Nationaliste Social et Ethniciste

Nationaliste Social et Ethniciste

Que faire des "Français de souche"?

Son ombre maléfique plane sur la France, son fantôme hante nos campagnes et nos villes. Il inquiète les antifa, donne la nausée à Jean-Luc Mélenchon et de l'urticaire aux indigénistes. Il menace l'harmonieuse diversité à laquelle aspirent tous les gens raisonnables et humanistes, c'est-à-dire les gens de gauche. Il est vu comme un obstacle à l'islamisation, à l'arabisation, à l'africanisation de la France. En un mot comme en cent, il symbolise, il résume une France dont personne ne veut plus, une France ringarde, rance, raciste, xénophobe, misogyne et je pourrais continuer la litanie des qualificatifs infamants. Il est l'odieux reliquat d'une France non-métissée, donc ignoble. Certains vont jusqu'à penser qu'il faudrait l'éliminer, accélérer sa disparition programmée, tant il pollue de sa présence notre belle société post-nationale et multiculturaliste. Lui, c'est le "Français de souche", le Français qui n'a pas l'insigne privilège de pouvoir exhiber LE grand-parent immigré que tout bon Français, tout vrai Français - c'est-à-dire tout électeur du "Front républicain" - devrait avoir dans son arbre généalogique. Lui, c'est le passéiste qui n'a rien compris à la mondialisation, qui s'entête à n'avoir qu'une nationalité, qui s'obstine à ne point se métisser. Malgré le bruit et l'odeur, malgré la souillure qui nous guette, nous allons dans cet article nous pencher sur cette engeance qui encourt l'opprobre des gens bien comme il faut, sur ce qui constitue l'anomalie d'une société ouverte et tolérante: le Français de souche. Qui est-il? D'où vient-il? Que veut-il? Quel juste châtiment lui préparent les maîtres du moment? L'heure est venue de porter la lumière dans les recoins obscurs de notre France pour étudier la part sombre d'une société en pleine mutation, en pleine régénération ethnico-culturelle, et qui doit encore trouver la force de terrasser en son sein les puissances ténébreuses, lesquelles osent entraver sa marche triomphale vers la créolisation.

 

Qu'est-ce qu'un Français de souche?

Voilà une question que j'ai débattu longuement sur le blog de Descartes. La définition de "Français de souche" tourne pour moi autour des notions de patrie et d'enracinement : à première vue, est Français de souche celui dont la famille est enracinée depuis plusieurs générations en France métropolitaine, celui dont la patrie au sens premier, la "terre des pères", se situe quelque part sur le territoire français, et ce indépendamment de la date à laquelle cette région est devenue française. Le Français de souche a cette particularité, a priori, de ne pas être Français par choix - le sien ou celui de ses pères - mais par héritage, par le fruit de l'histoire, par une sorte de fatalité. Certains me demanderont: combien de générations? Honnêtement, je n'ai pas de réponse à cette question. Le Français de souche reste une réalité un peu floue, et je ne conçois pas les critères d' "admission" à l'image de ceux qui prévalurent jadis pour entrer dans la SS, à savoir prouver une ascendance "aryenne" (allemande germanique) jusqu'au XVIII° siècle. En remontant loin dans un arbre généalogique - qui compte rapidement de nombreuses branches - il est probablement inévitable de tomber à un moment ou un autre sur un ancêtre étranger. De la même façon, il ne faut pas me demander à partir de quel pourcentage d'ancêtres français on peut entrer dans la catégorie "Français de souche". Je dirai, pour faire simple, que le Français de souche compte une majorité d'ancêtres qui étaient déjà Français avant le début des grandes vagues d'immigration de la fin du XIX° siècle. On le verra cependant, cette définition purement biologique n'est pas pleinement satisfaisante. Je suis, pour ma part, un Français de souche, de pure souche même: mes parents, mes grands-parents, mes arrière-grands-parents et tous mes arrière-arrière-grands-parents sont nés Français sur la terre de France. Et, pour ce que j'en sais, certaines branches de la famille étaient déjà enracinées dans ce pays au XVIII° voire au XVII° siècle. L'onomastique - même si elle doit être maniée parfois avec précaution, les changements de nom et les francisations étant courants à certaines époques - indique qu'une bonne partie de mes ancêtres sont issus de lignées implantées en France depuis au moins le Moyen Âge tardif. Rappelons en effet que les noms de famille se fixent en France dans les derniers siècles de la période médiévale.

