Nationaliste Social et Ethniciste

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Ne sacrifions pas l'armée française

Or donc, il advint que François Hollande, le candidat « normal », l’ennemi de la finance, devint Président de la République. Pour retrouver la croissance qu’il avait promise, il… mit en place un plan d’austérité, réduisit les dépenses publiques, fit des coupes sombres dans les financements des projets d’avenir dont le pays a besoin. François Hollande ne fait pas mieux que Nicolas Sarkozy, ce qui m’inquiète, c’est que lui et son gouvernement me paraissent de plus en plus capables de faire pire. J’ai approuvé l’intervention française au Mali, qui me paraît toujours être conforme aux intérêts de la France dans la région ainsi qu’aux intérêts de la majorité des populations locales. Je salue chaleureusement le courage de nos soldats et la mémoire de leurs camarades, déjà tombés, morts pour la France. Mais demain, une opération comme celle que notre pays mène au Mali sera-t-elle encore possible ? On peut en douter, eu égard aux rumeurs qui courent sur les possibles « économies » dont le Ministère de la Défense pourrait écoper.

 

Je n’ai jamais partagé l’antimilitarisme primaire, un peu snob et intellectualiste, d’une certaine gauche. L’armée est un milieu très particulier, avec une mentalité pas forcément sympathique, un milieu en tout cas qui m’est en grande partie étranger. Je n’ai pas d’affection particulière pour les militaires en tant que groupe social, mais je suis très attaché à l’armée française comme institution. Je défends, et j’ai toujours défendu l’armée comme étant un pilier de la République et du rayonnement de notre nation. La France a une vieille tradition militaire, mais surtout, l’affirmation politique de la nation est chez nous indissociable de la guerre. Notre hymne national est une chanson guerrière, et jamais je n’accepterai qu’on commette l’hérésie d’en changer les paroles : les strophes de la Marseillaise sont bien moins violentes que la moitié des films qui passent au cinéma de nos jours, et de plus elles font partie du patrimoine national. Quand j’entends certains nous expliquer qu’il faut en finir avec ce texte « belliqueux » et « mortifère », j’étouffe d’indignation. D’autant qu’à titre personnel, je préfère le Chant du départ, plus explicitement républicain et encore plus belliqueux. Depuis l’époque des rois, la grandeur de la France a toujours eu une composante militaire, de Bouvines à Verdun, en passant par Marignan, Rocroi, Valmy, Fleurus, Austerlitz et j’en passe. Certains voudraient effacer cet héritage et se contenter de chanter la France des poètes, des écrivains et des savants. Grave erreur. L’un ne va pas sans l’autre, les deux sont complémentaires. Si Louis XIV a trouvé une foule d’artistes pour lui tresser des lauriers, c’est que ses armées faisaient trembler l’Europe. L’essor de l’égyptologie en France doit beaucoup à la campagne de Napoléon Bonaparte. Nous abordons là un point qui déplaît, mais qui doit être souligné : le rayonnement culturel d’un pays est une conséquence de sa puissance militaire. Alors bien sûr, on pourrait me citer l’exemple de l’Allemagne ou du Japon contemporains, mais ces deux pays sont d’anciennes puissances militaires. A contrario, la Suède, qui fut un grand pays, n’est pas grand-chose (sur la scène internationale) depuis qu’elle a opté pour la neutralité. Mais la Russie, elle, n’a gardé son rang que grâce à ses ogives. Et surtout que l’on songe aux Etats-Unis : qui peut nier que la culture américaine a accompagné l’expansion militaire de l’Oncle Sam ?

 

Alors oui, n’en déplaise aux antimilitaristes bobos ou gauchistes, la France a besoin d’une armée. Et d’une armée forte, bien équipée, suffisamment nombreuse. Nous devons conserver la dissuasion nucléaire qui seule, rappelons-le, justifie notre si précieux siège au conseil de sécurité de l’ONU. Nous devons posséder, non pas un, mais deux porte-avions. Il nous faut des avions, des chars, des missiles en quantité. Je ne veux pas relancer la course aux armements, rassurez-vous. Je clame simplement cette évidence : si la France veut faire entendre sa voix, elle doit être capable de faire tonner ses canons. Désolé mais la haute couture, l’industrie du luxe, la gastronomie et le cinéma ne suffisent pas. Les relations internationales ne sont pas dictées par l’amour de son prochain, le respect et la loyauté. La France compte trop de doux rêveurs. Les relations internationales (y compris au sein de l’Union européenne) se fondent sur des rapports de force, parfois brutaux. Un pays qui souhaite se faire écouter doit savoir montrer ses muscles. C’est ce que nous faisons au Mali, avec raison. Bien sûr, cette armée a un coût, très lourd pour l’ensemble des citoyens. Ce coût, j’y consens, et je sais que beaucoup de Français sont prêts à l’accepter. Parce que beaucoup de nos compatriotes sont attachés au rayonnement de notre pays. Et puis, si la France ne garantit pas sa sécurité par ses propres moyens, que se passera-t-il ? Elle devra se mettre à la merci d’un « protecteur », qui sera concrètement les Etats-Unis d’Amérique. Croyant être libres, nous ne serons plus que les larbins d’une autre nation. La France, protectorat américain ? Est-ce ainsi que notre nation honorera la mémoire de Charles de Gaulle ? Non, nous ne pouvons décemment accepter l’abaissement de la France.

