Nationaliste Social et Ethniciste

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Attaque de Nice: lettre aux catholiques de France

Mes chers coreligionnaires,

 

En l'espace de quelques semaines, la situation de notre pays, déjà morose, a connu une nette dégradation. Deux épidémies sévissent à nouveau sur notre sol: celle du coronavirus et celle de la violence religieuse. Un reconfinement est semble-t-il devenu nécessaire pour endiguer la maladie. Pour contrer la violence, il faut identifier clairement le mal, et je crains que nos dirigeants manquent singulièrement de lucidité à l'heure de regarder la vérité en face. Je ne m'étendrai pas sur les faits: le 16 octobre, à Conflans Sainte-Honorine, un professeur a été assassiné [1], et le 29 octobre, le sacristain de la basilique Notre-Dame de Nice ainsi que deux fidèles ont été tués. Un certain nombre de musulmans, vivant en France ou à l'étranger, attisent la haine et poussent à la violence. A commencer par Recep Tayyip Erdogan, le président turc, qui hurle à l'islamophobie parce que le gouvernement français songe sérieusement à limiter l'influence des pays étrangers sur l'islam en France, or la Turquie fournit un grand nombre d'imams aux mosquées installées sur notre sol. Et au vu des discours conciliants de M. Erdogan, on peut raisonnablement douter du message d'harmonie et de respect que font passer les imams qu'il a la bonté de nous envoyer. Le même Erdogan qui n'a pas eu un mot pour l'enseignant assassiné. Le même Erdogan qui à présent "condamne" l'attaque de Nice après l'avoir de fait encouragée avec ses propos incendiaires. Et le déferlement anti-français gagne le monde musulman, de l'appel au boycott de nos produits à la déclaration d'un ancien Premier ministre malaisien ("les musulmans ont le droit de tuer des Français"), en passant par les manifestations un peu partout, au Bangladesh, au Pakistan. Bien sûr, il ne faut pas surestimer le mouvement, qui est d'abord le fait de groupes radicaux, mais ne faisons pas non plus comme si cette hostilité vis-à-vis de la France n'était pas partagée par une grande partie des musulmans, à l'étranger et ici. Alors que faire? Le premier devoir du chrétien est de prier pour ceux dont la vie s'est brutalement arrêtée du fait de cette violence religieuse. Mais, et je vais peut-être heurter certains catholiques, la prière, la peine, la tristesse ne suffisent plus. Il faut aussi se préparer à se défendre.

 

Une guerre de religion?

A cette question, la réponse, logique, évidente, reprise partout, ânonnée mille fois dans les médias, est négative. On connaît le refrain: "pas d'amalgame, pas d'amalgame" et "vous n'aurez pas ma haine" bêlent en choeur les bonnes âmes. Je l'ai entendu lors d'un rassemblement le dimanche 18 octobre. Après "on est bien triste", on a eu droit à deux minutes pour condamner "la récupération" du crime (pour un peu, Zemmour et Le Pen seraient presque responsables de l'assassinat tant ça les arrange) et le petit couplet sur "ce n'est pas ça l'islam". Je ne suis pas d'accord. Peut-être que ceux qui ont commis ces actes criminels ne connaissent rien ou pas grand-chose à l'islam. Mais les naïfs qui nous expliquent que ces actes ont été perpétrés "au nom d'une conception dévoyée de l'islam" se fourrent tout autant le doigt dans l'oeil. Parce qu'il serait temps de comprendre que la soi-disante "conception dévoyée de l'islam", celle qui pousse à la violence, mais aussi celle qui incite les musulmans à ne surtout faire aucune concession au mode de vie des Français de souche, à ne tolérer aucun écart sur les prescriptions vestimentaires ou alimentaires, à réclamer le "respect" sans aucune contrepartie, à crier à l'obsession islamophobe à la moindre offense, eh bien cette "conception dévoyée de l'islam" est aujourd'hui partagée par de très nombreux musulmans vivant en France, sinon la majorité, y compris des gens qui paraissent "modérés" au premier abord, comme l'imam Abdelmonaim Boussenna auquel j'ai consacré un article récemment. Revenons brièvement sur les propos tenus par Mohammed Moussaoui, actuel président du Conseil Français du Culte Musulman (CFCM). Cette instance, aux dires de certains, ne représenteraient guère les musulmans de France. Il n'en demeure pas moins que c'est la voix d'un islam semi-officiel, modéré, qui sur le papier accepte les "valeurs de la République". Et que déclare M. Moussaoui, ce modèle de modération? Je cite: "il faut savoir renoncer à certains droits, pas pour plaire à certains extrémistes mais pour respecter le droit de caricaturer sans offenser, pour que la fraternité puisse s'exprimer". Je n'ai aucune envie d' "exprimer ma fraternité" à ce monsieur. Entendons-nous bien: que M. Moussaoui n'applaudisse pas aux caricatures de Mahomet, je le comprends; qu'il dise qu'il ne souhaite pas qu'on montre les caricatures en classe, c'est son opinion, il a le droit de l'exprimer; mais qu'il nous explique qu'il va falloir renoncer à des droits et à des libertés pour vivre en bonne entente avec les musulmans, qu'est-ce que cela signifie? Que se passera-t-il donc si nous n'obtempérons pas à ce sage conseil, à cette fraternelle injonction? Doit-on comprendre que les extrémistes pulluleront?