 

Est-ce que je tire une fierté particulière de ce statut, si je puis dire, de Français de souche? Pendant longtemps, la réponse fut négative. D'ailleurs, pendant longtemps, je n'avais même pas conscience d'être un "Français de souche", parce qu'on ne se posait pas la question. Il faut dire qu'il y a une trentaine d'années, le Français de souche était si commun qu'il ne constituait pas vraiment une catégorie à part. Aujourd'hui, c'est parce qu'il se raréfie qu'on s'avise de son existence. Le Français de souche a cessé d'être la norme, et peut-être sera-t-il bientôt l'exception. Mais, il faut bien le dire, ce sont les autres qui m'ont renvoyé à cette identité de Français de souche. Par "les autres", j'entends les immigrés, tout particulièrement les racisés, mais aussi la cabale antiraciste. Je dois faire ici une confidence: l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle de 2002 a été pour moi une révélation. Je me souviens de ces troupeaux de veaux défilant au cri de "nous sommes tous fils d'immigrés!". Ce jour-là, sans me prendre pour de Gaulle, j'ai dit "non". Non, je ne suis pas fils, ni petit-fils d'immigré. Et je n'ai pas à en avoir honte. Quand j'y réfléchis, c'est à ce moment que s'est enclenchée une évolution qui allait me porter vers l'idéologie ethniciste et identitaire qui est la mienne aujourd'hui. L'eau a coulé sous les ponts, et le Français de souche serait devenu une anomalie, à en croire certains. Je dois dire que je suis effaré quand j'entends des politicards d'extrême gauche dire parfois qu'il y a "trop de blancs". Ce n'est pas l'impression que j'ai lorsque je regarde la composition ethnique des classes où sont scolarisés mes enfants... Et je n'habite ni en région parisienne, ni dans une métropole régionale. J'ai été extrêmement blessé - oui, les fachos aussi ont leur sensibilité - par la haine que manifestent certains membres des minorités à l'encontre des Français natifs. La propagande métissolâtre qui est devenue la norme - y a-t-il encore une seule publicité, un seul livre pour enfant, un seul manuel scolaire qui ne présente pas la famille française type comme "multiraciale"? - est pour moi une critique permanente de mon appartenance ethnique comme de mon choix de fonder une famille "blanche".

 

J'entends ceux qui me rétorqueront qu'on ne fonde pas une position politique sur les ressentiments personnels, les petites contrariétés et les vils griefs. Seulement voilà: il faut bien dire, tout de même, qu'il y a aujourd'hui une idéologie qui, elle, se base sur la haine du Français de souche et peut-être plus encore de ce qu'il représente, c'est-à-dire une identité française blanche et catholique. Cette idéologie est celle que professent La France Insoumise (LFI) et son chef Jean-Luc Mélenchon. Ce dernier qui, lorsqu'on y réfléchit, demeure en son for intérieur un Maghrébin [1], est profondément raciste, et je pèse mes mots. "Je ne peux pas survivre quand il n'y a que des blonds aux yeux bleus" déclarait Mélenchon à une télévision marocaine, je crois, il y a quelques années (comme si les Français de souche étaient tous blonds aux yeux bleus, passons). Imaginez un cadre du Rassemblement National (RN) qui déclarerait: "je ne peux pas survivre quand il n'y a que des noirs aux cheveux crépus"... Mais quand c'est un gauchiste, ça passe crème. Mélenchon a toujours manifesté un amour débordant pour les basanés, particulièrement ceux du sud de la Méditerranée. Rappelons également que lors d'un de ses voyages au Vénézuela, au temps de Hugo Chavez, le chef de LFI s'était extasié sur la couleur de peau des Vénézueliens, "ce marron qu'arborent les plus beaux êtres humains" si je me souviens des mots utilisés. Or Mélenchon a pris l'ascendant à gauche, et son idéologie racialiste, car il faut bien l'appeler ainsi, s'est imposée à toute une partie du spectre politique. Cette idéologie repose sur l'idéalisation absolue des immigrés, tout particulièrement des Maghrébins, et on se souvient d'un discours de campagne de Mélenchon, en 2017 me semble-t-il, qui insistait lourdement sur ce que la France devait à ces gens venus de l'autre rive de la Méditerranée. Parallèlement, on constate une diabolisation du blanc, tout particulièrement du Français de souche lorsqu'il a la mauvaise idée de manifester quelque attachement à une identité française jugée rétrograde. Tout cela explique comment Mélenchon et ses affidés ont fini par manifester avec des islamistes scandant "Allah Akbar". On devine la France dont rêve Mélenchon. 