 

Les rumeurs sont pourtant inquiétantes (1). Il est question de dizaines de milliers de suppressions de postes, dans l’armée bien sûr (une trentaine de régiments serait supprimée) mais aussi dans l’industrie de défense, un des derniers secteurs industriels français ! Or les progrès industriels dans le domaine militaire, on le sait, ont souvent des applications civiles par la suite. La bombe atomique en est un exemple parmi d’autres. Nos sociétés pacifiées (enfin relativement pacifiée, parce qu’à Marseille ces temps-ci…) ont oublié cette vérité un peu crue : la guerre et l’appareil militaire, y compris en temps de paix, ont toujours été des moteurs de l’histoire. Je lisais récemment un dossier passionnant expliquant comment la Guerre de Cent ans avait profondément modifié les structures politiques de la France et de l’Angleterre, pour accoucher d’un Etat déjà moderne : armée permanente dotée d’artillerie, réclamant des soldats professionnels et des ingénieurs, payés par le Trésor royal, d’où la nécessité d’une nouvelle fiscalité, et ainsi de suite (2). On peut aussi rappeler combien l’armée romaine a été la colonne vertébrale de l’empire des Césars. Et cependant, la France envisagerait de vendre son porte-avion ou de la « mettre sous cocon » ! Finis les nouveaux blindés, les commandes d’hélicoptères, les Rafales ou encore les sous-marins qui constituent le fleuron de nos armées. François Hollande sera-t-il celui qui liquidera définitivement les lambeaux de la puissance française ? Les citoyens français doivent s’opposer à un tel désastre. Nous sommes en droit de demander des comptes à nos députés, de leur écrire ou de les rencontrer pour leur faire connaître notre inquiétude. Un parti politique pourrait aussi envisager des pétitions. Il est important que nous autres, civils, montrions à nos soldats que nous ne les abandonnons pas, et que la nation ne les considère pas comme partie négligeable.

 

Le démantèlement de notre armée aura des conséquences terribles, à moyen et long terme. On l’a dit, la France ne sera plus qu’un protectorat, demain américain et ensuite, qui sait ? Peut-être russe, chinois… ou allemand ! Car ne nous y trompons pas : c’est bien la République fédérale d’Allemagne qui profitera de l’affaiblissement de la France. Economiquement, l’Allemagne nous domine largement. Les Allemands ont toujours eu l’avantage, industriellement parlant, et leur suprématie s’est encore accrue depuis l’euro, géré comme le mark au mieux des intérêts des milieux d’affaires allemands (je ne parle pas du peuple allemand dans son ensemble, qui conserve tout mon respect). La France, longtemps, a conservé l’avantage dans le domaine agricole. C’est terminé : grâce à des ouvriers de l’est sous-payés, l’agriculture d’outre-Rhin écrase les prix et exporte plus que jamais. Aujourd’hui, la filière porcine allemande est en train de tuer notre filière bretonne, car, malheureusement, la Bretagne n’est pas limitrophe de la Pologne, réservoir de main-d’œuvre agricole et saisonnière bon marché. Voilà une nouvelle preuve de cette concurrence déloyale qui s’installe partout en Europe avec la bénédiction des institutions européennes. Merci Maastricht. Economiquement, nous sommes donc à genoux. Que nous reste-t-il ? La culture, la diplomatie et la puissance militaire, toutes déjà en déclin. En liquidant l’armée, on perd les deux derniers éléments du rayonnement de notre pays. On confie les clés de la maison Europe à l’Allemagne. Plus grave, à l’échelle européenne, l’abaissement de la France, c’est l’effacement du pôle « roman », latin, de l’Union, au profit exclusif du pôle germanique que représente l’Allemagne. Que veulent nos dirigeants ? Réaliser la vengeance d’Hitler ? Songez que l’Allemagne est en train de réduire à merci les autres nations d’Europe sans avoir tiré un seul coup de feu ! La construction européenne est extraordinaire… Sans armée digne de ce nom, la France ne pèsera plus rien ni à l’OTAN, ni à l’ONU. Nous ne serons rien d’autre que des supplétifs méprisés. Or, dans le même temps, le monde devient plus instable et plus dangereux. Le monde arabe, le Sahel, même les Balkans dans une moindre mesure, restent des poudrières. Parallèlement, la Chine, l’Inde, le Brésil affirment leurs prétentions. Récemment, le président chinois a clairement fixé comme objectif le renforcement de la puissance militaire de l’Empire du Milieu. Dans ce contexte, est-il raisonnable de nous désarmer ? Je ne le pense pas. Nous serions des agneaux au milieu des loups…

 

Les européistes ne cessent de nous répéter : « sans l’Europe, la France sortira de l’histoire ». Ils mentent, car c’est précisément l’intégration européenne qui est en train de faire sortir notre peuple de l’histoire… avant peut-être de le réduire à la misère et à l’émigration tandis que bidonvilles et cités périphériques seront livrés à des mafias issues, elles, de l’immigration. L’existence de notre nation est en jeu, ni plus, ni moins. En détruisant ce qui reste de notre puissance militaire au profit d’une « Europe de la défense » aussi ridicule que chimérique, les européistes, les valets de Bruxelles, les apôtres de la rigueur vont pousser un peu plus notre pays vers l’abîme. Pour nous expliquer ensuite que la solution c’est le modèle allemand, c’est plus d’Europe. Balivernes.

En ces moments difficiles, il faut le rappeler avec force : nous avons besoin de notre armée, nous avons besoin que nos soldats soient assez nombreux et convenablement équipés. L’armée a besoin, elle, du soutien de la nation toute entière.

 

(1) http://www.lepoint.fr/editos-du-point/jean-guisnel/exclusif-vers-une-apocalypse-budgetaire-pour-les-armees-13-03-2013-1639658_53.php

 

(2) Guerres & Histoire, n°10, décembre 2012, pp.32-55 



20/03/2013
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