Le lobby antiraciste se déchaîne
Lassitude et dégoût: voilà ce que m'inspire la tempête médiatique qui agite les cénacles autorisés autour de l'affaire Hortefeux. Je suis assez stupéfait par l'acharnement malhonnête auquel se livre la gauche bien-pensante dont l'antiracisme militant tient lieu d'idéologie. Brice Hortefeux ne mérite pas d'être couvert d'opprobre pour ses propos. Apparemment, certains ne lui pardonnent pas son ancien poste de ministre de l'immigration et de l'identité nationale, fonction dans laquelle il se montra pourtant bien terne! Par peur de se faire détester sans doute...
L'affaire
Tout le monde a vu la vidéo, inutile de la décrire. La télévision l'a passée au moins quatre ou cinq fois, il n'était donc nul besoin d'aller sur internet. Et franchement, il n'y a pas de quoi fouetter un chat. L'habitude de plus en plus courante qui consiste à sacraliser certaines parties de la population m'agace au plus haut point. En France, nous n'avons plus le droit de plaisanter sur les Arabes, les Africains, les Asiatiques, les homosexuels, les femmes, les petits, les moches... Si l'on s'y risque, tout aussitôt bondissent sous les projecteurs, tels des diables sortis de leurs boîtes, les tenants de l'humanisme larmoyant qui commencent doctement leur leçon de morale sur les discriminations inacceptables et l'intolérance sournoise que sous-tendent vos propos, avant d'asséner d'un air affolé: "C'est grave!" J'accepte le fait que la liberté d'expression ait certaines limites: il me semble qu'on ne peut tolérer des appels au meurtre ou des injures gratuites. La critique argumentée ou la boutade, c'est autre chose. Mais enfin il ne s'agissait pas de cela ici. Brice Hortefeux a déclaré: "Il ne correspond pas au prototype" en parlant d'un Français d'origine maghrébine qui apparemment boit de l'alcool et mange du cochon. Cela a été dit d'une manière décontractée, sans haine ni volonté de stigmatiser. Une phrase prend son sens avec les mots choisis mais également avec le ton sur lequel elle est prononcée. D'ailleurs, le jeune militant UMP riait bêtement, preuve que l'outrage supposé ne l'avait guère affecté. Quant à la phrase la plus incriminée: "Quand il y en a un, ça va, c'est quand il y en a plusieurs que cela pose problème", vu le contexte, il y a à mon sens deux interprétations possibles. 1) Brice Hortefeux parlait effectivement des Maghrébins en général, auquel cas il faut saluer son accès de lucidité car l'insécurité règne particulièrement dans les quartiers où des immigrés et descendants d'immigrés, notamment d'origine maghrébine (mais pas seulement), vivent en nombre, et cela tout le monde le sait, à fortiori le ministre de l'intérieur ne peut l'ignorer; 2) il est possible que Brice Hortefeux ait simplement évoqué les jeunes militants qui veulent une photo avec lui, en rapport avec son manque de temps pour "poser". Pour ma part, j'accorde le bénéfice du doute. Plus que les faits eux-mêmes, c'est la façon dont ils ont été révélés qui est intéressante. Je note assez peu de questions, chez les journalistes comme dans l'opposition, sur l'origine de cette vidéo. Car enfin, cela s'est passé à l'université d'été de l'UMP. Il est donc probable que c'est un militant ou sympathisant de ce parti, par conséquent acquis au discours de droite sur l'immigration "choisie", qui a filmé la scène (ou alors le PS et les antiracistes envoient des espions à l'UMP!). Ce militant ne pouvait pas ignorer la polémique que provoquerait la mise en ligne de cette séquence vidéo. Il (ou elle) l'a fait sciemment. Il ne faudrait pas exclure un règlement de compte entre barons de l'UMP. Ce parti n'est pas exempt de rivalités féroces bien que feutrées. Rappelons que Brice Hortefeux est un fidèle de Nicolas Sarkozy. Certains, comme Xavier Bertrand ou Jean-François Copé, supportent comme une contrainte la primauté sarkozienne. Ils aimeraient bien secoué le joug parfois et il ne m'étonnerait pas qu'il y est là tentative de déstabiliser (un peu) le président à travers son lieutenant. Bien sûr, ce n'est là qu'hypothèse, je n'ai aucune preuve. Mais je note que cette petite polémique a été lancée au bon moment puisque le PS, englué à nouveau dans son scrutin contesté et sans doute frauduleux, n'est pas en mesure de donner des leçons de bonne conduite.