 

C'est donc l'extrême gauche racialiste qui a en partie façonné cette image du Français de souche, chauvin, inculte, aviné, pour en faire un repoussoir et valoriser l'immigré nord-africain sobre, vertueux, sympathique [2]. Il s'est produit chez moi, je l'avoue, ce qu'on appelle "un retournement du stigmate": à force de dénoncer le Français de souche comme un obstacle à l'édification du Paradis multiculturel qui les fait tant saliver, les islamogauchistes m'ont donné envie de rejoindre le camp des pestiférés. Parce que, finalement, être un réprouvé aux yeux des électeurs mélenchoniens, n'est-ce pas quelque part un honneur, un motif de fierté? Il faut dire cependant que le Français de souche tel que le conçoit LFI relève plus de la caricature et du diable de confort que de la réalité. Beaucoup de Français de souche, selon la définition que j'ai donnée, entrent en réalité dans la catégorie des "petits blancs repentants" qu'affectionnent tant les indigénistes et les islamistes. J'ai moi-même plein de collègues qu'il ne faudrait pas beaucoup pousser pour qu'ils "travaillent à être moins blancs" selon la terminologie des pseudo-universitaires à la mode outre-Atlantique, adeptes de la "fragilité blanche" et autres fadaises [3]. On en arrive là je pense à un autre aspect: j'ai écrit plus haut que le Français de souche n'est pas Français par choix. Ce n'est pas tout à fait vrai, parce que finalement, il y a le Français de souche honteux et le Français de souche assumé. Le premier mérite-t-il vraiment l'appellation de "Français de souche"? Après tout, il ne se définit pas comme Français, il se dit souvent "citoyen du monde" ou "Européen" voire régionaliste. Quand il se reconnaît ethniquement blanc, c'est généralement pour battre sa coulpe. Ne parlons pas d'appartenance religieuse, le catholicisme étant vu comme une idéologie obscurantiste et réactionnaire. Le vrai Français de souche est au fond celui qui accepte ce qu'il est, qui embrasse l'identité française dans toute sa subtilité, dans toute sa complexité, dans toute son ambiguïté parfois, et qui cherche à la transmettre à ses enfants. Pour le dire simplement, le Français de souche est d'une part issu de lignées anciennement implantées en France métropolitaine et d'autre part il manifeste la volonté de poursuivre l'histoire nationale.

 

Faut-il être un Français de souche pour être un "bon et vrai" Français?

