Nationaliste Social et Ethniciste

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Présidentielles 2022: comment analyser les résultats du 1er tour?

Je voudrais commencer cet article en témoignant ma reconnaissance à Eric Zemmour. Je n'avais plus voté depuis les élections présidentielles de 2017, tant la campagne d'entre-deux-tours, peut-être plus que le résultat lui-même, m'avait écoeuré. Lorsqu'il est devenu évident que Zemmour serait candidat, je me suis obligé à aller me réinscrire sur les listes électorales, afin de pouvoir voter pour lui. Eric Zemmour a fait une vraie campagne, des grands meetings, des débats, et je suis convaincu qu'il a donné le meilleur de lui-même. Il a résisté à la tentation de policer son discours sur l'immigration, il a tenu bon sur l'emploi de l'expression "Grand Remplacement", et je lui en suis gré. Certains fustigent une "obsession", mais on doit reconnaître la cohérence de Zemmour: à ses yeux, la crise que traverse la France aujourd'hui est existentielle et identitaire. On peut être en désaccord avec ce constat [1]. Mais, au moins, Eric Zemmour est demeuré fidèle à sa grille d'analyse. Le résultat est donc tombé: Eric Zemmour occupe la 4ème place du scrutin avec 7,07 % des suffrages exprimés. Le positionnement est correct, et pour tout dire assez attendu, mais le score, lui, est décevant. Honnêtement, j'avais du mal à imaginer qu'il atteindrait les 15 % et j'avais cessé de croire qu'il serait qualifié pour le 2nd tour, mais j'espérais qu'il réussirait à franchir, même de peu, la barre des 10 %, qui est un cap symbolique. Nous n'avons pas été assez nombreux à choisir le bulletin à son nom, mais je ne regrette pas mon vote. Je pense cependant qu'Eric Zemmour, en plus de sa ligne dure sur les questions migratoires et identitaires, aurait dû développer un discours sur la reconstruction d'un Etat fort et centralisé. L'admirateur de Bonaparte et de De Gaulle a, je trouve, trop négligé cet aspect, et c'est fort dommage. Une rhétorique un peu plus "jacobine" lui aurait peut-être amené davantage de voix que la rengaine sur la baisse des taxes ou la suppression des droits de succession. Mais peut-être lui aurait-elle aliéné la composante libérale de son électorat?

 

Plus que le score décevant de Zemmour, je dois dire que c'est le score très élevé de Jean-Luc Mélenchon qui me surprend et qui m'effraie. En effet, Mélenchon était clairement, dans cette élection, le candidat de l'alliance entre l'oumma et la gauche immigrationniste et islamophile. Jean-Luc Mélenchon a défilé en 2019 avec des musulmans radicaux hurlant "Allah Akbar", son entourage n'a cessé de se compromettre avec la mouvance indigéniste et décoloniale, et de flatter les identitaires noirs qu'il héberge en son propre sein comme Danièle Obono, et pourtant cet homme a réuni près de 22 % des suffrages. Il faut bien mesurer la portée de ce résultat: les électeurs de Mélenchon sont des partisans de l'immigration et du Grand Remplacement (qu'ils essaient de travestir en utilisant des concepts comme "créolisation"), des gens qui veulent plus de femmes voilées, plus de noirs et surtout moins de blancs en France. La France Insoumise (LFI) est un parti qui soutient et encourage l'islamisation, l'arabisation et l'africanisation de notre pays [2] ainsi que la destruction de notre identité, jugée ringarde et fascisante. Cette Anti-France, et je pèse mes mots, a fait plus de 25 % dans cette élection, si on ajoute aux électeurs de Mélenchon ceux de Jadot et des trotskystes. Un quart de l'électorat qui, j'insiste, n'est pas indifférent à la question identitaire, mais qui appelle de ses voeux la mort de notre civilisation, ni plus ni moins, et son remplacement par un melting-pot métissé et puritain dans lequel, on ne sait par quelle magie, l'islam le plus rétrograde s'accommoderait des droits de l'homme et du progressisme radical. C'est une chose qu'il faut garder à l'esprit: les électeurs d'Emmanuel Macron ne s'intéressent pas aux questions identitaires et culturelles, seule compte pour eux la gestion "raisonnable" et à moindre frais de l'Etat, alors que ceux de Mélenchon rêvent, non pas de rompre avec le capitalisme comme certains feignent de le croire, mais d'instaurer une nouvelle société dominée par la coalition des communautarismes haineux et revanchards, une sainte alliance dont l'ennemi, facile à identifier, est l'homme blanc, cisgenre, hétéronormé, carniste, spéciste et de confession catholique.

