Nationaliste Social et Ethniciste

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Présidentielles 2022: et maintenant?

Ce lundi 25 avril 2022, la France s'est réveillée soulagée. Il faut dire qu'elle avait eu peur, très peur. De braves gens ne cessent de le répéter: nous avons frôlé la catastrophe. Heureusement, une fois de plus, le bon sens, le surmoi républicain, la conscience démocratique ont sauvé la Patrie des Droits de l'Homme du naufrage tant redouté. La Bête immonde est, sinon terrassée, du moins tenue en respect pour cinq ans de plus. Je suis d'ailleurs réducteur quand j'écris que la France est soulagée: le monde entier est soulagé. Les dirigeants de l'Union Européenne, M. Michel et Mme Von der Leyen, qui veulent tant de bien à la France, sont soulagés, eux aussi. Comme l'est M. Biden, autre amoureux de la France, de voir notre pays rester dans le camp des gentilles démocraties antirusses. L'Allemagne pousse également un soupir de soulagement: 2022 n'aura pas été le 1933 français. Emmanuel Macron, l'homme providentiel, le vainqueur de la pandémie de Covid, le sauveur de l'Ukraine, est donc réélu pour un second mandat. Qui oserait s'en plaindre? Lui, au moins, n'a pas contracté un emprunt auprès d'une banque réputée proche du Kremlin. Il n'en a pas eu besoin: les riches donateurs français, ignorant leur intérêt particulier et seulement préoccupés du bien commun, ne se sont pas faits prier pour financer sa campagne. Il serait d'ailleurs intéressant d'avoir la liste des dix plus gros contributeurs de M. Macron. Cela ferait taire, j'en suis convaincu, les mauvaises langues qui l'accusent d'être à la solde du grand capital.

 

La France est soulagée. La vie, paisible, peut suivre son cours. Les journalistes pourront continuer à nous expliquer que le projet européen est notre avenir, le seul avenir raisonnable pour un petit pays, faible et désargenté. Les cadres aisés des métropoles pourront continuer à plaindre les clandestins et à se faire livrer leurs repas par un immigré d'Uber Eats payé à la tâche comme au XIX° siècle. Les bobos des quartiers gentrifiés pourront continuer à rêver égalité et multiculturalisme et à employer une brave femme de ménage sénégalaise ou marocaine. Les musulmanes pourront continuer à porter "librement" le voile, ce symbole d'émancipation et d'ouverture à l'autre. Les indigénistes, les néoféministes et les décoloniaux pourront poursuivre en toute quiétude leur mainmise sur l'université. Les humanistes pourront continuer à se prendre pour les héritiers de Jean Moulin et à se dire qu'ils ont sauvé les musulmans comme d'autres jadis sauvèrent des juifs pendant l'Occupation. Les artistes subventionnés pourront continuer à pleurer à chaudes larmes sur la pauvreté et les inégalités qu'ils combattent depuis des décennies en soutenant invariablement des candidats acquis aux politiques néolibérales. Les sportifs pourront continuer à exhiber leur bonne conscience et leur tolérance en touchant des salaires indécents. Et la vie pourra continuer. Le parc nucléaire français continuera à dépérir. Le démantèlement de l'Etat pourra tranquillement se poursuivre. La liquidation de l'identité française, ringarde et surannée, pourra continuer. Qui pouvait espérer meilleure situation?

 

Parce que l'essentiel a été atteint. La démocratie est sauvée. Une fois de plus, les haineux, les méchants fachos, les crypto-nazis sont battus. Les patriotes, les nationalistes, les identitaires, les souverainistes, les rouge-brun se sont pris une claque, une de plus. Et ça, ça n'a pas de prix. Je voudrais remercier les électeurs de M. Macron. Pas ceux qui ont voté pour lui dès le premier tour, ceux-là sont cohérents. Non, je veux exprimer ma gratitude aux électeurs "de gauche", tout particulièrement ceux de Jean-Luc Mélenchon, qui ont finalement voté pour Emmanuel Macron. Merci à vous. Vous êtes des héros, des vrais, des combattants de la Liberté. Ce que vous avez fait est admirable, et en plus certains d'entre vous l'avaient déjà fait en 2017. Quand on aime, on ne compte pas. Il est bon de savoir que Lucie Aubrac a autant d'émules. Grâce à vous, le président réélu va mener une politique "de gauche" et prendre en compte vos revendications légitimes. Vous lui avez ouvert les yeux. Vous l'avez "obligé". Félicitations.

