Nationaliste Social et Ethniciste

Nationaliste Social et Ethniciste

Redéfinir l'identité française au XXI° siècle (2)

La question ethnique et le droit du sol

Nous abordons là une question complexe. Il existe en France une « thèse officielle » affirmant qu'il n'existe pas d'« ethnie française ». Je m'inscris en faux contre cette idée. Il y aurait ainsi une ethnie allemande, anglaise, suédoise, polonaise, et il n'y aurait pas d'ethnie française ? S'il n'y a pas d'« ethnie française », alors qui sont les « Français de souche », ceux qu'on appelle, avec parfois un brin de mépris, les « souchiens » ou encore les « Gaulois » ? J'ai déjà essayé de montrer que, selon moi, il existe bel et bien une ethnie française, distincte cependant de la nation française [1]. Je ne vais pas reprendre tout le raisonnement, mais en résumer les points essentiels : d'abord, « ethnie » n'est pas synonyme de « race », car une ethnie se définit par des « caractères de civilisation » communs comme la langue et la culture, et non par la parenté biologique qui, elle, définit la race ; par conséquent, à partir du moment où une population partage la langue française et certaines habitudes culturelles (pratique religieuse, forme de sociabilité, fête collective, habitudes alimentaires,...), on peut en conclure qu'il existe ce qui ressemble furieusement à une ethnie française. Et le fait que persistent des différences régionales n'est pas un obstacle. Quelles sont les caractéristiques de cette introuvable « ethnie française » ? L'ethnie française regroupe des populations européennes « blanches », d'origine diverse (principalement néolithique et celtique, avec de modestes apports grecs, italiques, germaniques, orientaux, scandinaves...), de langue romane et de tradition chrétienne à dominante catholique. Cette ethnie peut se diviser en deux sous-ensembles : le premier est centré sur le grand Bassin parisien et englobe les deux tiers nord de l'Hexagone, à l'exception de la Bretagne et de l'Alsace ; le second, qu'on pourrait qualifier de « méditerranéen », où la culture est davantage marquée par les influences italiennes, catalanes, etc. Contrairement aux régionalistes, je ne pense pas que la ligne de démarcation linguistique entre langue d'oïl et langue d'oc soit pertinente, car les Auvergnats et les Limousins, de langue d'oc, ne sont pas du tout méditerranéens et sont plus proches de leurs voisins berrichons ou bourbonnais de langue d'oïl que des Provençaux ou des Languedociens. Les brassages interrégionaux, importants à partir du XIX° siècle, ainsi que la diffusion d'une langue et d'une culture communes par l'école à la même époque s'apparentent à un processus d'« ethnogenèse » (= constitution d'une ethnie par agrégation d'éléments parfois disparates). Ainsi, si je prends mon cas personnel, j'ai des ancêtres languedociens, limousins, bourbonnais, mainiots, tourangeaux, je suis donc un bon exemple de cette ethnogenèse par brassage interrégional. Or les historiens de l'immigration et du « creuset » français ne voient pas cet aspect fondamental : la construction nationale française s'est accompagnée d'une véritable ethnogenèse, où le politique et le culturel se mêlent intimement, jusqu'au milieu du XX° siècle.

 

Toutefois, il existe historiquement d'autres ethnies en France métropolitaine : les Basques, les Bas-Bretons, les Alsaciens, qui ne sont pas de langue romane et ont parfois des traits culturels spécifiques. L'Alsace, par exemple, se rapproche des pays rhénans de culture germanique (ce qui ne fait pas d'elle une région allemande ou « moins française », je le précise). Bien que de langue romane, la Corse possède une histoire qui la lie fortement à certaines régions italiennes comme la Ligurie (Gênes) ou la Toscane. Toutefois, il faut bien être conscient que ces particularismes régionaux tendent à s'estomper du fait des brassages et de la mobilité : beaucoup de Bretons et de Corses vivent en-dehors de leur région d'origine et ont épousé des locaux. Par conséquent, une hypothétique indépendance de la Bretagne ou de la Corse poserait d'insolubles problèmes sur la définition même du Breton ou du Corse. Prenons un exemple : Le fils de Charles Pasqua, Pierre (décédé quelques mois avant son père, paix à leurs âmes) est Corse par son père et Québecois par sa mère. Alors, serait-il de droit citoyen d'une Corse indépendante ? Et que dire de la « diaspora » bretonne répartie dans tout l'Hexagone ? Un nom breton suffit-il à faire un Breton même si seul l'arrière-grand-père paternel venait de cette contrée ? Si l'on ajoute à cela que le français est quand même devenue la langue maternelle de ces ethnies périphériques, on voit bien que Bretons, Corses et Alsaciens sont en train de se fondre dans l'ethnie française, qui constitue en fait une synthèse (et une très belle synthèse) des populations « de souche » vivant en France. L'ethnie, contrairement à la race, n'est ni naturelle, ni héréditaire, ni complètement fermée : ainsi l'ethnie française a pu absorber des descendants d'Espagnols, de Portugais, de Polonais, d'Italiens, etc. Ces derniers ont pleinement adopté la langue française, la culture française, ont donné des prénoms français à leurs enfants, et ont renoncé à la culture de leur pays d'origine sans pour autant oublier leur origine (souvent rappelée par le nom de famille). Les juifs constituent un cas un peu particulier : ils allient souvent la culture juive à la culture française, et ont cette étrange particularité de constituer une ethnie (et même deux, car Séfarades et Ashkénazes n'ont pas la même culture) à part tout en étant parfois assimilés. Les immigrés du Maghreb, d'Afrique subsaharienne, d'Asie orientale et leurs descendants constituent également des ethnies distinctes à partir du moment où ils entendent conserver une culture particulière et l'usage d'une langue spécifique (l'arabe, le turc).