 

Dans les prochains jours vont tourner en boucle les cartes qui "montrent la progression inquiétante de l'extrême droite entre 2017 et 2022" [3]. Mais en fait, cette présentation des faits est un peu fallacieuse: l' "extrême droite" (autrement dit Marine Le Pen, Eric Zemmour et Nicolas Dupont-Aignan) fait en effet des scores importants sur une large partie du territoire français... mais dans des espaces faiblement peuplés le plus souvent, parce qu'il faut se souvenir que la France est un pays très urbanisé et que la grande majorité de la population se concentre sur une portion réduite du territoire. Il faut dire aussi que les électorats, en terme d'influence, ne se valent pas: les Français des zones rurales en déclin, dispersés et isolés, souvent en difficulté sociale, ne font peur qu'une fois tous les cinq ans, lorsque leurs communes forment de larges taches bleu foncé sur la carte, justement. Les populations aisées des centres-villes ou les immigrés concentrés dans les banlieues ont un tout autre poids, parce que leur capacité de nuisance est décuplée par leur proximité avec les centres de pouvoir. Et l'on voit bien que les médias se préoccupent beaucoup plus des malheurs de Yassine, jeune issu des "quartiers défavorisés", que des problèmes de Louis, chômeur dans un village paumé. Même si Mélenchon a fait un score un peu moins élevé que celui de Marine Le Pen, ce qui l'empêche d'accéder au second tour, il n'en demeure pas moins que son électorat est en fait beaucoup plus puissant que celui du Rassemblement National (RN).

 

Mélenchon, disais-je, a été dans cette élection le candidat de la communauté musulmane. Il me paraît en effet indéniable que le candidat LFI a récolté les fruits de ses liaisons dangereuses avec des musulmans de plus en plus tentés par la radicalisation. Qu'on en juge plutôt: la Seine-Saint-Denis, ce Kosovo français, a mis Jean-Luc Mélenchon en tête avec près de 49 % des suffrages. Et j'ajoute que le candidat arrivé 2ème, à savoir Emmanuel Macron, franchit tout juste la barre des 20 %. A Bobigny, la préfecture du département, Mélenchon obtient 60,1 % des voix, à Aulnay-sous-Bois 50,6 %, à La Courneuve 63,9 %. Bien sûr, nous sommes là dans des territoires où l'abstention est forte. Certains diront peut-être que tous les Séquano-dionysiens ne sont pas musulmans ou non-européens. Une fois ces réserves posées, il serait tout de même très étonnant que Mélenchon fasse des scores élevés dans les zones fortement islamisées s'il n'avait réussi à capter une bonne partie de l'électorat musulman. D'ailleurs, le phénomène ne se limite pas à la Seine-Saint-Denis. Dans les Yvelines, ô surprise, Mélenchon obtient 60,6 % des suffrages à Trappes et 54,3 % à Mantes-la-Jolie. A Roubaix (Nord), il fait 52,5 % des voix. A Sarcelles (Val d'Oise), le candidat LFI est aussi en tête avec 47,9 % des suffrages, tout comme à Vénissieux (Rhône) avec 48,7 % ou encore à Dreux (Eure-et-Loir) où il obtient 45,2 % des voix. Inutile de multiplier les exemples, le constat est limpide: tous (ou presque) les Molenbeek de France et de Navarre ont mis Mélenchon en tête avec de très gros scores. Tous les cadres de LFI peuvent aller faire la rupture du jeûne dans une mosquée, ce sera la moindre des choses. Et je ne doute pas que pour l'occasion, par solidarité avec ces racisés opprimés, Mesdames Autain et Obono coifferont volontiers un hijab. On notera également que Mélenchon a réalisé de très bons scores dans les territoires d'outre-mer, autres espaces travaillés par "la haine du blanc".