 

Ma plume est un peu acide, je le confesse, et je me laisse aller à une certaine amertume, ce n'est pas bien, j'en ai conscience. L'espace d'un instant, j'y ai cru, notamment du fait de l'abstention, qui m'a incité à penser qu'un certain nombre d'électeurs "de gauche" en avaient assez du sempiternel "barrage à l'extrême droite" qui les laisse cocus à chaque fois. Je me suis trompé. Les électeurs de Jadot, d'Hidalgo et même pas mal d'électeurs de Mélenchon ont, à la fin, donné les clés du pays à Emmanuel Macron. Bon, c'est leur choix. Mais ce qui m'insupporte, c'est que ces gens osent se justifier en se présentant comme les héritiers de la Résistance. Je ne peux que leur conseiller vivement d'ouvrir des livres d'histoire: ils découvriront ainsi qu'en 1940, les élites, les notables, la presse étaient pétainistes. Les traîtres, les marginaux, les extrémistes, les factieux étaient alors les gaullistes (et pas encore les communistes, le Pacte germano-soviétique tenant toujours à ce moment). Tous ces braves électeurs de gauche devraient quand même se poser quelques questions, alors que pour la seconde fois ils envoient à l'Elysée un homme qui bénéficie du soutien du grand capital, du patronat, de la bourgeoisie, et dont le programme ne fait pas franchement penser à celui du Front Populaire. Ces gens ne sont pas les héritiers des résistants, mais bien plutôt des députés radicaux et SFIO qui ont voté les pleins pouvoirs au Maréchal, non point parce qu'ils étaient fascistes, mais parce qu'ils jugeaient qu'il n'y avait pas d'alternative. Evidemment, nous ne sommes pas en 1940, et Emmanuel Macron n'est pas Pétain. Mais il y a, parmi les électeurs qui se rallient à lui, une proportion non-négligeable de capitulards, de gens qui ne croient plus en la France et dans notre modèle. Des gens qui, par peur des classes populaires - parce que Marine Le Pen, qu'on le veuille ou non, a réussi à fédérer un électorat populaire - préfèrent livrer le pays à un apôtre de l'européisme néolibéral.

 

Alors maintenant? Certains s'imaginent que les élections législatives pourraient permettre d'annuler dans une certaine mesure la victoire de Macron. Personnellement, je n'y crois pas. Le président aura peut-être une majorité moins large, plus difficile à tenir, mais je doute qu'il soit réellement entravé dans sa politique. Et je dois dire que l'idée que Jean-Luc Mélenchon devienne Premier ministre comme il en caresse l'espoir me fait frémir [1] Je ne dis pas pour autant qu'il est inutile de voter aux législatives, bien au contraire. Mais ne nous faisons pas trop d'illusions. Il semble que le RN et Reconquête peinent à conclure une alliance, ce que je trouve dommage, mais il faut bien admettre que le quarteron de transfuges qui entourent Zemmour (Bay, Ravier, Collard, Rivière) n'arrange rien. Eric Zemmour a été courageux d'appeler à voter Marine Le Pen sans tergiverser et sa politique de la main tendue me paraît sincère. Seulement voilà, au RN, on n'oublie pas, outre les débauchages, la tentative du polémiste de supplanter Marine Le Pen comme chef du camp nationaliste. Avec un score nettement en-dessous de 10 %, Reconquête n'est pas en position de force, et les cadres loyaux du RN se font un plaisir de le rappeler. Vae Victis, Malheur au Vaincu comme on dit, et Eric Zemmour a échoué à se qualifier pour le second tour. Une alliance, ou du moins des accords qui donneraient par exemple une chance à Zemmour d'accéder à la députation, serait d'après moi tout de même souhaitable, mais je ne suis pas sûr que cela aboutisse.

 

Pour le reste, le triste spectacle de la destruction du modèle social et étatique français, de la déliquescence de notre identité et de notre civilisation, de la communautarisation croissante du pays, tout cela va se poursuivre. Pendant cinq ans au moins. Et peut-être davantage... 

 

[1] J'avais dans mon précédent article suggéré que, compte tenu des scores obtenus par Jean-Luc Mélenchon chez les musulmans, les cadres LFI allassent faire la rupture du jeûne dans les mosquées. Eh bien, ils l'ont fait, à Villeurbanne! Pendant que le maire écologiste de Lyon faisait de même à l'Institut français de civilisation musulmane... Cette gauche de dhimmis donne la nausée.



27/04/2022
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