 

Charlie Hebdo réalise depuis très longtemps des caricatures dégradantes, à conotation sexuelle, et pas seulement (ni même principalement) sur l'islam. Jésus, le pape, les évêques y ont eu droit. En tant que catholique, et je suppose que je ne suis pas le seul, certaines de ces caricatures me semblent de très mauvais goût, voire franchement obscènes. D'autres, plus fines, m'amusent parfois. On pense ce que l'on veut des caricatures de Charlie Hebdo. Si on n'aime pas (et je comprends qu'on puisse ne pas aimer), on n'achète pas, et on ne regarde pas. Si l'on est croyant, ce qui importe, c'est la foi, pas ce que pensent les autres. En tant que catholique, je considère que Dieu a doté l'homme du libre-arbitre. Il appartient à chacun d'en faire usage. Certes, il n'est pas interdit de dire à son semblable: "tu as tort, ce que tu fais là me blesse", mais ça ne justifie pas qu'on aille tuer les gens. A partir du moment où la religion catholique a eu son lot de caricatures, je ne vois pas au nom de quoi la religion musulmane y échapperait. Je pense que la plupart des catholiques en France acceptent l'offense que représentent les caricatures de Jésus, de Dieu, du pape. Après tout, les injures et les quolibets ont accompagné le Christ durant sa Passion. Je ne dis pas que c'est plaisant, mais pour bénéficier des avantages (et ils sont nombreux) de la liberté, il faut en accepter les inconvénients. Ou aller vivre dans un pays qui pénalise le blasphème. Charlie Hebdo se moque de ma religion, parfois méchamment, mais il ne m'empêche pas de la pratiquer. En revanche, ce qui est inacceptable, c'est qu'on égorge un prêtre, qu'on tue un sacristain, qu'on poignarde des fidèles en prière. Là, ma liberté de culte est menacée, et avec elle une part importante, à mes yeux, de l'identité française, par des gens qui se réclament de l'islam. Si certains catholiques s'imaginent qu'ils pourraient profiter du fait que les musulmans obtiennent de facto la fin du droit à caricaturer les religions, je les mets en garde: ne croyez pas que les musulmans s'arrêteront en si bon chemin, et votre liberté de chrétien sera un jour aussi menacée que la liberté des athées anticléricaux de Charlie Hebdo. Ne nous trompons pas d'ennemi.