 

Seulement, l'électorat musulman ne suffit pas, du moins pas encore. En effet, les musulmans forment une population jeune, dans un pays démographiquement dominé par les vieux. Ensuite, on l'a dit, beaucoup de musulmans ne votent pas, soit par indifférence, soit par hostilité envers nos institutions. Et c'est là que Jean-Luc Mélenchon réussit son tour de force, à savoir séduire une partie non-négligeable des électeurs de centre-ville, aisés et diplômés, les fameux "bobos écolo-diversitaires". Je me suis penché sur les résultats de ce 1er tour dans les dix-huit communes les plus peuplées de France. Attention, il s'agit bien de communes, et non d'agglomérations ou d'aires urbaines. Par conséquent, les banlieues et zones périurbaines ne sont pas prises en compte ici, il n'y a que la ville-centre. J'en ai tiré le tableau suivant (la source est le site de francetvinfo):

 

Commune Candidat arrivé en 1ère position (% des voix) Candidat arrivé en 2ème position (% des voix)
Paris Macron (35,3 %) Mélenchon (30 %)
Marseille Mélenchon (31,1 %) Macron (22,6 %)
Lyon Macron (31,8 %) Mélenchon (31 %)
Toulouse Mélenchon (36,9 %) Macron (26,3 %)
Nice Macron (25,1 %) Le Pen (22,3 %)
Nantes Mélenchon (33,1 %) Macron (29,6 %)
Montpellier Mélenchon (40,7 %) Macron (22,4 %)
Strasbourg Mélenchon (35,4 %) Macron (30,1 %)
Bordeaux Macron (33,5 %) Mélenchon (29 %)
Lille Mélenchon (40,5 %) Macron (25,6 %)
Rennes Mélenchon (36,3 %) Macron (29,4 %)
Reims Macron (29,2 %) Mélenchon (24,5 %)
Toulon Le Pen (25,2 %) Macron (24,2 %)
Saint Etienne Mélenchon (33,2 %) Macron (25 %)
Le Havre Mélenchon (30,1 %) Macron (27,5 %)
Grenoble Mélenchon (38,9 %) Macron (25,3 %)
Dijon Macron (30 %) Mélenchon (27 %)
Angers Macron (33,3 %) Mélenchon (27,2 %)

 

Dans dix de ces dix-huit communes, Jean-Luc Mélenchon arrive en tête. Emmanuel Macron l'emporte dans sept communes et Marine Le Pen dans une seule. On constate donc que Mélenchon peut compter sur un important électorat dans les communes-centres des grandes aires urbaines. Macron a aussi une base électorale solide mais à un niveau moindre. Marine Le Pen est clairement boudée dans ces centres urbains: elle est en tête à Toulon et 2ème à Nice. Elle passe la barre des 20 % à Marseille, Reims et Le Havre et elle est au-dessus de 15 % à Saint Etienne et à Dijon. On voit bien que l'électorat RN est surtout rural, ou bien cantonné aux petites et moyennes villes. Mélenchon domine dans les enclaves islamisées et se partage l'électorat des villes-centres avec Macron, tandis que ce dernier l'emporte dans les banlieues aisées et les couronnes périurbaines des grandes agglomérations. Cela pose question d'ailleurs: si Le Pen venait à l'emporter au second tour, comment pourrait-elle gouverner en ayant les forces vives des grandes métropoles contre elle? Mélenchon dépasse fréquemment les 35 %: à Toulouse, Montpellier, Strasbourg, Lille, Rennes, Grenoble (soit un tiers des communes retenues), contre une seule fois pour Macron (certes à Paris). Le candidat LFI est le seul à franchir les 40 %, à Lille et à Montpellier. Aucun autre candidat n'obtient de tels scores dans les villes-centres les plus peuplées. Un dernier point a retenu mon attention: contrairement à Marine Le Pen, Eric Zemmour a réalisé des scores honorables dans les coeurs des métropoles. Ainsi, il est un peu au-dessus de sa moyenne nationale à Paris (8,1 %) mais aussi à Saint Etienne, Lyon et Dijon. A Nice, Marseille et Toulon, il dépasse les 10 %, son meilleur score étant à Nice (14,2 %). Etonnamment, Zemmour fait ses meilleurs résultats là où Le Pen elle-même fait de bons voire très bons scores, et il semble que les deux candidats ne se soient pas vraiment gênés, au contraire on se demande si une certaine émulation ne leur a pas profité à tous deux.