J'appelle "bon et vrai" Français tout individu de nationalité française qui manifeste un attachement sincère à la France, qui ne se revendique d'aucune autre patrie, d'aucune autre nation, qui ne place aucune communauté quelle qu'elle soit au-dessus de cette dernière, qui assume l'ensemble de ses devoirs - y compris fiscaux - de citoyen, et qui cherche, dans la mesure de ses moyens, à concourir à la préservation de l'identité et de la souveraineté du pays. Cette définition ne préjuge pas a priori d'une quelconque appartenance raciale, ethnique ou confessionnelle, pas plus que d'une sensibilité politique spécifique. Toutefois, par "préservation de l'identité du pays", j'entends une France peuplée très majoritairement de populations ethniquement européennes et de culture chrétienne catholique [4]. Très majoritairement, mais pas exclusivement. Je veux bien accorder une petite place à la diversité, en ce qu'elle prouve le rayonnement de la France, mais certainement pas la place démesurée que la gauche immigrationniste et ses intellectuels affiliés - comme les universitaires qui président aux destinées de la Cité Nationale de l'Histoire de l'Immigration, véritable officine de propagande - veulent lui donner. Ce point étant établi, la réponse à la question posée est: non, bien sûr que non. Il s'est trouvé dans l'histoire des Français de souche - et non des moindres - pour sacrifier la grandeur nationale à la poursuite de petites ambitions personnelles. Philippe Pétain, Pierre Laval et quelques autres en sont la preuve. D'un autre côté, nombre de Français d'origine étrangère ont offert leur vie pour leur patrie d'adoption, et loin de moi l'idée de nier la noblesse et le courage de ces personnes. Ce qui me gêne dans la façon dont on les honore aujourd'hui, c'est qu'on leur rend hommage, non point en tant que patriotes, ou même en tant que Français, mais en tant qu'immigrés. Leur image est utilisée pour dire: "regardez ces héros, c'est la preuve que l'immigration est un phénomène, non seulement nécessaire, mais bon par essence". Ce raisonnement est ridicule: on ne peut pas tirer de conclusions générales à partir de quelques exemples individuels. Et c'est vrai dans l'autre sens: l'attitude de Pétain et de Laval ne permet pas de considérer tous les Français de souche vivant sous l'Occupation comme des collabos amis des nazis. Le sacrifice d'un Manouchian nous renseigne sur son caractère, son rapport à la France, son idée de la liberté, mais il ne permet pas d'en tirer un enseignement général sur les immigrés arméniens. Il ne faut pas tout confondre: pendant l'Occupation, les résistants ont agi en tant qu'hommes, en tant que femmes, souvent très attachés à la France, mais rarement en tant que représentants d'une communauté ethnique ou religieuse.

 

J'éprouve une sincère admiration pour les Français d'origine étrangère qui, de tout temps, se sont montrés disposés à mettre leurs talents, leur énergie, leur courage au service de la France, non pour la changer, mais pour la défendre, pour lui conserver sa grandeur et son indépendance. Et je voudrais ici, à nouveau, citer un texte qui me tient particulièrement à coeur, un texte que j'ai déjà cité dans un précédent article: c'est la lettre d'un jeune soldat de la Première Guerre Mondiale.

 

"Le 6 septembre 1917

Mon Général

Je me suis permis de demander à passer dans l'infanterie pour des motifs d'ordre personnel. Mon cas est en effet assez différent de celui de la plupart des combattants.

Je fais partie d'une famille israélite, naturalisée française, il y a un siècle à peine. Mes aïeux, en acceptant l'hospitalité de la France, ont contracté envers elle une dette sévère; j'ai donc un double devoir à accomplir: celui de Français d'abord; celui de nouveau Français ensuite. C'est pourquoi je considère que ma place est là où les "risques" sont les plus nombreux.

Lorsque je me suis engagé, à 17 ans, j'ai demandé à être artilleur sur la prière de mes parents et les conseils de mes amis qui servaient dans l'artillerie. Les "appelés" de la classe 1918 seront sans doute envoyés prochainement aux tranchées. Je désire les y devancer.

Je veux après la guerre, si mon étoile me préserve, avoir la satisfaction d'avoir fait mon devoir. Je veux que personne ne puisse me contester le titre de Français, de vrai et de bon Français.

Je veux, si je meurs, que ma famille puisse se réclamer de moi et que jamais qui que ce soit ne puisse lui reprocher ses origines ou ses parentés étrangères.