 

On peut dire que la nation française est aujourd'hui pluriethnique. Rien qu'en métropole, on vient de le voir, cohabitent plusieurs ethnies. Mais si on regarde le territoire français à l'échelle mondiale, la diversité est également importante : les Antillais, les Guyanais, les Réunionais, les Kanaks, les Polynésiens constituent autant d'ethnies distinctes avec parfois une langue particulière, mais plus souvent une culture (gastronomie, croyances, musique) spécifique, liée à l'histoire et au climat, qui étonne et dépayse le métropolitain. Pourtant, les Antillais sont Français depuis plus longtemps que les Savoyards ! De ces exemples, certains tirent la conclusion hâtive que la diversité serait en quelque sorte inscrite dans les gènes de la France. C'est une erreur. Ancienne puissance impériale, la France conserve de cette époque un héritage avec ses territoires d'outre-mer. Mais la France ultramarine est un cas à part, ancien espace colonial de métissage, dont les spécificités s'expliquent avant tout par la distance et l'histoire. En France métropolitaine, l'histoire récente est celle de l'ethnogenèse, c'est-à-dire de la fusion progressive des populations de différentes provinces (voire originaires de pays étrangers) en une seule communauté culturelle et linguistique, autrement dit en une seule ethnie. Or, l'immigration de populations rétives à l'assimilation, qui entendent conserver (ou réactiver) une identité propre, interrompt ce processus d'ethnogenèse. Et je pense tout particulièrement aux populations musulmanes du Maghreb et de Turquie, mais cela concerne également les noirs (y compris ultramarins) de métropole qui entendent promouvoir une « identité noire » comme les membres du CRAN, les Asiatiques tentés eux aussi par le communautarisme, certains juifs, voire de jeunes Portugais ou d'origine portugaise qui ne se reconnaissent pas comme français, etc. Nous avons, je pense, un vrai problème de fragmentation ethnique de la société française.

 

Nous assistons de plus à une concurrence ethnique sur le sol national. Jusqu'à présent, l'ethnie française était l'ethnie dominante, et elle absorbait les autres, ou du moins les autres reconnaissaient sa prééminence. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Les ethnies minoritaires, pour certaines d'entre elles, essaient de « coloniser » des portions du territoire français en y implantant leurs cultures, leurs langues, leurs codes. Il arrive fréquemment que des parents de collégiens (entre 11 et 15 ans donc) nés en France ne parlent pas ou mal le français. Autrement dit, des gens qui vivent en France depuis au moins une dizaine d'années (et parfois bien plus) continuent à parler turc ou arabe, à la maison et dans la vie quotidienne car ils n'ont pas daigné apprendre le français. On m'a rapporté qu'un collège de ma région envisageait de proposer l'enseignement de l'arabe dès la 6ème pour éviter que les enfants du quartier ne l'apprennent dans la mosquée voisine... Voilà où nous en sommes. Je ne sais pas s'il faut parler de « Grand Remplacement », mais le fait est qu'on assiste à une véritable substitution de population dans certains endroits. Et je peux affirmer que la cohabitation pluriethnique est bien moins harmonieuse que ce que croient les intellos bobos bienpensants qu'on voit sur les plateaux télé. J'ajoute que la gestion de cette diversité ethnique à l'école est un véritable casse-tête, car elle va naturellement de pair avec des exigences communautaristes croissantes. Non seulement ces ethnies minoritaires se développent grâce à l'immigration, mais elles cherchent à absorber les natifs : ainsi les conversions à l'islam, qui entraînent l'arabisation des néophytes (nouveau nom en arabe, adoption de coutumes et de vêtements du monde arabe), participent à l'affaiblissement de l'ethnie dominante, dont l’État ne défend même plus le modèle culturel. Ainsi la France s'arabise, s'africanise, s'islamise, et au final se balkanise. Et encore ! Les Serbes, les Croates et les Bosniaques parlaient à peu près la même langue. Même en Afrique du Sud ou aux États-Unis, la plupart des habitants, blancs ou noirs, partagent des références chrétiennes. Ici, en France, les différences ethniques s'ajoutent aux différences religieuses, et c'est un cocktail explosif qui se prépare. Qu'y a-t-il de commun entre un Français de souche agnostique et un salafiste d'origine maghrébine qui ne parle qu'arabe la plupart du temps ? Même pas la volonté de « vivre-ensemble »...