 

Mais l'enseignement principal de ce 1er tour est le suivant: une partie importante des classes aisées des grandes villes est prête à faire alliance avec les banlieues peuplées d'immigrés musulmans. On retrouve là l'ancienne "gauche caviar", ces classes moyennes embourgeoisées qui profitent de la gentrification des centres urbains, qui cultivent l'entre-soi et bénéficient d'un cadre de vie privilégié, mais qui veulent garder leur âme de révolutionnaire opposé à toutes les injustices... du moins quand elles frappent les basanés. C'est important de le souligner: cette gauche bienpensante, qui a troqué l'ouvrier (parti voir chez Le Pen) contre l'immigré, qui parle lutte des races pour faire oublier son changement de camp dans la lutte des classes, n'a pas de mémoire. En effet, ces gens-là lisaient Charlie Hebdo, ces gens-là ont scandé pendant des mois "Je suis Charlie", ces gens-là fréquentent les salles de concert comme le Bataclan... mais ces gens-là ont voté pour un homme qui fricote avec la mouvance islamiste [4]. Ces gens-là sont prêts à pactiser avec une communauté qui déteste notre culture et notre civilisation, une communauté qui n'entend faire aucune concession mais qui compte bien faire accepter ses propres règles. Ces gens-là ne savent rien de l'islam et ne veulent surtout rien savoir [5]. Je dois dire qu'il serait assez amusant, si ce n'était tragique, d'entendre ceux-là même qui reprochent à Zemmour de "réhabiliter Pétain" faire cause commune avec un islam intolérant, agressif et conquérant. Vous avez dit trahison?

 

[1] Pourtant, encore une fois, le "Grand Remplacement", quel que soit le nom qu'on lui donne, est en train de devenir une triste réalité. J'ai présenté le processus dans cet article, en montrant notamment qu'il existe des exemples historiques de Grand Remplacement, et j'ai essayé de confronter la théorie à ce que nous disent les statistiques officielles dans cet autre article.

 

[2] Je n'affabule pas: Mélenchon, depuis des années, salue l'apport incomparable des populations venues de l'autre côté de la Méditerranée à la France. La société française dont il rêve est une société métissée à dominante arabo-subsaharienne, une société bâtarde, "créolisée" comme il dit, où les blancs seraient sans doute priés de se faire discrets, tout en restant des boucs émissaires commodes.

 

[3] Comme ici.

 

[4] Cet article du Point revenait sur cette fameuse manifestation du 10 novembre 2019 et ce qui s'y était dit, et par qui. Edifiant.

 

[5] Je renvoie à cet article dans lequel je tente de faire la généalogie de cette tendance rigoriste qui s'impose dans l'islam sunnite contemporain. Et pour ceux qui croient à la paisible coexistence entre musulmans et non-musulmans, je ne peux que conseiller la lecture de mon article sur la naissance de la Turquie moderne.



12/04/2022
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