Nationaliste Social et Ethniciste

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Egalité des chances ou racisme anti-blanc?

Et revoilà la fameuse, l'incontournable, la sempiternelle "égalité des chances", promue "priorité du quinquennat", la dix-huitième ou la dix-neuvième, je ne sais plus, tant ce mandat aura compté de priorités. Le président s'est soudain avisé que la haute fonction publique, et l'élite du pays en général, manquaient de diversité, ne reflétaient pas assez "le vrai visage de la France". C'est d'ailleurs très injuste: on s'est récemment aperçu qu'il y avait autant de pédophiles et de violeurs dans les milieux intellectuels parisiens que dans les campagnes arriérées dont on moque volontiers la consanguinité ou les moeurs sexuelles déviantes. Donc le gouvernement veut plus de diversité parmi les élites. Officiellement, il s'agit bien évidemment de "diversité sociale", il faudrait davantage de "jeunes de milieux défavorisés" à Sciences Po, à l'ENA, à Centrale ou à Polytechnique. Mais cette rhétorique relève de l'escroquerie, car il s'agit en réalité de favoriser la diversité ethnique, et rien d'autre. Pourquoi cette conclusion péremptoire me direz-vous? C'est simple: les "jeunes de milieux défavorisés" qui bénéficieront de passe-droits (il n'y a pas d'autre mot, désolé) seront plus que probablement sélectionnés parmi les élèves des établissements du Réseau d'Education Prioritaire ("REP" et "REP plus" dans le jargon de l'Education Nationale). Or, ces établissements se rencontrent essentiellement dans les quartiers urbains à forte population issue de l'immigration. Non point d'ailleurs que la misère soit exclusivement présente dans ces quartiers: j'ai eu l'occasion de travailler dans des établissements ruraux où les élèves de milieux défavorisés étaient nombreux. Seulement voilà, ils étaient majoritairement blancs, alors ils n'intéressaient pas les décideurs qui, depuis des années et de plus en plus, ne se préoccupent que des seuls "racisés". Un certain nombre d'établissements ruraux ont le profil pour être classés en REP, mais le constat est là, ils le sont rarement. Est-ce un effet de la lutte contre le "privilège blanc"?

 

Derrière cette tarte à la crème qu'est devenue l'égalité des chances, il y a également cette volonté obstinée, pour ne pas dire obsessionnelle, et quasi-inquisitoriale de traquer la moindre présomption de discrimination. Je voudrais m'arrêter un instant sur cette notion de discrimination dont l'usage abusif est en train de ronger la société et de dévoyer la législation. Les discriminations existent, c'est un fait: refuser une promotion à une femme parce qu'elle risque de tomber enceinte, refuser un logement ou un emploi à une personne en raison de son origine, de sa couleur de peau, licencier une personne jugée trop âgée, tout cela arrive bel et bien en France. A côté de ces discriminations illégales, il faut quand même bien comprendre qu'il existe un certain nombre de discriminations non seulement légales, mais également nécessaires. Si dix personnes se présentent pour postuler à un emploi, à la fin, une seule est embauchée. Les neuf autres, noires ou blanches, de sexe masculin ou féminin, chrétiennes ou musulmanes, homosexuelles ou hétérosexuelles, sont de facto "discriminées". Quand vous passez un concours de la fonction publique, ceux qui sont recalés sont "discriminés". Quand vous êtes amoureux, et que l'objet de vos désirs choisit un rival, vous êtes "discriminés". La discrimination, désolé de le dire, fait partie de la vie. Que ce soit dans le domaine professionnel ou amoureux, il arrive toujours des moments où c'est l'autre qui est choisi et pas nous. Et parfois, ça paraît très injuste parce que l'autre n'est pas forcément plus compétent, plus diplômé, plus amoureux ou plus attentionné. Mais c'est comme ça. Que la loi réprime les injustices les plus criantes, les plus visibles, les plus indéniables, c'est sans doute souhaitable. Pour le reste, il faut accepter l'idée qu'on n'est pas toujours choisi, même quand on a fait des efforts. Ajoutons à cela qu'il paraît bien difficile d'empêcher un patron d'embaucher en priorité son neveu ou le fils d'un copain. On peut le regretter, mais le fait est que le monde, et tout particulièrement le monde de l'entreprise privée, fonctionne à partir des réseaux, des connivences, sur le mode de la cooptation. Dans la fonction publique et au sein des "Grandes Ecoles", les concours aujourd'hui tant décriés sont précisément ce qui permet d'éviter (ou du moins de limiter) le recrutement par réseau de copinage.