 

Alors cet ennemi, quel est-il? Ce n'est pas, de mon point de vue, l' "islamisme", ou l' "islam radical" ou bien encore "les intégristes" comme on dit. Non, cet ennemi, c'est un islam sunnite dont la pratique est de plus en plus rigoriste sous l'influence des intégristes, c'est-à-dire les salafistes et les Frères musulmans. Cela ne signifie pas que les salafistes ou les Frères musulmans sont très nombreux, mais il est clair que l'influence de ces radicaux dépasse largement leurs cercles restreints, et la pratique religieuse de beaucoup de musulmans "modérés" s'en ressent. Un vent de rigorisme souffle sur les communautés musulmanes d'Occident, il faut être aveugle pour ne pas le voir. Certains me diront que je verse dans l'amalgame. Eh bien oui, et je l'assume. Si on laisse de côté quelques courants comme le soufisme et une poignée d'authentiques modérés, beaucoup de musulmans de France suivent une pente rigoriste, à l'image de ce qui se passe dans nombre de pays musulmans depuis plusieurs décennies. Et cette tendance n'est pas anodine: le rigorisme islamique, quelle que soit sa filiation, est toujours anti-occidental; il rejette, il méprise, quand il ne le déteste pas, le mode de vie occidental. Il alimente le séparatisme. Il ne se prive pas de faire des amalgames, lui. L'Eglise catholique, à ce que je sache, n'a jamais approuvé les caricatures de Mahomet, et pourtant quand des musulmans veulent s'en prendre à la France, ils s'attaquent aussi à des lieux de culte catholiques. On voit bien que, pour ces gens-là, la France, qu'elle soit athée ou catholique, est un pays d'infidèles qui doit être combattu. Ma thèse est que notre problème est bel et bien l'islam. On nous répète en permanence que l'immense majorité des muslmans, en France et dans le monde, sont de paisibles croyants qui n'aspirent qu'à vivre en bon voisinage avec les autres confessions. Je soutiens que c'est faux. Regardons les faits: l'université Al-Azhar du Caire, une autorité de l'islam "modéré", a taxé M. Macron de "racisme" après le discours de ce dernier contre "le séparatisme islamiste". Al-Azhar défend les islamistes? Al-Azhar défend le séparatisme? Dans de nombreux pays musulmans, les chrétiens, au mieux sont tolérés comme des voisins indésirables, au pire sont persécutés de manière plus ou moins ouverte. Dans tous les cas, la pratique d'une religion autre que l'islam est généralement entravée.

 

Peut-être serait-il temps de rappeler certaines vérités à Mohammed Moussaoui, à Recep Tayyip Erdogan, aux imams d'Al-Azhar: les musulmans bénéficient, en France, d'une tolérance et d'une liberté qui, la plupart du temps, sont refusées aux chrétiens en terre d'islam. Oui, une grande partie des musulmans, et pas seulement une poignée d'islamistes, mènent une guerre de religion contre les chrétiens, en Orient comme en Occident. On me rétorquera qu'en validant l'idée de "guerre de religion", je tombe dans le piège tendu par les "déséquilibrés-qui-n'ont-rien-à-voir-avec-l'islam" et qui eux veulent cette guerre. Mais les millions de musulmans "modérés", en France et ailleurs en Europe, qui de plus en plus souhaitent vivre selon les us et coutumes des pays musulmans, qui, comme M. Moussaoui, exigent toujours plus d'accommodements allant jusqu'à la renonciation à certains droits pour ne pas les offenser, veulent-ils vraiment la paix? Les paisibles musulmanes voilées de la tête aux chevilles que je croise de plus en plus nombreuses dans mon quartier et ailleurs en France, veulent-elles vraiment vivre dans une société très différente de celle qu'appellent de leurs voeux les djihadistes? Ne faudrait-il pas se demander quel est le prix à payer pour vivre en paix avec les musulmans? Je ne peux m'empêcher de rappeler cette phrase prononcée après les accords de Munich en 1938 (par Churchill je crois, mais il faudrait vérifier): "vous avez accepté la honte pour éviter la guerre, vous supporterez la honte et vous aurez quand même la guerre".