 

Je le dis franchement : je n'ai jamais cru, et je ne crois toujours pas que les sociétés ethniquement bigarrées, diverses, hétérogènes soient plus riches, plus stables ou plus égalitaires. La Finlande est certainement bien plus égalitaire que la France, et nettement moins pluriethnique. Le Japon est plus riche que la France, avec une diversité bien moindre. Mais surtout, je ne pense pas que les sociétés pluriethniques soient nécessairement plus tolérantes et moins racistes que les autres. Les pays anglo-saxons, tout comme les pays latino-américains, connaissent un niveau de racisme et d'intolérance très élevé. En Chine, les rapports de l’État (qui défend sans complexe la culture de l'ethnie majoritaire des Hans) avec les minorités ethniques périphériques (Ouïghours, Tibétains) sont loin d'être simples. Pensons à l'Irak ou à la Yougoslavie. Et je ne parle pas de l'Inde. Pour la majorité des états, la diversité, qu'elle soit ethnique ou religieuse, est en réalité un problème en dépit des fanfaronnades de façade. Je pense qu'une société ethniquement homogène a davantage de cohésion et d'unité. Et elle assimile plus facilement, puisque l'assimilation n'est jamais qu'un processus d'homogénéisation culturelle et linguistique (donc ethnique). Par conséquent, je pense que la diversité ethnique est un obstacle à l'unité nationale de la France et il m'apparaît utile de la réduire. Comment faire ?

 

Outre les propositions énoncées dans la première partie, je pense qu'il est temps de revenir sur le droit du sol. Rappelons d'abord que la France applique le droit du sang et le droit du sol. Le droit du sang, c'est être Français parce qu'on est fils de Français, même si on naît à l'étranger. Le droit du sol, c'est être Français parce qu'on naît sur le sol français, même si on est étranger. Le droit du sol a déjà connu des restrictions, et je suis favorable à des restrictions plus grandes encore : il ne doit plus y avoir de naturalisation automatique. Les étrangers vivant en France, qu'ils y soient nés ou non, doivent pouvoir demander la nationalité française, bien sûr. Mais pourquoi donner un avantage à celui qui est né ici ? L'acquisition de la nationalité française doit être le résultat d'une démarche personnelle, volontaire, politique au meilleur sens du terme. Elle doit s'accompagner, je le répète, de l'abandon de toute autre nationalité. Elle doit se mériter et la France doit pouvoir décider qui elle accepte et qui elle refuse. Naturellement, je suis favorable à un durcissement des conditions d'accès à la nationalité française pour les étrangers. Une bonne maîtrise de la langue française, des connaissances sur la géographie, l'histoire, les symboles de la France sont pour moi indispensables. Cela pourrait prendre la forme d'un petit examen. Rendre la nationalité française difficile à acquérir, c'est redonner de la valeur à notre nationalité qui, à force d'être généreusement distribuée à n'importe qui, et notamment à des enfants d'immigrés qui se sont juste donnés la peine de naître ici, a perdu toute considération. Ce qui est rare est précieux. En attribuant la nationalité française avec parcimonie, on la rendra d'autant plus désirable, on créera une émulation parmi les étrangers souhaitant devenir Français. Et on peut étendre cela aux visas et cartes de séjour. Couplée à la suppression de la double nationalité et à l'interdiction pour les ressortissants des anciennes colonies de devenir Français, cette mesure permettrait sans doute de porter un coup à la « diversité » qui menace l'unité nationale. L'identité de la France ne se résume sans doute pas à la question ethnique, mais l'identité nationale repose malgré tout sur une ethnie particulière, qui a fixé le cadre culturel et linguistique du pays. Vouloir en finir avec ce carcan, c'est vouloir la destruction pure et simple de la France.

 

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04/07/2015
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