 

Or quel est l'objectif de cette ambitieuse politique de l' "égalité des chances"? Il s'agit en fait de contourner les concours, au profit de "recrutements sur dossier" aujourd'hui destinés à promouvoir des "jeunes issus des quartiers défavorisés", et demain étendus à tous. Et que croyez-vous qu'il arrivera? Les élites placeront leurs rejetons grâce à leur entregent, et s'achèteront une bonne conscience en accordant charitablement quelques places aux jeunes racisés des cités sensibles. Je me permets de faire remarquer que ce comportement est assimilable à une forme de racisme: on crée ni plus ni moins des profils de "noir de service" ou d' "Arabe de service" dans les Grandes Ecoles, un peu comme dans les films ou séries américaines (et de plus en plus européennes) où l'on s'arrange pour qu'il y ait un acteur noir, arabe ou métis parce que... Parce qu'il en faut un, ça montre "le vrai visage" de la société, même lorsque ça devient ridicule (par exemple faire jouer un personnage historique européen par un acteur de couleur). Si j'étais noir ou arabe, je serais horrifié de me voir accorder une place à Sciences Po ou à l'ENA comme on donne l'aumône aux pauvres mendiants. Il y a d'ailleurs un effet pervers: le fait d'intégrer une école prestigieuse par le biais d'une "filière parallèle", sans passer un concours exigeant et sélectif, vous place beaucoup plus sous la dépendance de ceux qui, dans leur incommensurable bonté, vous ont élevé. Et gare à vous si vous oubliez d'être redevable, car ceux qui vous ont tiré du caniveau pourraient tout aussitôt vous y renvoyer. Il faut dire également que le jeune issu de milieu défavorisé n'échappe pas pour autant à la morgue hautaine de ses condisciples qui, pour beaucoup, sont enfants de bonne famille. Une place à Sciences Po, à l'ENA, à l'Ecole Normale Supérieure (ENS), ça se mérite. Et la seule façon de la mériter est de réussir un concours réputé très difficile. L'auteur de ces lignes a lui-même effectué deux années de classes préparatoires afin de passer le concours d'entrée à une Grande Ecole, concours auquel il a échoué. Un échec n'est jamais agréable, et en l'occurrence, celui-ci a pesé lourd: pour paraphraser Aznavour, "je me voyais déjà" entamer une belle carrière universitaire, et après deux autres échecs, à l'agrégation cette fois, il m'a bien fallu admettre que j'avais présumé de mon talent, et que je ne serais au final qu'un "petit professeur" du secondaire.

 

En fait, on s'exagère beaucoup la qualité de l'enseignement dans les Grandes Ecoles. Contrairement à une idée répandue, on n'y apprend pas forcément des choses très différentes de celles qu'on peut apprendre à l'université. En réalité, le gros du travail est fait durant la préparation au concours avec l'apprentissage de la discipline, de la rigueur, de l'effort, de l'organisation. Dans une Grande Ecole, l'enseignant sait que son auditoire a les bases et dispose des instruments intellectuels pour approfondir les connaissances. Et j'ai presque envie de dire: c'est tout, mais c'est énorme. A l'université, où l'on est bien obligé de materner l'étudiant - il a le droit d'être là, tout de même! - il faut parfois reprendre les bases, tenter tant bien que mal de combler les lacunes, faire preuve de "bienveillance". Entrer dans une Grande Ecole sans avoir passé et réussi le concours, c'est comme se retrouver à une réception huppée devant des toasts sans foie gras ni caviar: la saveur essentielle fait défaut. A ceux qui feraient valoir que la société est inégalitaire, injuste, que ces jeunes des quartiers sont "victimes", je répondrai qu'à ce compte là, nous sommes tous victimes. Et pas seulement du fait de l'origine ou de la couleur de peau. Je me permets une parenthèse sur mon cas personnel: enfant et adolescent, j'étais ce qu'il convient d'appeler un bon élève. Je faisais partie de la tête de classe, et il m'arrivait d'être premier. L'intello binoclard et boutonneux, pas très populaire auprès des autres élèves, facilement accusé d'être le "chouchou" des enseignants, c'était moi. Aux progressistes qui vivent déconnectés de la réalité, je voudrais rappeler que dans la hiérarchie symbolique et impitoyable qui régit le monde des adolescents, l'intello est tout en bas de l'échelle, bien en dessous du noir et du gitan, je peux vous l'assurer. Les moqueries, les sarcasmes méprisants, et quelques humiliations, j'y ai eu droit, et plus souvent qu'à mon tour. Ce ne sont pas des souvenirs agréables, et je ne regrette guère les "années collège", encore moins les "années lycée". Cela étant dit, j'ai survécu, je ne me sens pas particulièrement traumatisé, j'ai pu poursuivre des études, réussir (enfin) un concours, gagner correctement ma vie et fonder une famille. Être victime de discrimination, ou plus simplement de la bêtise et de la méchanceté des autres, ça arrive. Si c'est grave, si c'est trop fréquent, il faut agir, se défendre, obtenir réparation. Sinon, pardon de le dire, mais il faut passer à autre chose, en ayant en tête cette maxime: "ce qui ne tue pas rend plus fort". De nos jours, trop de personnes peinent à relativiser leurs petits malheurs.