La récupération
Mais cela n'a pas empêché la gauche bien-pensante de s'emparer de cet événement insignifiant et de réclamer la tête du ministre, rien que cela! Le mot "racisme" fait l'effet d'une sonnerie de clairon sur une certaine gauche. Et puis, vu l'absence totale de projet politique crédible à gauche depuis 2002, on comprend que la direction du PS en soit réduite à fustiger les maladresses de la droite. Faute de mieux... Une fois de plus, la gauche bobo a manifesté son adhésion pleine et entière à l'hypocrisie générale et au laxisme qui consiste à accorder l'indulgence à des voyous sous prétexte que leur arrière-grand-père était sujet de l'empire colonial français, à l'édification duquel la gauche française a d'ailleurs largement participé. Jules Ferry et Guy Mollet ne militaient pas à l'Action française, que je sache! Trop de gens de gauche refusent de voir que l'immigration pose problème et que, au-delà de la délinquance endémique, les banlieues sont le théâtre d'une véritable recomposition identitaire avec la naissance d'une conscience collective fondée sur la victimisation, la haine et le rejet de la France, la mise en avant des origines étrangères et pour une part l'islam. Cette évolution, déjà bien engagée, conduira inéluctablement à des tensions communautaires croissantes, voire à des affrontements, non plus seulement avec les forces de l'ordre mais avec des Français natifs de plus en plus abandonnés par l'Etat. Merci la gauche! Il me semble que dans cette affaire, le vieil adage "il n'y a que la vérité qui blesse" se justifie pleinement. Au fond, certains savent bien, à gauche, que ce qu'a dit Brice Hortefeux est vrai, et que beaucoup de Français le pensent. Il faut à tout prix empêcher cette vérité d'être mise sur la place publique, faire taire les Français las de l'immigration et que le métissage ne séduit pas. Alors on lance l'anathème suprême: "racisme". On se livre aux comparaisons et aux allusions ignominieuses. On exhume des propos tenus longtemps auparavant. On fait parler Azouz Begag, aussi vulgaire que paranoïaque (pour lui, Sarkozy est raciste, Hortefeux est raciste, le fait de ne pas lui donner de poste, c'est raciste; belle mentalité). En bref, on donne mauvaise conscience. L'inquisition n'aurait pas fait mieux. Mais au fait, chers socialistes... si on parlait de Georges Frêche et de ses dérapages? Traiter des harkis de "sous-hommes", dans une cérémonie publique qui plus est, voilà bien des propos plus choquants que ceux tenus par Brice Hortefeux... Le show-biz, dont le coeur bat à gauche même s'il évite souvent de payer ses impôts en France, est venu à la curée. Plusieurs personnalités ont signé une pétition impulsée par Charlie Hebdo, journal très tolérant pour lequel les gens qui ne sont pas sur la ligne de Philippe Val sont soit fascistes, soit staliniens. Guy Bedos a signé. Josiane Balasko a signé. Cette comédienne n'est pas à un paradoxe près. Il y a quelques années, elle s'avisait avec perspicacité de la menace représentée par l'islam intégriste. Aujourd'hui, elle soutient donc l'immigration musulmane... Peut-être s'est-elle convertie? Chère Josiane, si la France ne vous convient point, vous pouvez retourner dans votre pays d'origine, la Slovaquie si je ne m'abuse.
L'arroseur arrosé
Cependant, je ne verserai pas de larmes sur Brice Hortefeux. Pour plusieurs raisons. La première est qu'il subit ce qu'il a imposé à un autre. Il pourra donc méditer le proverbe: "ne fais pas à autrui ce que tu n'aimerais pas qu'on te fasse à toi-même". Je veux parler du préfet Girot de Langlade, peut-être victime d'une calomnie et d'une cabale auxquelles le ministre de l'intérieur ne serait pas étranger. Brice Hortefeux sait à présent qu'on n'est jamais à l'abri d'une parole maladroite et interprétée avec malveillance par certains... Ce qui arrive à M. Hortefeux est un juste retour des choses. M. Girot de Langlade a apparemment été mis à la retraite d'office aux mépris des procédures disciplinaires. La deuxième raison en est la lâcheté et la servilité avec laquelle le ministre de l'intérieur tente de se racheter. Et je fais la bise à ma collègue maghrébine. Et je viens à la rupture du jeûne pour admirer à quel point le partage et le respect de l'autre sont au coeur de cette spiritualité si respectable qu'est la religion islamique. Pourquoi vous arrêter là, M. le ministre? Changez de prénom! Choisissez Ali ou Mohamed! Convertissez-vous! Faites-nous de belles simagrées en public comme Franck Ribéry sait si bien les faire avant chaque match, heureusement perdu, de l'équipe de France.
Le lobby antiraciste, plus que jamais, gangrène la vie publique française. A tel point qu'il en devient contre-productif. De nombreux Français, écoeurés par la censure qui règne de plus en plus dans notre pays, nourrissent une hostilité croissante à l'égard de ces officines plus ou moins téléguidées par le PS (SOS-Racisme) ou le PCF (MRAP). A se demander si ces organisations, avec leurs excès, leur arrogance et leur rhétorique souvent injurieuse, n'en arrivent pas, au final, à développer le racisme et la xénophobie plus que la propagande du FN...
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