 

La naïveté d'une partie du clergé catholique

Après l'attaque de Nice, le chanoine de la basilique visée s'est empressé d'insister sur l'importance du "pardon" et de s'inquiéter du "dialogue interreligieux". Il est vrai que le pardon est au coeur de la religion chrétienne, comme le dit le Notre Père: "Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés". Soit. Mais là, on parle de meurtre, pas d'offense. Là, on parle d'un mouvement qui pousse les musulmans à imposer leurs us et coutumes, au besoin en éradiquant les autres confessions. Quand un ennemi essaie de vous éliminer, vous le tuez d'abord, et vous lui pardonnez ensuite. Que l'Eglise catholique ait abandonné toute velléité de diffuser et d'imposer notre religion par la force, c'est très bien, mais cela ne doit pas nous ôter la possibilité de nous défendre lorsque nous sommes attaqués. Et de ce point de vue, il faut admettre qu'une partie du clergé catholique fait preuve d'un coupable aveuglement. Si, dans l'histoire, l'Eglise avait systématiquement adopté cette position, il n'y aurait plus un seul catholique dans le monde! Lorsque les armées musulmanes ont pointé le bout de leur nez au nord des Pyrénées, est-ce que Charles Martel a essayé d'engager le "dialogue interreligieux"? Certainement pas, il a écrasé l'envahisseur et il a eu raison. Et cela n'a pas empêché son petit-fils Charlemagne d'entretenir des rapports cordiaux avec le calife de Bagdad. Une partie du clergé désarme les catholiques face à l'islam, et c'est une erreur. D'autant que, le "dialogue interreligieux", on peut en parler. Il n'y a pas de véritable dialogue interreligieux possible avec les musulmans, parce qu'en terre d'islam, la pluralité religieuse n'a rien d'évident. Le seul discours acceptable pour les musulmans consiste à dire que l'islam est une grande religion, une grande civilisation, que l'humanité doit beaucoup au monde musulman et que l'islam mérite le respect. Point à la ligne. Lorsque Benoît XVI, à Ratisbonne, a cité un texte critique sur l'islam rédigé par l'empereur byzantin Manuel II Paléologue, cris d'orfraie dans le monde musulman. Lorsque Emmanuel Macron déclare que l'islam "est en crise", protestations et accusations de "racisme" pleuvent. Où est le dialogue, quand le fait d'aborder les points d'achoppement déclenche aussitôt menaces, insultes, intimidations?

 

L'inanité du dialogue interreligieux avec les musulmans apparaît alors dans sa réalité crue. D'un côté, les catholiques veulent discuter et renoncent à convertir, de l'autre les musulmans veulent convertir et se fichent de la discussion. Il y a certes des points communs entre christianisme et islam, mais aussi des différences irréductibles. Chacun pense détenir la vraie religion. Une fois qu'on a dit ça, à part demander le respect pour l'autre confession, la discussion est à peu près close. Pourtant l'aveuglement des autorités catholiques va très loin. Ainsi le pape François publie désormais des encycliques préparées en collaboration avec les autorités musulmanes! On espère qu'à l'avenir les imams prendront l'avis des prélats catholiques avant d'émettre des fatwas... L'imam d'Al-Azhar peut donner du "mon frère" au pape autant qu'il le veut, pour ma part je ne considérerai jamais un musulman comme mon frère. Certains musulmans, sans doute, sont des personnes estimables, mais de là à parler de "fraternité" entre chrétiens et musulmans, ça me paraît un peu excessif. Mes frères en religion sont les autres catholiques d'abord, certains autres chrétiens ensuite. Les athées, les musulmans, les juifs, les bouddhistes, etc ne sont pas mes frères, ce qui ne m'empêche nullement de m'intéresser à eux. Cessons de galvauder ce terme de "frère". Nous ne sommes pas tous frères, ce qui n'induit pas qu'il faille nous entretuer.