J'espère être physiquement capable d'endurer les souffrances du métier de fantassin et vous prie de croire, mon Général, que de toute mon âme et de tout mon coeur je suis décidé à servir la France le plus vaillamment possible. Veuillez agréer, mon Général, l'assurance de mon profond respect et de mon entier dévouement.

                                                                                                            Henry LANGE"

 

(Source: Paroles de Poilus, sous la direction de Jean-Pierre Guéno, Librio, 1998, p.16)

 

Nous avons là un Français de confession juive et dont la famille est d'origine étrangère (peut-être d'Europe centrale ou de l'est?). Voilà un jeune homme prêt à honorer la "dette" que sa famille, estime-t-il, a contracté envers la France en venant s'y installer. Un jeune homme qui parle de sens du devoir. Dans sa lettre, il n'est d'ailleurs pas question d'amour de la France, ou même de choix personnel: Henry Lange s'estime tenu par la décision de ses ancêtres d' "accepter l'hospitalité de la France". Il raisonne en fait, déjà, comme devrait le faire un Français de souche, en s'inscrivant dans une filiation et en acceptant les servitudes que celle-ci impose. Et quelle servitude! Car Henry Lange meurt au combat en septembre 1918. Il était âgé de vingt ans.

 

Est-ce à dire que le Français de souche n'a pas de rôle particulier? Je ne le crois pas. Le Français de souche, d'une certaine manière, est le dépositaire de la tradition, des fondements de l'identité nationale, ou tout du moins, il devrait l'être. Le Français de souche, d'une certaine manière, est celui à qui il appartient de définir la norme, le modèle vers lequel les immigrés qui souhaitent s'assimiler doivent tendre. C'est à lui de dire: "voilà, la France éternelle, c'est ça, être Français, c'est ça, et ce n'est pas négociable". C'est lui qui devrait être le garant de la culture française au sens large, c'est-à-dire pas seulement de la littérature, de la langue, de l'histoire, mais aussi des modes de sociabilité, des habitudes alimentaires, des règles de courtoisie. Je suis indigné lorsque je vois débarquer sur un plateau télé ou radio une personne issue de l'immigration, généralement racisée, qui vient vous expliquer: "la France, c'est ci, la France, c'est ça, acceptez le changement, vous n'avez pas le choix". Nous avons ainsi des Fatou Diome, des Léonora Miano, respectivement Franco-sénégalaise et Franco-camerounaise, toutes deux nées en Afrique, dont la francité est pour le moins sujette à caution [5] et qui se permettent de donner des leçons sur ce qu'est la France, sur ce qu'elle a été comme sur ce qu'elle doit devenir, c'est-à-dire bien évidemment une terre métissée, de diversité, où la composante subsaharienne - comme par hasard - est amenée à prendre de l'importance [6]. Quelle prétention! Mais quelle est la légitimité de ce genre d'individus, sinon d'avoir ses entrées dans le petit milieu des cultureux parisiens, à France Inter ou à France Culture? Maintenant, il est clair aussi que le Français de souche ne joue plus son rôle normatif, en partie de son propre fait. Il a failli, même si l'on peut concevoir que trente ans de discours antiraciste, de diabolisation de l'identité nationale, de repentance des élites, de progrès des idéologies indigéniste et décoloniale ont de quoi décourager les patriotes.

 

