Un nouveau partenaire, l'ARSIN
Pas si nouveau que cela en réalité, puisque l'Association Républicaine pour le Socialisme et l'Indépendance Nationale (ARSIN) prend la succession du blog Socialisme&Souveraineté. Ce dernier ambitionnait de devenir un parti politique, malheureusement il est souvent bien difficile d'échapper à la malédiction groupusculaire lorsque l'on manque de moyens et de réseaux. Malgré la qualité de leur réflexion (que n'égale pas toujours celle d'hommes politiques médiatiques ou de mouvements connus), les camarades de Socialisme&Souveraineté ont décidé de mettre fin à l'aventure. Une aventure très coûteuse en temps et en effort, pour un résultat qui pouvait apparaître bien modeste. Mais une aventure formatrice.
L'ARSIN part sur des bases différentes, et n'a pas vocation à devenir un parti politique. Il s'agit plutôt de créer une plate-forme d'échanges et de réflexion pour la gauche souverainiste et socialiste, et tous ceux qui s'en rapprochent dans certains domaines. Ainsi, en tant que défenseur de la souveraineté nationale, partisan de la République sociale et eurosceptique déclaré, je me trouve avoir des points communs avec les membres de l'ARSIN, même si je ne suis pas socialiste et si je ne me définis pas comme quelqu'un « de gauche ».
L'ARSIN associe un certain nombre de blogueurs de sensibilités diverses, mais unis par un attachement à la France et à la République (même si tout le monde ne met pas tout à fait la même chose derrière ses mots). Surtout, son site peut devenir un espace de débat intéressant, alors que beaucoup de blogs ou de forums politiques se ferment à toute contradiction pour se complaire dans le confort unanimiste. Un confort bien stérile qui ne prépare pas à ce qui est le fondement du combat politique en démocratie : convaincre.
Comme je l'ai déjà dit, il ne faut pas avoir une vision trop idyllique de la démocratie. Si cette dernière doit mener au consensus, elle perd son intérêt, et l'abstention monte. La démocratie repose sur la confrontation à la tribune de l'Assemblée ou dans les médias, en lieu et place d'une guerre civile. Mais la démocratie n'a pas vocation à mettre tout le monde d'accord. Je le dis parce que certains, à gauche mais pas seulement, ont l'air de penser que la finalité de notre démocratie, c'est que tous les citoyens français soient de leur avis. Et pour convertir le récalcitrant, tout est bon : menaces, anathèmes, parallèles sordides, et j'en passe. Nous devons nous insurger contre cette pensée, non pas unique, mais dominante qui cherche à faire taire ses contradicteurs par des moyens insidieux.
Un totalitarisme doux. Certains d'ailleurs commencent à ouvrir les yeux. Croyez-le ou non, il y a quelques semaines, dans une conférence des Rendez-vous de l'Histoire de Blois, j'ai entendu Hervé Gaymard, ancien ministre et actuel député UMP de Savoie, dénoncer ce totalitarisme d'un nouveau genre, selon ses propres termes. On aurait d'ailleurs aimé qu'il développe, mais ce n'était pas le sujet de l'intervention.
Souhaitons donc que l'ARSIN soit un espace de débat et de réflexion enrichissante, afin qu'internet participe pleinement à la diffusion d'un esprit civique tout en remédiant (un peu) aux lacunes des médias qui, s'ils informent parfois utilement nos compatriotes, ont trop tendance à éluder la complexité de certains faits, à livrer une vision manichéenne du monde et à se transformer parfois en instrument de propagande à la solde du pouvoir. Rappelons comment l'opinion a été « préparée » à l'intervention en Libye...
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