 

Il serait temps que le clergé catholique renonce à l'illusion d'un "dialogue interreligieux" avec les musulmans. Alors on va me répondre à nouveau que je fais l'amalgame, que l'islam est pluriel. Oui, il y a des musulmans tolérants, oui, il y a des musulmans éclairés, et le plus souvent ces gens sont consternés par la situation de leur religion, parce qu'ils se rendent bien compte que l'islam sunnite "officiel" est dans une phase de raidissement et de radicalisation [2]. Les salafistes, les Frères musulmans ne sont pas à la marge de l'islam sunnite, ils sont au coeur de l'islam contemporain. Ce sont les authentiques modérés, en réalité, qui sont marginalisés. Et puis, la ritournelle "pas d'amalgame" ne fonctionne que dans un sens. Lorsqu'il y a eu la tuerie de Christchurch en Nouvelle-Zélande, au cours de laquelle un suprémaciste blanc a tué une cinquantaine de musulmans, je me souviens avoir entendu certains, en France, nous expliquer que c'était la faute de Zemmour, de Renaud Camus ou de Le Pen. En revanche, quand un musulman se réclamant directement du prophète Mahomet et du Coran assassine, là, étrangement, les musulmans ne sont pas concernés, les imams ne sont pas concernés, ça n'a rien à voir avec l'islam. Le monde est vraiment bien fait pour les musulmans. Si demain, un individu se réclamant du catholicisme allait faire un carnage dans une mosquée, qui peut croire un seul instant que les catholiques seraient exonérés de toute responsabilité? Qui oserait prétendre que les évêques de France, et le pape lui-même, ne seraient pas sommés de réagir au plus vite, de condamner fermement, de faire le ménage parmi les fidèles, voire de demander pardon? Allons... A mes coreligionnaires et aux membres du clergé catholique qui persistent à croire que vivre en bonne entente avec les musulmans est souhaitable et possible, je veux rappeler le sort des chrétiens en terre d'islam. Demandons-nous quel sort nous attend si l'islam poursuit son développement en France.   

 

Retrouver l'esprit des Croisades

Là encore, je vais provoquer l'indignation de certains catholiques, mais je pense qu'il faut sérieusement réfléchir à la manière de défendre notre héritage catholique et l'identité de notre pays, la France, qui sont pour moi intimement liés. Nous ne pourrons pas éternellement rester les bras croisés, à regarder des fidèles et des prêtres agressés, tués parfois, des églises vandalisées, tout cela dans un silence souvent assourdissant parce que, vous comprenez, "il ne faut pas jeter de l'huile sur le feu". Quand je parle de "retrouver l'esprit des Croisades", il ne s'agit évidemment pas d'aller insulter ou agresser le premier musulman croisé (si j'ose dire) au coin de la rue. Simplement, il faut revenir à l'histoire. Qu'est-ce qui a déclenché les Croisades à la toute fin du XI° siècle? L'intolérance et l'agressivité des musulmans bien plus que l'impérialisme occidental. Rappelons qu'aux VII° et VIII° siècles, l'empire arabo-musulman a subjugué de nombreuses terres chrétiennes de culture gréco-romaine (la Syrie-Palestine, l'Egypte, l'Afrique du nord, l'Espagne). Pendant plusieurs siècles, la chrétienté est sur la défensive. Charles Martel bat une armée musulmane en 732. Les Byzantins brisent le siège de Constantinople par les Arabes en 717-718. Il s'en est peut-être fallu de peu que le Croissant triomphe de la Croix à ce moment, ce qu'on regrette certainement chez les indigénistes et leurs amis progressistes. A la fin du XI° siècle, les Turcs envahissent l'Anatolie et menacent (déjà) Constantinople tandis que Jérusalem est fermé aux pèlerins chrétiens. L'heure de la contre-offensive a sonné et les catholiques enregistreront quelques succès, prenant pied au Levant jusqu'à la fin du XIII° siècle (et Chypre reste aux mains des Latins plus longtemps encore), tandis que les Byzantins reprendront pour un temps le contrôle de l'Anatolie occidentale. La Reconquête de la péninsule ibérique a déjà commencé. Bref, la chrétienté a su se défendre, et même jeter les bases de son essor futur dans ces expéditions.