De ce point de vue d'ailleurs, l'universalisme républicain est devenu un piège pour le Français de souche. En effet, ce dernier se retrouve aujourd'hui de plus en plus confronté à un dilemme: soit, fort de sa légitimité que lui donne l'enracinement, il tente d'imposer ses codes, sa culture, sa sociabilité, auquel cas il sera taxé de racisme, de mépris, de suprémacisme et que sais-je encore par la meute des bienpensants et des porte-parole autoproclamés des minorités; soit il essaie de préserver son identité dans un relatif entre-soi, et les "patriotes républicains" l'accuseront de verser dans le communautarisme ethnique. Pour ma part, je pense que le repli identitaire, s'il paraît nécessaire, ne peut qu'être provisoire. Un Français de souche ne peut pas s'accommoder d'appartenir à une communauté parmi d'autres; un Français de souche ne peut se résigner à devenir minoritaire sur la terre de ses ancêtres. Si nous devons disparaître, alors la France aura fait son temps, elle doit disparaître avec nous, et être remplacée par autre chose. Mais, si cela doit arriver, j'aimerais que nos ennemis paient un prix effroyable pour notre élimination. Que leurs descendants se remémorent, tremblants et horrifiés, combien aura coûté notre éradication. Si le Français de souche doit quitter la scène de l'histoire, faisons en sorte qu'on se souvienne encore de lui dans mille ans. D'ailleurs, ce sera mieux pour tout le monde: ayant conquis la terre de France les armes à la main, les racisés auront toute légitimité pour en faire un cloaque infect - un de plus - qu'ils ne tarderont probablement pas à fuir. Et l'homme blanc occidental sera enfin libéré du fardeau de porter sur ses épaules tous les péchés du monde.

  

Conclusion

Dans cet affrontement politique qui divise profondément le pays, et qui pourrait engendrer la violence, le Français de souche cependant n'est pas seul. Il y a d'autres Français qui sont embarqués sur le même bateau, à commencer par les Français d'origine italienne, polonaise, belge, espagnole ou portugaise. Ceux-là ont la "chance" d'être issus de l'immigration... mais pas vraiment de la "bonne" immigration: ils sont blancs, généralement catholiques, ils se sont assimilés, sans jamais céder aux sirènes de la victimisation. Ils sont de toute façon englobés dans la catégorie "homme blanc occidental", et n'ont rien à attendre des racialistes et des métissolâtres de tout bord. Il y a aussi des juifs, originaires d'Europe de l'est ou du Maghreb, qui, refusant le communautarisme et la paranoïa que tente d'instiller Israël et ses officines, sont de vrais patriotes. Même parmi les racisés, quelques uns se rendent compte que la rhétorique victimaire et décoloniale qu'on leur sert, non content d'attiser les haines et les discordes, ne peut que mener à une société plus fracturée, plus fragmentée, et de moins en moins agréable. Le combat ne fait donc que commencer. Et à ceux qui me taxeront d'incohérence dans la mesure où j'ai très sérieusement envisagé la disparition du Français de souche quelques lignes au-dessus, je rappelle que j'ai écrit "si"...

 

[1] Jean-Luc Mélenchon est né à Tanger et a vécu une dizaine d'années au Maroc. Au-delà des calculs politiciens qui l'amènent à miser sur l'électorat arabo-musulman, je pense que Mélenchon est un homme profondément tourné vers la Méditerranée et vers le Maghreb. Et par conséquent, il conçoit la France comme une forme d'extension du Maghreb dans lequel il a grandi, peuplé de juifs, de chrétiens d'origine européenne - comme lui - et de musulmans arabes ou berbères. Le problème est que dans cette société, c'est le musulman qui est majoritaire et qui, in fine, fixe les règles de sociabilité. La France telle que la voudrait Mélenchon est, pour les gens comme moi, une abomination.

 

[2] Dans le même entretien cité plus haut, Mélenchon parle de son dégoût pour la population rurale du Pays de Caux, affectée par un alcoolisme épouvantable aux dires du leader de LFI. Il fait remarquer qu'au Maroc, on ne voit pas de gens ivres dans les rues. Moralité: pour vaincre le fléau de l'alcoolisme en France, la solution est d'islamiser le pays... Le problème de Mélenchon est que son tropisme pro-maghrébin et islamophile l'empêche de voir que les sociétés nord-africaines sont rongées par une immense hypocrisie: on picole en cachette, on prostitue (y compris des enfants et des jeunes hommes), et ne parlons pas du trafic de drogue. La supposée vertu et la présumée sobriété des sociétés musulmanes sont des fantasmes. Mais ce fantasme en dit long sur les postulats identitaires et racialistes de Mélenchon et de sa clique. 