 

La politique de promotion de l' "égalité des chances", telle qu'elle est conçue par nos dirigeants, est en réalité une politique de discrimination positive. Je suis toujours très étonné quand les progressistes m'expliquent qu'ils vont réparer une injustice en commettant une autre injustice. Obliger les blancs du début du XXI° siècle à mettre un genou à terre ou à céder les bonnes places aux racisés, en invoquant les crimes (passés mais bien réels) de la colonisation et de la traite négrière, c'est inacceptable. D'autant que l'égalité des chances pourrait être mise en application, par exemple en permettant à tout le monde, enfants de riches ou de pauvres, jeunes blancs ou racisés, de préparer les concours sélectifs des Grandes Ecoles. Et cette solution porte un nom: une école exigeante pour tous, avec l'ambition d'instruire tous les enfants, une école débarrassée d'une "bienveillance" devenue contre-productive à force d'être excessive, de l'inclusion, de l'ingérence des parents, et autres lubies à la mode. Si les jeunes des milieux défavorisés recevaient un enseignement de qualité, ils n'auraient pas besoin d'être recrutés sur dossier: ils présenteraient les concours, et les meilleurs l'obtiendraient. Cela s'appelle la méritocratie. En réalité, la filière de recrutement sur dossier est le plus terrible des aveux sur l'inefficacité de notre système scolaire, public s'entend. Peut-être que le ministère de l'Education Nationale pourrait s'attaquer au problème, au lieu de favoriser de facto l'enseignement privé. Mais il est plus facile de jeter de la poudre aux yeux en accordant quelques centaines de passe-droits que de s'atteler à reconstruire une école publique véritablement performante.

 

Si l'on fait le bilan de la politique d'égalité des chances et de lutte contre les discriminations en France, on peut observer que, dans les postes à responsabilité de la fonction publique comme des grandes entreprises, des efforts constants sont accomplis pour promouvoir des personnes "issues de la diversité", tandis que les mesures annoncées pour favoriser la mixité sociale dans les Grandes Ecoles profiteront au final aux seuls racisés des quartiers difficiles. Dans le même temps, la présence des hommes blancs est de plus en plus critiquée dans les médias, dans la classe politique, dans le milieu artistique. Partout les blancs (et particulièrement s'ils sont de sexe masculin, cisgenres hétéronormés, chrétiens, carnistes et spécistes) sont de trop. Toute une partie de la gauche a emboîté le pas aux associations identitaires des minorités ethniques pour réclamer ni plus ni moins qu'une épuration raciale dans les postes à responsabilité, tout domaine confondu. Les blancs doivent disparaître, ou tout du moins se contenter de la portion congrue (et s'excuser d'être là). A tel point qu'un mauvais esprit pourrait relever que le fameux "racisme systémique" dont on nous rebat les oreilles est bel et bien en train de se mettre en place en France, mais il s'agit d'un racisme... systémiquement anti-blanc, pardon de le dire. Et certains Français "de souche", bêtement attachés à leur patrie et à leur culture, gardant en mémoire les sacrifices consentis par leurs ancêtres pour bâtir et protéger ce pays, exaspérés d'être en permanence désignés comme des bourreaux et des tortionnaires, fatigués qu'on cherche obstinément à les effacer du récit national, pourraient bien finir par se dire que leurs élites (qui sont encore blanches pour une bonne part), coupables d'avoir trahi la nation et la civilisation françaises, méritent finalement un seul châtiment, qui tient en un seul mot: la guillotine.  



23/02/2021
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