 

Aujourd'hui, toute proportion gardée, nous sommes également sur la défensive face à l'islam. Et je dis bien l'islam, en tant que religion, culture et civilisation, je ne parle pas des pays musulmans qui, pour la plupart, ne représentent pas une menace sérieuse. Là sans doute réside la nouveauté de notre situation: le danger ne vient pas d'un empire musulman qui lancerait ses armées contre nous comme au temps de Charles Martel. Non, le danger est plus diffus et provient de l'immigration d'une part, et de l'influence idéologique des islamistes d'autre part. Sans combat, sans heurt, les musulmans colonisent tranquillement des secteurs de notre territoire et y imposent, le plus souvent pacifiquement, leurs normes culturelles. Et un beau matin, en emmenant votre enfant à l'école, vous découvrez que la plupart des mères de famille sont voilées et que les petits musulmans sont majoritaires dans la classe... Ces musulmans, même lorsqu'ils sont paisibles, finissent par exercer, du fait même de leur nombre, une pression insidieuse sur la population. D'abord, sur les gens issus eux-mêmes du monde musulman, qui peinent à échapper à la norme islamique. Je le vois dans mon quartier: il y a quelques femmes maghrébines qui ne portent pas le voile et s'habillent à l'occidentale, mais elles sont très minoritaires. Ensuite, sur les non-musulmans, la pression est plus indirecte: là où les petits musulmans deviennent majoritaires, certaines familles non-musulmanes choisissent de scolariser leurs enfants ailleurs, c'est-à-dire dans le privé, les dérogations dans le public étant très difficiles à obtenir depuis une réforme. Quant aux logements, on constate que là où les musulmans sont nombreux, les non-musulmans hésitent à s'installer, quand ils ont le choix. On va m'accuser, je le sais, de délirer, de généraliser, d'exagérer. Mais je puis l'assurer: l'islamisation de certaines portions de notre territoire est une réalité, je le constate et je l'observe. Les communautés musulmanes issues de l'immigration permettent une ingérence des pays d'origine dans les affaires intérieures françaises. Le roi du Maroc finance la construction de certaines mosquées, le gouvernement turc envoie des imams, le Qatar soutient des "associations". Des pays musulmans avancent leurs pions dans notre pays en toute quiétude. 

 

A cela s'ajoute évidemment la peur du terrorisme, qu'utilisent sans vergogne certains chefs religieux et politiques du monde musulman. Un imam du Golfe sait que lancer une fatwa contre un Occidental ou proférer des menaces contre un état européen peut déclencher des violences et des passages à l'acte. Et puis il y a la Turquie, qui assume une forme de nationalisme islamique très agressif vis-à-vis de la Grèce, de Chypre, de l'Arménie ou de la France. Les dirigeants du monde musulman sont faibles, et pour beaucoup assez lâches, mais ils peuvent compter sur la peur que suscitent les islamistes, et ils n'hésitent pas à l'exploiter parfois. Pour des raisons de politique intérieure et extérieure, les dirigeants européens se montrent exagérément pusillanimes voire veules à l'égard de l'islam, dont la force réside in fine dans notre faiblesse. Parce que, d'un point de vue économique, scientifique, militaire, peu de pays musulmans en réalité peuvent rivaliser avec un état comme la France. Seulement nous sommes embourbés dans notre mauvaise conscience, dans la tentation de la repentance permanente, dans la volonté de placer les droits de l'homme au-dessus de tout, y compris notre propre sécurité, et de se montrer généreux avec l' "autre". Et l'Eglise catholique participe de ce mouvement, notamment en défendant les migrants, tous les migrants, sans jamais se demander si les flux migratoires auront un impact négatif sur le catholicisme en France. Aujourd'hui, être catholique pour certains, c'est donner des couvertures aux clandestins et les protéger contre les expulsions. Je ne dis pas qu'il ne faut pas aider son prochain, mais la charité s'applique d'abord à ses coreligionnaires. Je rappelle qu'on peut par exemple faire des dons à l'Oeuvre d'Orient qui vient en aide, comme son nom l'indique, aux chrétiens d'Orient. Notre patrimoine architectural se dégrade et l'on peut aussi faire des dons pour restaurer des monuments catholiques via la Fondation du Patrimoine. Nous autres catholiques devons comprendre que notre religion est en perte de vitesse, et que des concurrents sérieux commencent à émerger (l'islam, mais aussi l'évangélisme, l'écologisme...). Peut-être est-il temps de quitter la logique bêtement oecuménique du "tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil" et de montrer un peu plus de fermeté dans la défense de la tradition catholique.