 

[3] Sur cette question, je renvoie à cet article humoristique qui, le temps passant, est de moins en moins éloigné de la réalité. 

 

[4] Il convient de ce point de vue de distinguer l'identitaire stricto sensu du nationaliste identitaire que je suis. L'identitaire défend les blancs en tant que vaste communauté raciale, indépendamment de leur diversité culturelle et politique, et de leurs histoires divergentes. C'est pourquoi d'ailleurs les identitaires puisent souvent leurs symboles dans un passé très lointain, chez les peuples proto-historiques (Celtes, Germains voire Indo-européens), et dans les anciennes mythologies pré-chrétiennes (d'où un tropisme néopaïen dans cette mouvance). Ce faisant, les identitaires sont souvent hostiles au christianisme, religion issue d'une tradition sémitique non-européenne, et entretiennent un rapport ambigu avec l'idée de nation, source de division parmi les blancs. L'identitaire s'inquiète donc de l'invasion de l'Europe blanche par les migrants extra-européens. Les connaisseurs de la fachosphère savent peut-être qui est Daniel Conversano, lequel défend cette ligne. Je dois dire que je suis sceptique, parce que réduire l'identité à la couleur de peau me paraît une conception singulièrement réductrice de l'épaisseur historique et culturelle des peuples d'Europe. Un Roumain n'est pas un Français, un Suédois n'est pas un Portugais. Ensuite, je pense que les peuples et les nations d'Europe n'ont pas tous, loin s'en faut, les mêmes intérêts. On le voit d'ailleurs avec le conflit russo-ukrainien. Le nationaliste identitaire, lui, défend la composante blanche de sa nation, ce qui n'est pas tout à fait la même chose. Pour le dire autrement, je défends les Français blancs en France, mais je ne place pas "les blancs" en général au-dessus de la France. Le nationaliste identitaire a une conception ethniciste de la nation, mais pas une conception racialiste du monde. Je ne dis pas que ce qui se passe en Grande-Bretagne, en Allemagne, en Belgique, en Italie ou ailleurs ne m'intéresse pas ou ne m'inquiète pas. Mais fondamentalement, ce ne sont pas mes affaires, et il appartient à chaque peuple européen de régler ses problèmes d'immigration, de multiculturalisme, de communautarisme.

 

[5] Francophone n'est pas synonyme de Français. On peut être un(e) excellent(e) écrivain(e) de langue française, cela ne donne aucune légitimité à l'heure de définir l'identité de la France. Cela étant, quand j'entends Léonora Miano s'atteler à la tâche de "déconstruire l'homme blanc", je pouffe. Sait-elle seulement que la langue qu'elle utilise - et qui lui procure revenus et notoriété - a été façonnée, codifiée, travaillée pendant des siècles par des hommes blancs?

 

[6] C'est que, voyez-vous, quand vous êtes l'envahisseur, l'invasion a toujours du bon. Lorsque la France a conquis et colonisé le Maghreb, l'Afrique de l'Ouest ou l'Afrique centrale, nombre de Français devaient penser qu'il s'agissait d'une bonne idée. Il est évident que les populations maghrébines et subsahariennes ne partageaient sans doute pas cette opinion. Quand au XI° siècle, les Turcs ont commencé à occuper l'Anatolie, ils ont certainement pensé que c'était une bonne chose. Les Grecs micrasiates et les Arméniens ne seraient probablement pas tout à fait de cet avis... s'ils étaient toujours là. Que les Maghrébins, les Subsahariens et d'autres trouvent leur intérêt à venir en France, je n'en doute pas. Que certains, issus des anciennes colonies ou protectorats français, y voient même une forme de revanche, je peux le comprendre. Mais dans la mesure où cette immigration ne fait pas mon affaire - ni celle de quelques millions d'autres Français - est-il envisageable que je défende moi aussi mon intérêt?



16/09/2024
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