariage homosexuel, on s’aperçoit que c’est toujours le caprice de l’individu adulte qui l’emporte sur l’intérêt de l’enfant. Aujourd’hui, trop de gens font des enfants… parce qu’ils en ont envie, comme ils désirent s’acheter des fringues. Or il ne suffit pas d’avoir envie de faire un enfant, il faut aussi avoir la volonté de l’élever. Et dans notre monde moderne, éduquer sa progéniture n’est pas toujours aisé. Fonder une famille entraîne des devoirs contraignants, chacun devrait y réfléchir. Cela suppose, par exemple, s’intéresser un tant soit peu à la scolarité de son enfant. Je le dis parce que, dans nos collèges, nous sommes confrontés à des parents (divorcés ou pas d’ailleurs) aux abonnés absents. Et pourtant, ces gens ont le dernier mot en matière de passage dans la classe supérieure. La nouvelle loi de « refondation de l’école » aggravera cela en supprimant les commissions d’appel pour les redoublements. Dès lors, à quoi bon faire des conseils de classe ? Les enseignants ne servent à rien, leur avis n’est pas écouté. Tout cela dénote le règne de l’individualisme forcené et de l’irresponsabilité, de la démagogie et de l’assistanat, ce qui n’empêche pas les parents irresponsables d’imputer aux professeurs les échecs de leurs petits chéris.
Sur l’homophobie proprement dite, je dirai ceci : il y a homophobie et homophobie. Il faut bien distinguer trois choses : les homosexuels en tant qu’individus, les associations qui constituent le lobby homosexuel, et enfin l’homosexualité en tant que comportement. Si par homophobie, on entend la haine des personnes homosexuelles, alors je rejette ce qualificatif. Je ne vais pas dire, comme beaucoup, que j’ai des amis homosexuels. Je n’en ai point, et j’en connais peu. Sans doute m’est-il arrivé d’en croiser sans le savoir, j’ai pu ici ou là soupçonner telle ou telle personne « d’en être », comme on dit. Mais la vie privée des gens ne me regarde pas. Je reconnais le droit à chacun d’avoir des relations sexuelles consenties avec la personne de son choix. La liberté individuelle, c’est cela. En revanche, qu’on n’attende pas de moi que je dise du bien des associations homosexuelles, des défenseurs de la Cause. La rhétorique anti-homophobie reprend les antiennes de sa cousine antiraciste. Il y a un méchant : le Français blanc, catholique, crâne rasé, le vilain homophobe. Parfois, timidement, les associations gays sont obligées de reconnaître à demi-mot que l’homophobie dans les quartiers d’immigrés maghrébins et subsahariens est bien plus virulente que l’homophobie « ordinaire » des petits blancs. Mais on ne le dit pas trop, car conformément à la doctrine Taubira, qui vaut pour l’esclavage comme pour la délinquance ou l’homophobie, les jeunes des « quartiers défavorisés » sont déjà tellement stigmatisés, ils souffrent tant, qu’on ne va pas augmenter le poids de leur fardeau. Vous comprenez, cela encouragerait les discriminations. Je pense que les associations homosexuelles ne représentent qu’une minorité de gays, ceux qui ont de l’argent, de l’ambition, ceux qui ont envie de peser sur la vie du pays, et de pourrir la vie de leurs autres concitoyens, homosexuels compris. Enfin, concernant l’homosexualité en tant que comportement, il est vrai que je la regarde sans aucune bienveillance [3]. J’y vois une forme de narcissisme. On ne m’ôtera pas non plus de l’idée qu’il y a un effet de mode, en même temps qu’un marqueur social : il y a des milieux, dans l’art ou la « création » par exemple, où il est de bon ton d’être homo. De toute façon, ce n’est pas parce que ça a toujours existé qu’on est obligé d’approuver. C’est comme l’adultère : doit-on, parce que ça existe, trouver que tromper son conjoint est une belle action ? Pour autant, je ne réclame pas l’exclusion des homosexuels de la société, je ne les considère ni comme des malades, ni comme des pervers, je ne réclame pas la pénalisation de l’homosexualité et je rejette formellement toute violence ou appel à la violence envers ces personnes. Encore une fois, chacun est libre. Y compris d’émettre des réserves sur l’homosexualité et sur le combat des associations communautaires.
Attention, le plus ancien commentaire se trouve tout en bas, et ensuite (Blog4ever ayant changé l’interface), il y a un système de réponse directe.
Il faut noter le soin extrême apporté à l’exploitation médiatique de cette agression en particulier (alors que des agressions homophobes se produisaient bien avant le débat sur le mariage, avec une violence souvent comparable), pour travailler ensuite à la culpabilisation systématique de tous les opposants au projet de loi. Un procédé immonde, qui devrait faire réfléchir. Après tout, Pisistrate, pour devenir tyran d’Athènes au VI° siècle, se fit passer pour une victime après un simulacre d’agression contre sa personne, organisé par lui-même… Dans tous les cas, l’émotion est utilisée avec un rare cynisme.
Notons de surcroît la contradiction entre ces deux phrases de l’article, pourtant peu éloignées :
« […] ce crime homophobe n’est pas directement lié aux dérives du débat sur le mariage pour tous. »
« Pour autant, il faudrait être sourd, aveugle ou sacrément de mauvaise foi pour refuser d’admettre que Wilfred et Olivier sont des victimes collatérales de ce pourrissement de la folle lutte des opposants. »
Vous avez compris ? Ce n’est pas la faute des opposants… mais un peu quand même. Remarquez aussi l’expression « la folle lutte des opposants ». Est-ce à dire qu’il faut être fou pour être contre le mariage des personnes de même sexe ? Etrange façon de poser le débat.
Et la victime n’a pas manqué de faire la tournée des plateaux de radio et de télé
http://www.youtube.com/watch?v=kKuaoqHef_k
On en viendrait presque à se demander si les partisans du mariage n’avaient pas furieusement besoin de cette agression…
[3] Je m’en suis expliqué ici :