 

Conclusion

Le catholicisme traverse une période difficile en France, ne nous le cachons pas. Si les baptisés restent nombreux, les pratiquants même occasionnels se font rares. Les catholiques ne sont plus majoritaires comme ils l'ont été durant les siècles passés, ils tendent à devenir une communauté parmi d'autres, et une communauté sur le déclin. L'Eglise manque de prêtres et doit en faire venir d'autres pays. Cela a plusieurs conséquences. D'abord, la France est en train de perdre son âme. C'est tout un pan de notre culture, de notre tradition, de notre identité collective, qui est en train de disparaître dans l'indifférence. Je sais que l'expression "Fille aînée de l'Eglise" est récente, il n'en demeure pas moins qu'elle traduit une réalité historique: jusqu'au milieu du XX° siècle, la France a été un grand pays catholique dont l'action évangélisatrice dans le monde ne fut pas négligeable. Ensuite, le catholicisme, malgré son caractère de plus en plus minoritaire, suscite toujours une très forte hostilité, et pas seulement de la part des musulmans. Les catholiques restent la cible principale des libres-penseurs et des "laïcards", tandis que notre religion symbolise tout ce que détestent les progressistes: trop patriarcale pour les féministes, trop attachée à la norme hétéronormée pour les LGBTQRSTUV..., trop spéciste aux yeux des végans, etc. Les progressistes pourraient adresser les mêmes reproches aux musulmans, mais ce sont des opprimés, alors que le catholique, blanc, Français de souche, a le visage de l'oppresseur. Pour toutes ces raisons, la gauche progressiste continue à concentrer ses attaques sur les catholiques, qui incarneraient les forces réactionnaires et obscurantistes. Ensuite, et c'est directement lié, le socle sur lequel reposait notre société, sur lequel la République elle-même s'est longtemps appuyée, ce socle imprégné des valeurs catholiques est en train de s'effriter. La famille "traditionnelle" est désormais une aberration rétrograde. Le mariage homosexuel est solidement établi, la Procréation Médicalement Assistée (PMA) pour toutes également, demain la Gestation Pour Autrui (GPA). Eh oui, le progrès, ce sera la possibilité pour les couples gays d'acheter des enfants et de louer des ventres. L'obscurantisme, c'est de s'y opposer. Beaucoup de catholiques ont essayé, désespérément, d'empêcher cette déliquescence des fondements de notre société, en vain. La France a tourné le dos à sa matrice catholique. Pour quel résultat? Le triomphe apparent d'un individualisme marchand dénué de toute éthique et le développement de l'islam, qui occupe patiemment le terrain que les athées laïcards et les progressistes ont eu la bonté de lui dégager. Dans ce contexte, notre devoir de Français catholiques est de lutter pour tenter de préserver l'essence de notre civilisation. 

 

[1] Certains de mes lecteurs se seront peut-être étonnés que je ne rédige pas d'article sur cette affaire, étant moi-même professeur d'histoire-géographie-EMC en collège public. Mon blog étant sans aucun doute classé dans la "fachosphère", je n'ai pas voulu alimenter les accusations de "récupération". Cela étant, j'ai dit ce que j'avais à dire dans les commentaires de l'article sur le Grand Remplacement auquel je renvoie.   

 

[2] Les optimistes pensent que ce rigorisme musulman est en fait le symptôme de la crise que traversent les sociétés musulmanes bousculées par la modernité capitaliste, et qu'en réalité les islamistes ont perdu la partie. J'avoue que cette thèse, pour rassurante qu'elle soit, me laisse sceptique. D'une part, c'est la mondialisation capitaliste qui a permis à l'Arabie Saoudite et quelques autres d'exporter leur conception radicale de l'islam sunnite grâce aux revenus des hydrocarbures. D'autre part, l'exemple du protestantisme évangélique montre que le libéralisme économique s'accommode fort bien de mouvements religieux intégristes.  



31/10/2020
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